Tous les ans, dans l’air salé, ils s’invitent en notre compagnie. Il y d’abord - un peu distant, inévitable, mais après tout, il est ici chez lui avec sa tombe personnelle -, le vicomte René qui parlait si bien des Amériques. On a vu Jean Giono saluant Melville, et Robert-Louis Stevenson, distingué, discret, tout juste revenu de Silverado et d’Eldorado.
Chaque voyage a donc un objectif, défini à l’avance mais il faut reconnaître qu’en fait nombre de découvertes dont certaines ont été importantes sont dues en réalité au hasard.
Saint-Malo. C’est ici que j’ai appris à écrire des romans. Plus précisément, c’est ici, au contact d’écrivains que je découvrais, que je rencontrais pour la première fois - Nicolas Bouvier, Alvaro Mutis, Luís Sepúlveda, James Crumley, Francisco Coloane, James Welch - qu’est né ce désir de raconter le monde à mon tour.
Qu’est-ce qui pousse l’ethnologue chez les " sauvages " ? Quels rêves, quels mythes poursuit-il ? Se souvenant de ses premiers pas en Amazonie, Jacques Meunier se demande s’il n’est pas un touriste égaré dans un monde fini, un nécrophage hanté par des fantômes.
La vie m’apparaît comme une aventure drolatique et pathétique qui se conclut par une disparition. En milieu bourgeois - celui de mon enfance - ces trois aspects sont volontiers biffés. Un homme vraiment drôle est plus craint qu’un extrémiste de droite ou de gauche même armé jusqu’aux dents.