- © C. Hélie
Ousmane Diarra, bibliothécaire à l’Institut français du Mali, est un romancier, un conteur et un opposant politique à la prose acérée.
Ses romans sont traversés par les conflits qui touchent le Mali, en proie aux puissances politiques, religieuses et occultes qui hantent et pillent ses villes et ses villages.
Né en 1960, diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako d’une maîtrise de Lettres Modernes, il a enseigné le français pendant deux ans.
En 2006, son premier roman Vieux lézard remporte trois prix : Le Prix Amadou Kourouma de Genève, le Prix RFO et le Prix du Prince Pierre de Monaco. Vieux lézard
est à la fois un roman d’amour et de société, où l’auteur mélange récit imaginaire, autobiographie et vérités intemporelles, à la manière des griots, narrateurs de légendes. Pagnes de femme, en 2008, est inspiré d’une vieille chanson bambara de la moitié du XIXème siècle. Toujours dans le style réinventé des griots, Ousmane Diarra nous donne à lire non seulement le roman d’un continent et de ses conflits, mais également à entendre le tumulte d’un monde moderne et bouleversé. Il a aussi écrit de nombreuses nouvelles et récits illustrés dont un recueil collectif de nouvelles en co-écriture avec Moussa Konaté, Yambo Ouloguème, Mandé Alpha Diarra et Sirafily Diango, puis un autre intitulé Les moutons du monde.
Ousmane Diarra est également auteur de livres pour la jeunesse et conteur. À ce titre il a participé à de nombreuses animations autour du conte au Mali et en France.
En 2013, le Mali est à feu et à sang. Face à ce que l’actualité nomme la « crise malienne », l’auteur interrompt tous ses travaux pour écrire son nouveau roman La route des clameurs faisant retentir une colère irrépressible. Il dépeint l’horreur qui s’abat sur son pays à travers le regard d’un enfant enrôlé malgré lui dans le Jihad. Son père est un artiste peintre qui refuse de capituler, avec pour seules armes un pinceau et l’ironie du désespoir.
C’est une ode à la résistance et à la paix contre le fanatisme et l’obscurantisme que nous offre ici Ousmane Diarra, questionnant l’instrumentalisation de l’Islam dans un contexte « postcolonial ».
Lire l’article d’Oussmane Diarra sur le site d’Etonnants-Voyageurs.
Bibliographie
- La route des clameurs, (Gallimard, 2014)
- Nouvelles du Mali, ouvrage collectif (Magellan and Co 2008)
- Pagne de femme (Gallimard, 2007)
- Vieux lézard (Gallimard, 2006, roman)
- La Côte d’Adam, in Nouvelles voix d’Afrique (Hoebeke, 2002, nouvelle)
- Balbutiements et chants aux vents (Le manuscrit, 2002)
- Les Ombres de la nuit (Le manuscrit, 2002, nouvelles)
- Tous les moutons du monde (Jamana, 1992)
Contes pour enfants :
- Néné et la chenille (Le Figuier/Edicef, 1999)
- La longue marche des animaux assoiffés (Le Figuier, 1997)