Le gouvernement de Vichy ne leur a pas laissé le choix. Il les a expédiés en Allemagne pour travailler. Ils avaient vingt ans ou un peu plus. Ils ont tout quitté. Ils ont vécu dans des conditions difficiles. Ils ont eu faim, froid, peur. Certains se sont révoltés, se sont livrés au sabotage, ont résisté. On les a punis, humiliés, battus. Quelques-uns y ont perdu la vie. Quand ils sont revenus au pays, on s’est dépêché de les oublier. On ne savait pas où les classer : ils n’avaient pas résisté "officiellement" dans un maquis. Parfois, on leur a même reproché d’avoir travaillé pour l’ennemi. Ils n’étaient pas prisonniers de guerre, ils n’étaient pas rescapés des camps de la mort. Ils n’étaient qu’un sigle : STO (Service du Travail Obligatoire). C’est l’histoire vraie d’un groupe de STO que vous allez lire, elle m’a été racontée par mon père, aujourd’hui décédé.