À vingt-sept ans, Yaa Gyasi signe un premier roman, No Home, immédiatement encensé par la critique américaine et internationale, distingué par la National Book Foundation en septembre 2016. Immense fresque au souffle intense, il raconte la grande histoire d’une lignée familiale, sur sept générations, dont une branche est restée au Ghana et l’autre réduite en esclavage aux États-Unis. Une saga entêtante et un talent immense de conteuse !
Yaa Gyasi est née en 1989 à Mampong, une petite ville au nord de Cape Coast. Elle quitte le Ghana pour les États-Unis à 2 ans quand son père se lance dans un doctorat en langue française à l’université d’État de l’Ohio puis devient professeur de littérature. C’est au lycée qu’elle découvre les classiques de la littérature américaine mais aussi les ouvrages d’une femme noire, Toni Morrison, un choc. Elle continue ses études à l’université de Stanford. En 2009, elle passe l’été au Ghana, et y découvre le fort de Cape Coast, sur la Côte-de-l’Or. Ce voyage marque le point de départ de l’écriture de son premier roman. Quatre ans plus tard, elle sort diplômée d’un Bachelor of Arts en anglais de l’université de Stanford et d’un Master of Fine Arts obtenu au Iowa Writers’ Workshop. Elle décroche ensuite un emploi dans une start-up, en Californie. Au bout de quelques mois, elle quitte son travail et saisit l’opportunité d’intégrer pour deux ans le Iowa Writers’ Workshop, l’atelier d’écriture bien connu de l’université de l’Iowa, lui permettant de finaliser ce premier ouvrage.
Ce roman conte l’histoire de deux demi-sœurs, Effia et Esi, au XVIIIe siècle sur la Côte-de-l’Or. L’une, Effia, a épousé un officier britannique et vit avec lui dans les étages supérieurs du fort de Cape Coast. L’autre, Esi, est esclave. L’œuvre balaye ensuite 250 ans d’histoire, à travers sept générations, et suit les descendants des deux sœurs au Ghana, et en Amérique. Il explore l’héritage de l’esclavagisme en Amérique comme en Afrique, et décrit la perte progressive des mémoires des origines.
Bibliographie
- No Home (Calmann-Lévy, 2017)