Au lendemain de Mai 68, Louis Schittly, modeste étudiant en médecine, répond à une annonce de la Croix-Rouge et se retrouve au Biafra. De mission en mission, ce « docteur-paysan », né en 1938 dans le Haut-Rhin, pose avec son ami Bernard Kouchner les bases de Médecins sans frontières. Après le Vietnam, il revient dans son Alsace natale : l’humanitaire est devenu selon lui « trop politique ». En 1980, il repartira en Afghanistan et organisera jusqu’en 1996 des convois humanitaires en Afrique noire. Prix Nobel de la paix en 1999, il publie cette année ses mémoires pour transmettre son exceptionnelle expérience de médecin de guerre.
Bibliographie :
- L’homme qui voulait voir la guerre de près (Arthaud / Versilio, 2011)
Présentation de L’homme qui voulait voir la guerre de près
En 1969, Louis Schittly, jeune médecin de 31 ans, accepte une mission pour la Croix-Rouge au Biafra. Là, avec des moyens dérisoires, plongé dans l’horreur de la guerre civile, il participe au sauvetage de plusieurs milliers d’enfants victimes de la famine. Le voilà French doctor, bientôt pionnier de Médecins sans frontières. Le début d’une vocation, car il part sous l’égide de l’Ordre de Malte au Vietnam, où, tout en étant témoin des « effets collatéraux » de la guerre toute proche, il accepte de faire passer clandestinement des médicaments au Viêt-công. Puis ce sera l’Afghanistan, en 1980 : loin des grands débats politiques, il décide de porter secours à la population privée de toute aide médicale. « J’étais, dit-il, un paysan alsacien qui apportait son aide à des paysans afghans, rien de plus ! » Retour en Alsace. À un peu plus de quarante ans, Louis se marie, fonde une famille, et pratique la médecine près de chez lui. Jusqu’au jour où Bernard Kouchner, ancien compagnon du Biafra devenu secrétaire d’État, l’appelle pour une nouvelle mission au Sud-Soudan ... Ce texte n’est pas seulement un formidable témoignage et le récit d’une vie d’aventurier ; c’est avant tout le livre d’un humaniste pragmatique, foncièrement libre.