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GUEORGUIEVA Elitza

Bulgarie

Odyssée des filles de l’Est (Verticales, 2024)

© Francesca Mantovani

Cette écrivaine, cinéaste et performeuse d’origine bulgare est installée en France depuis ses 18 ans où elle bâtit une œuvre plurielle, entre écriture, image et mouvement. Son premier roman, Les cosmonautes ne font que passer (Verticales, 2016), inspiré de ses souvenirs d’enfant, a été récompensé du Prix SGDL André Dubreuil du premier roman. Elitza Gueorguieva a également réalisé plusieurs court-métrages de fiction et documentaires de création, dont Chaque mur est une porte (les Films du Bilboquet, 2017) et Notre endroit silencieux (les Films du Bilboquet, 2021). Continuant de surfer entre burlesque et mélancolique, imaginaire et réel, elle dévoile cette année l’Odyssée des filles de l’Est (Verticales, 2024) ; un second roman autobiographique déjanté dans lequel l’autrice croise son destin d’étudiante émigrée à Lyon avec celui d’une travailleuse du sexe bulgare.


Bibliographie

  • Odyssée des filles de l’Est (Verticales, 2024)
  • Les cosmonautes ne font que passer (Verticales, 2016 ; Gallimard, 2018)
Odyssée des filles de l'Est

Odyssée des filles de l’Est

Verticales - 2024

« Tu te trompes souvent. Tu remplaces très par grave dans une phrase au registre soutenu et tu dis bien à toi à tes voisins de palier. À la place de récépissé tu comprends laissez-pisser, et tu confonds radié et irradié ainsi que sentier et sentinelle. Tu es littérale et hésitante, alors que dans ton pays tes blagues avaient de l’allure. Parfois tu fais exprès, c’est la seule manière que tu as trouvée d’être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d’égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi. »

Les destins parallèles d’une étudiante et d’une prostituée bulgares, débarquées à Lyon en 2001. Entre tribulations burlesques et peinture sociale mordante, un roman d’exilées à la conquête de leur liberté.


  • « Un roman fracturé, hétérogène, cubiste, au burlesque appuyé, souvent grinçant. La voix de la narratrice est omniprésente, mais elle dit « tu » en parlant d’elle, pour ne pas dévoiler son « je ». Son point de vue est mouvant, instable, et la réalité qu’elle décrit, stroboscopique. » Le Figaro
  • « Au-delà du portrait qu’auraient édifié une caméra ou un appareil photo, l’écriture déverrouille ici le tiroir supplémentaire d’une mémoire hybride, pour la faire sortir de l’ombre. Ce roman facétieux peut donc se lire comme l’équivalent littéraire des dérivées en mathématiques : il redonne au verbe « décliner » l’horizon de ses possibles, permettant à Elitza, Dora et toutes les autres d’arriver jusqu’à nous, fringantes et irréductibles. » Le Monde
  • « La romancière, née à Sofia, installée en France, publie un nouveau livre qui prolonge sa réflexion sur les douleurs du déracinement et ses richesses. Une épopée pleine de verve et d’humour. » La Libre
  • « Très subtilement, l’écrivaine dédouble aussi la question de la xénophobie, qui s’exerce autant en France qu’en Bulgarie où, à la fin des années 1980, le « processus de régénération » poussa plus de 300 000 personnes d’origine turque - comme Dora - à quitter le pays. De ces sujets souvent traités sur un ton misérabiliste, Elitza Gueorguieva tire un roman picaresque enlevé et prouve que les filles de l’Est comme elle ou les écrivaines Nina Yargekov (« Double Nationalité ») ou Polina Panassenko (« Tenir sa langue ») sont parmi ce qui est arrivé de mieux à la littérature française. » L’Obs