Jean-Pierre Boris pose un regard aiguisé sur le monde contemporain pour en révéler les rouages voilés.
Spécialiste de l’Amérique latine, journaliste depuis trente ans pour RFI, il a animé une chronique quotidienne, consacrée aux matières premières. Après avoir été rédacteur en chef du service France (2005-2006), il prend en charge les Amériques au sein du service International. Aujourd’hui, Jean-Pierre Boris couvre l’actualité économique du continent africain.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés soit à l’Amérique latine, soit aux matières premières. Son dernier livre Main basse sur le riz paru en 2010 est sorti en même temps que le film du même titre pour lequel il a obtenu avec le réalisateur Jean Crépu un FIPA d’Or. Il explore "la mécanique infernale qui a abouti, en 2008, non à une crise de la faim, mais à une crise de la misère." (Le Monde)
- Main basse sur le riz (Fayard, 2010)
- Fuir l’Equateur : Une histoire de clandestins(Hachette, 2007)
- Commerce inéquitable : Le roman noir des matières premières (Hachette, 2005)
Présentation de Main basse sur le riz
L’année 2008 a été marquée par une explosion des prix des matières premières en particulier ceux du riz qui ont été multipliés par cinq en quelques semaines, provoquant en chaîne, réactions de colère et manifestations parfois violentes comme en Haïti. C’est que le riz est une denrée de base vitale pour les deux tiers de l’ humanité, en Asie et en Afrique tout spécialement.
Est-on à la veille d’une nouvelle pénurie de riz, une catastrophe à l’échelle mondiale ?
Reportage au plus près des producteurs dans la plaine centrale de Thaïlande et des exportateurs de Bangkok, des négociants internationaux à Genève, des importateurs africains, à Dakar et à Bamako, et des importateurs Philippins, à Manille, Main basse sur le riz démonte les mécanismes qui ont abouti à la pénurie de 2008 : spéculation des exportateurs thaïlandais qui ont retenu la marchandise pour favoriser la hausse des prix ; corruption des importateurs philippins qui ont acheté beaucoup plus que de besoin pour toucher de grosses commissions ; abandon des paysans africains par leurs gouvernements ; passivité intéressée des négociants internationaux, de Genève à Paris.
Face à la crise, les pays pauvres sont une fois encore les dindons de la farce. Au Sénégal et au Mali, les programmes agricoles d’urgence ont échoué. Pendant ce temps, au nom de la lutte contre la faim, une grande entreprise libyenne s’est emparée de 100 000 hectares de terres très fertiles au Mali.
Revue de presse :
- "En décortiquant toute la chaîne des responsabilités, Main basse sur le riz révèle les mécanismes d’un marché dont le fonctionnement est une véritable menace pour la sécurité alimentaire mondiale" Humanité dimanche, 8 avril 2010
- "Dans un livre et un documentaire captivants, Jean Crépu et Jean-Pierre Boris reviennent sur la folie spéculative qui a gagné la planète riz en 2008, laissant croire au retour des grandes famines." Afrique Asie, juin 2010
- "Un film bouscule les idées reçues et dénonce vingt ans d’abandon de politiques agricoles." Télérama, 24 mars 2010