Depuis 2005 et l’attribution du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs à son roman Verre Cassé, Alain Mabanckou est un ami du festival. Il publie en janvier 2012 un essai au titre polémique : "Le sanglot de l’homme noir", dans lequel il entend contester la tendance actuelle à ériger les souffrances passés et présentes des Noirs en signes d’identité. " Je suis noir, muni d’un passeport français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment."
L’imaginaire littéraire d’Alain Mabanckou est marqué par une géographie multiple. Après l’Afrique et le Congo Brazzaville de Mémoire de porc-épic et de Verre Cassé, c’est dans un Paris vivant et populaire que se centre l’action de Black Bazar, où se croisent Roger le Franco-ivoirien, Vladimir le Camerounais et le narrateur du "petit Congo", où les questions de société brûlantes, problèmes raciaux et place de l’immigré africain en Europe, sont abordées d’une écriture mêlant pour notre plaisir tonalités et genres. Adapté au théâtre pour la première fois en 2010, le roman deviendra film. Avec Demain j’aurai vingt ans, il revient sur les rives de Pointe Noire, dans le Congo de son enfance pour nous livrer un Et toujours, on retrouve ce sens inné de l’humour, cette gourmandise du verbe et de la verve, car l’écriture d’Alain Mabanckou est au carrefour de trois continents, un écrivain monde par excellence...
Ce regard, cette mobilité d’écriture, Alain Mabanckou les doit sans doute à son propre parcours. Arrivé en France au cours de ses études universitaires de droit des affaires, il passe son enfance et son adolescence au Congo Brazzaville, à Pointe Noire, capitale économique du pays qui restera le creuset de son inspiration d’écrivain. En 1995, il reçoit le prix de la Société des Poètes Français et son premier roman, Bleu-Blanc-Rouge, paru en 1998 obtient le Grand Prix littéraire d’Afrique Noire. Désormais, il ne cessera de publier romans, essais et poèmes. En 2001, il quitte la France et son emploi à la Lyonnaise des Eaux pour les Etats-Unis, une résidence d’artiste et un premier poste d’enseignant à l’université du Michigan-Ann Arbor comme professeur de littératures francophones. Avant d’embarquer sur la côte ouest en 2006, comme professeur invité puis titulaire au département d’études francophones et de littératures comparées à l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA), où il enseigne toujours.
Pour mémoire, ses deux romans Verre cassé et Mémoires de porc-épic firent successivement sensation sur la scène littéraire francophone en 2005 et en 2006, puisque le premier reçoit la même année le Prix des Cinq Continents de la Francophonie, le Prix Ouest-France / Etonnants Voyageurs et le Prix RFO ; tandis que Mémoires de porc-épic, depuis adapté au théâtre en 2009 et traduit dans une demi-douzaine de langues, reçoit le prix Renaudot, le prix Aliénor d’Aquitaine et le prix de la rentrée littéraire française. En 2010, il publie Demain j’aurais 20 ans, un roman autobiographique où le moi d’un gamin de 10 ans à Pointe Noire dialogue avec le monde.
En parallèle de ses activités d’écrivain, Alain Mabanckou consacre son énergie à la rencontre et la découverte d’autres écritures, avec son blog d’abord, blackbazar, espace vivant de dialogue et de réflexion sur l’actualité, où se croisent des identités littéraires telles qu’Achille Mbembe et Eugène Ebodé, et ensuite comme traducteur, avec en 2008 aux éditions de l’Olivier la parution de Bêtes sans patrie, roman traduit de l’américain d’origine nigériane Uzodinma Iweala. Notons aussi la publication en 2007, d’un essai Lettre à Jimmy : A l’occasion du vingtième anniversaire de ta mort, consacré au grand écrivain américain James Baldwin.
Alain Mabanckou est enfin signataire et l’un des chefs de file du Manifeste pour une littérature monde initié par Michel Le Bris et Jean Rouaud. Il était présent au colloque sur la littérature monde qui s’est déroulé à l’université de Tallahassee en février 2009.
En septembre 2012, Alain Mabanckou signe son premier polar aux Editions La Branche, dans la collection Vendredi 13, une série de romans policiers destinés à être adaptés au cinéma. Une plongée réjouissante dans le milieu de la pègre congolaise de Paris, où parrains richement sapés et faussaires virtuoses se croisent sous le regard décalé du narrateur, Julien Makambo, dont le patronyme, "ennuis" en lingala, ne va pas manquer de lui attirer la poisse...
Avec Lumières de Pointe Noire, Alain Mabanckou signe après vingt-trois ans d’absence un texte bouleversant sur son retour au pays natal. À mi-chemin du journal intime et du reportage, l’écrivain nous entraîne dans son sillage à la recherche du territoire perdu de l’enfance. Disparus, comme la mère de l’écrivain, ou changés, à l’image de ce cinéma transformé en église évangéliste, les êtres et les lieux de ses souvenirs laissent l’auteur seul face au sentiment de son étrangeté. « Ceux qui me croisent pressentent que je ne suis pas d’ici- ou plutôt que je ne suis plus d’ici. »
Sorti en 2018, Les Cigognes sont immortelles nous conduit à Pointe-Noire où, à travers le regard d’un adolescent, Alain Mabanckou donne à voir les défis des Africains après les indépendances. Un roman puissant qui plonge dans l’intime d’une famille congolaise à l’orée des grands mouvements qui bouleversent le Congo.
Portrait d’une autre Amérique, son dernier livre se présente comme un « carnet de bord vagabond » dans lequel il raconte au jour le jour, entre 2018 et 2020, sa vie aux États-Unis, du Michigan à la Californie, mais aussi ses souvenirs, ses impressions ; le tout avec humour et toujours habité par ce refus d’entrer dans des cases.
Bibliographie
Romans :
- Les Cigognes sont immortelles (Seuil, 2018)
- Petit Piment (Seuil, 2015)
- Lumières de Pointe-Noire (Seuil, 2013)
- Tais-toi et meurs (Editions La Branche, 2012)
- Le sanglot de l’homme noir (Fayard, 2012)
- Demain j’aurai vingt ans (Gallimard, 2010)
- Black Bazar (Seuil, 2009)
- Mémoires de porc-épic (Seuil, 2006) Prix Renaudot 2006
- Verre Cassé (Seuil, 2005) Prix Ouest-France Etonnant Voyageurs
- African Psycho (Le Serpent à plumes, 2002)
- Les Petits-Fils nègres de Vercingétorix (Le Serpent à plumes, 2002)
- Et Dieu seul sait comment je dors (Présence africaine, 2001)
- Bleu-Blanc-Rouge (Présence Africaine, 2000)
Jeunesse :
- Ma soeur Etoile (Seuil Jeunesse, 2010)
Essais :
- Rumeurs d’Amérique (Plon, 2020)
- Dictionnaire enjoué des cultures africaines, en collaboration avec Abdourahman A. Waberi (Fayard, 2019)
- Le monde est mon langage (Grasset, 2016)
- Lettre à Jimmy (Fayard, 2007)
Poésie :
- Congo (Mémoire d’encrier, 2016)
- Tant que les arbres s’enracineront dans la terre (Mémoire d’Encrier, 2004)
- Quand le Coq annoncera l’aube d’un autre jour (L’Harmattan, 2000)
- La Légende de l’Errance (L’Harmattan, 2000)
- Les arbres aussi versent des larmes (L’Harmattan, 1997)
- L’usure des lendemains (Nouvelles du Sud, 1995)
Recueil de nouvelles
- Dernières nouvelles du colonialisme, Vents d’ailleurs, 2006.
Présentation de Lumières de Pointe-Noire :
J’ai longtemps laissé croire que ma mère était encore en vie. Je m’évertue désormais à rétablir la vérité dans l’espoir de me départir de ce mensonge qui ne m’aura permis jusqu’alors que d’atermoyer le deuil.
Après vingt-trois ans d’absence, Alain Mabanckou retourne à Pointe-Noire, ville portuaire du Congo. Entre-temps, sa mère est morte, en 1995. Puis son père adoptif, peu d’années après. Le fils unique ne s’est rendu aux obsèques ni de l’un, ni de l’autre.
Entre le surnaturel et l’enchantement, l’auteur nous ouvre sa petite valise fondamentale, celle des années de l’enfance et de l’adolescence dans ses lieux d’origine.
Au moment de repartir, il se rend compte qu’il n’est pas allé au cimetière. Sans doute était-ce inutile. Car c’est ce livre qui tient lieu, aussi, de tombeau. Et de résurrection.
Présentation de Tais toi et meurs :
Quittant le Congo, Julien Makambo arrive en France sous le nom de José Montfort. Il est accueilli à Paris par Pedro, figure de proue du milieu congolais de la capitale. Sapeur à la pointe des tendances et « homme d’affaires » au bras long, Pedro prend Julien sous son aile et l’initie au monde des combines souterraines. Les affaires tournent, Julien a la vie belle et festive... jusqu’à ce vendredi 13 maudit, où il se retrouve malgré lui mêlé à la défenestration d’une jeune femme. En prison, il écrit son histoire, celle d’un jeune homme confronté à son destin : Makambo en lingala signifie « les ennuis ». Et face aux ennuis, une règle d’or règne ici en maître : Tais-toi et meurs.
Revue de presse :
- « L’auteur de Verre cassé et du Sanglot de l’homme noir possède son sujet sur le bout des doigts, avec l’art et la manière de nous tenir en haleine tout en nous apprenant beaucoup sur la vie de la « communauté » africaine à Paris » L’Humanité
- « Alain Mabanckou prend goût à évoquer avec précision les hauts lieux du Paris noir : Château-Rouge pour les Congolais, Montreuil pour les Maliens... (...) une écriture simple et jouissive qui fait de la lecture de Tais-toi et meurs une partie de plaisir » Jeune Afrique
- « Mêlant fiction et réalité, Alain Mabanckou signe avec ce roman une fable réjouissante sur la bataille pour la survie des immigrés africains en France. », Meryll Mezath, Les dépêches de Brazzaville
- « Alain Mabanckou déroule le court apprentissage et la cavale de son (anti)héros sous forme d’un percutant journal-récit rédigé en prison dans lequel il aborde les sujets qui peuvent fâcher (...). A mettre absolument dans la sélection de la rentrée littéraire. » Lire toute la critique sur Froggy’s Delight
Présentation de Le sanglot de l’homme noir :
Je suis noir, et forcément ça se voit.
Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent « mon frère ». Le sommesnous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ?J’oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation – traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés...
Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passe-port français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire.
Mais je refuse de me défi nir par les larmes et le ressentiment. A.M.Alain Mabanckou
Présentation de Demain j’aurai vingt ans :
Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d’une dizaine d’années qui fait l’apprentissage de la vie, de l’amitié et de l’amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d’indépendance sous la houlette de « l’immortel Marien Ngouabi », chef charismatique marxiste. Les épisodes d’une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hauts en couleur : le père adoptif de Michel, réceptionniste à l’hôtel Victory Palace ; maman Pauline, qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique ; l’oncle René, fort en gueule, riche et néanmoins opportunément communiste ; l’ami Lounès, dont la sœur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d’hormones ; bien d’autres encore. Mais voilà que Michel est soupçonné, peut-être à raison, de détenir certains sortilèges…
Au fil d’un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l’africaine. Les histoires d’amour y tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d’images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille.
Revue de presse
- "Alain Mabanckou, génial marabout des mots.
Et si Alain Mabanckou était en passe de devenir ce que fut Ahmadou Kourouma ? Un pilier de la littérature africaine. À lire son dernier roman, Demain j’aurai vingt ans, on ne peut s’empêcher de le penser, comme on ne peut s’empêcher de se remémorer Allah n’est pas obligé, de son aîné ivoirien." Par Frédérique Briard dans le Marianne du 28 août/03 septembre 2010.
- "roman autobiographique, où le moi dialogue avec le monde, fera date." Par Valérie Marin La Meslée dans Le Point
- "il réussit ce miracle : faire parler le gamin qu’il fut, pour évoquer le Congo-Brazzaville des années 1970-80" Par Grégoire Leménager dans Le NouvelObs
- "Fidèle à ses précédents livres où s’entrecroisent tradition orale et narration littéraire, Alain Mabanckou signe un roman festif et grave, burlesque et tragique, inventif et nourri de toute la culture africaine des contes et légendes. … On y parle certes du poids de la misère qui pèse sur les populations locales, mais l’auteur le fait avec humour, tournant le dos au pathos et au misérabilisme. Si bien qu’au fil des pages Demain j’aurai vingt ans transforme ces multiples récits privés et historiques en hymne à la résistance, et à l’art de ne pas abdiquer ses rêves. Sans oublier de faire surgir de sa prose métaphorique un vibrant éloge de la sensualité des femmes, véritables initiatrices des différentes aventures racontées d’une plume généreuse." Par Jean-Rémi Barland dans le magazine Lire du mois de septembre.
- "Mabanckou explique ce que peu d’essais ont réussi à faire. C’est la première fois depuis bien longtemps que l’on voit comment un petit Africain percevait le monde. Rarement, on avait lu l’histoire – l’histoire de France et les remous internationaux – racontée de cette manière, avec cet angle." Mohammed Aïssaoui dans Le Figaro, consultable sur le site d’Alain Mabanckou.
- " Une vie affairée pour cette nichée où l’intime n’existe pas mais où le magique est toujours présent." Par Dominique Paschal, libraire dans la revue Page des libraires de septembre.
- Consultez le site de Gallimard pour écouter une lecture de Benjamin Jungers, Pensionnaire de la Comédie-Française et lire les bonnes feuilles.
Présentation de Ma soeur Etoile
L’album dont l’écriture va amener A. Mabanckou a écrire le roman : "Demain j’aurai vingt ans". Il met en scène un jeune garçon, un peu naïf et surtout imaginatif dans le Congo des années 70. Fils unique, solitaire, il dialogue la nuit avec sa sœur devenue étoile. Un récit d’enfance sincère et touchant, accompagné des illustrations très douces de Judith Gueyfier, où l’auteur nous fait partager, par touches légères, des scènes de vie familiale ainsi que des traditions culturelles et religieuses du pays de son enfance.
Argumentaire de Black Bazar :
Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d’écrivain au détour d’un chagrin d’amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l’entoure. Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine. Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l’une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
Revue de presse Black Bazar :
Télérama
Ouest France
Africultures
Jeune Afrique
Le Parisien
Le Figaro
L’Express
RFI
Le Nouvel Observateur
L’Humanité
L’Humanité
Argumentaire de Lettre à Jimmy :
Né à Harlem en 1924, mort à Saint-Paul de Vence en 1987, noir, bâtard, homosexuel, écrivain, James Baldwin a combattu sans relâche la ségrégation raciale. Mais ce n’est pas à ce titre que l’admire Alain Mabanckou. Dans cette longue lettre qu’il lui adresse post-mortem, il salue en Baldwin l’esprit libre qui refusa, en littérature comme en politique, que sa lutte mène au repli communautaire. L’hommage épistolaire se mue alors en échange complice ; citations de l’œuvre du maître et commentaires se confondant presque pour rappeler qu’il n’est d’homme qu’universel. Alain Mabanckou et James Baldwin avaient bien des choses à se dire. L’un comme l’autre, ils n’acceptent que deux identités : celle d’écrivain, et celle d’être humain.
Argumentaire de Mémoires de porc-épic :
Parodiant librement une légende populaire selon laquelle chaque être humain possède un double animal dans la nature, Alain Mabanckou nous livre l’histoire d’un étonnant porc-épic, chargé par son alter ego humain, un certain Kibandi, d’accomplir, à l’aide de ses redoutables piquants, toute une série de meurtres rocambolesques. Malheur aux villageois qui se retrouvent sur la route de Kibandi, car son ami porc-épic est prêt à tout pour satisfaire la folie sanguinaire de son « maître » ! Avec brio et malice, Alain Mabanckou renouvelle les formes traditionnelles du conte africain, pour nous offrir un récit truculent et picaresque où se retrouvent l’art de l’ironie et la verve inventive qui font de lui une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
Argumentaire de Verre Cassé :
L’histoire " très horrifique " du Crédit a voyagé, un bar congolais des plus crasseux, nous est ici contée par l’un de ses clients les plus assidus, Verre Cassé, à qui le patron a confié le soin d’en faire la geste en immortalisant dans un cahier de fortune les prouesses étonnantes de la troupe d’éclopés fantastiques qui le fréquentent. Dans cette farce métaphysique où le sublime se mêle au grotesque, Alain Mabanckou nous donne à voir grâce à la langue rythmée et au talent d’ironiste qui le distinguent dans la jeune génération d’écrivains africains, loin des tableaux ethniques de circonstance, un portrait vivant et savoureux d’une autre réalité africaine.