- © Monika Bulaj
« Pour voyager, il faut être prêt à renoncer à tout ce que l’on connaît pour accepter ce que le hasard nous mettra sous les yeux. » Paolo Rumiz est considéré comme le plus grand écrivain-voyageur italien d’aujourd’hui. En bus, en train, en vélo, en auto-stop ou même en bateau à voile, cet auteur intrépide parcourt à plusieurs reprises toute l’Europe et raconte ses périples dans ses livres. Au gré des chemins, il se laisse guider par les rencontres et par le destin. « Ce n’est pas toi qui choisit le lieu, c’est le lieu qui te choisit. C’est le voyage qui te dicte ton chemin. »
Paolo Rumiz est né à Trieste, ville de l’Empire austro-hongrois devenue italienne à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1945, elle est occupée par les partisans yougoslaves. En 1947, date de la naissance de Paolo Rumiz, le traité de Paris crée le territoire libre de Trieste, sous la protection de l’Onu, administré par les Américains et les Anglais d’un côté et les Yougoslaves de l’autre, avant de redevenir italienne en 1954. Était-il donc fatal que les voyages de Paolo Rumiz explorent sans cesse les frontières et se tournent vers les territoires oubliés ?
Spécialiste mondialement reconnu de l’Europe des Balkans et du Danube, il a suivi la chute du communisme, de la Hongrie à la Roumanie, étudié la montée des populismes en Europe, et couvert tous les conflits nés de l’éclatement de la Yougoslavie pour la Repubblica, où il est grand reporter. Il collabore également à El Piccolo, quotidien de Trieste. Il a écrit une douzaine de livres, dont beaucoup sont des best-sellers.
Il a reçu en 1993 le prix Hemingway pour ses textes sur le conflit en Bosnie. Aux Frontières de l’Europe, qui n’a pas encore été édité en Italie, est son premier livre publié en France, où il raconte son périple à travers l’Europe, jusqu’aux confins de ses territoires. Parti sur les traces d’Hannibal, de Sardaigne en Turquie, il livre dans L’Ombre d’Hannibal, un voyage dans le temps, érudit et vivant, dont chacune des étapes éclaire d’un nouveau jour les enjeux européens les plus contemporains.
Dans son ouvrage, Pô, le roman d’un fleuve paru en 2014, Paolo Rumiz nous livre un récit de voyage sur le fleuve italien, une invitation comme une initiation, au fil de l’eau, aux paysages de la péninsule. De la région du Piémont à la mer Adriatique, des villes industrialisées aux coins sauvages, c’est une odyssée dans le temps et dans l’espace.
C’est maintenant dans un phare perdu au milieu de la Méditerranée que l’auteur nous emmène, dans son nouveau livre Le phare : Voyage immobile. Loin de tout et de tous, l’expérience est étonnante. Entre la nature, la faune domestique et la faune sauvage, le temps s’arrête et l’archipel devient mystérieux.
Bibliographie :
Publications en France
- Le phare : Voyage immobile (Hoëbeke, 2015)
- Pô, le roman d’un fleuve (Hoëbeke, 2014)
- L’Ombre d’Hannibal (Hoëbeke, 2012)
- Aux frontières de l’Europe (Hoëbeke, 2011, En poche chez Folio, 2012)
Publications en Italie
- La cotogna di Istanbul (Feltrinelli, 2010)
- L’Italia in seconda classe (Feltrinelli, 2009)
- Annibale. Un viaggio (Feltrinelli, 2008)
- La leggenda dei monti naviganti (Feltrinelli, 2007)
- Gerusalemme perduta (Frassinelli, 2005)
- È oriente (Feltrinelli, 2003)
- Est (Feltrinelli, 2003)
- Tre uomini in bicicletta (Feltrinelli, 2002)
- La secessione leggera - Dove nasce la rabbia del profondo Nord (Editori Riuniti, 1997)
- Maschere per un massacro - Quello che non abbiamo voluto sapere della guerra in Jugoslavia (Editori Riuniti, 1996)
- Vento di terra. Istria e Fiume, appunti di viaggio tra i Balcani e il Mediterraneo (Mgs Press, 1994)
- La linea dei mirtilli - Storie dentro la storia di un paese che non c’è più (Editori Riuniti 1993)