Auteur russe de talent, Victor Remizov signe un premier roman, Volia Volnaïa, littéralement « Liberté libre », actuellement en cours de traduction dans de nombreux pays, un récit dont la puissance réside sans doute dans le fait que l’auteur lui-même a expérimenté tout ce dont il parle.
Après des études de géologie, il se tourne vers les langues à l’université d’État de Moscou, puis travaille comme géomètre expert dans la taïga, avant de se tourner vers le journalisme, puis vers l’enseignement en tant que professeur de littérature russe. Il vit actuellement à Moscou avec sa femme et ses enfants et travaille sur son deuxième roman.
En 2008, il publie son premier recueil de nouvelles, écrites une vingtaine d’années plus tôt. Deux axes sont au cœur de son travail d’écrivain : d’une part, le rapport de l’homme à la nature sauvage, et d’autre part la société russe gangrénée par la corruption.
Nommé pour le Big Book Award et le Russian Booker, Volia Volnaïa est un roman-parabole qui parle de la Russie d’aujourd’hui. Grâce une écriture fine mêlant parfois discours externe et interne dans la même phrase, Victor Remizov propose une approche très sensorielle des confins de la Sibérie extrême orientale, où les hommes survivent grâce à la chasse et la pêche. Il nous décrit avec brio une Russie post-soviétique tiraillée entre tradition et modernité. Un tableau tout en nuance d’un pays qui compose tant bien que mal avec ses propres contradictions.
Avec Devouchki, paru cette année, il livre le portrait de deux jeunes femmes à la dérive, qui décident de quitter la misère de leur province pour s’offrir les lumières de Moscou. Mais derrière le luxe, l’argent et le faste moscovite se cache une réalité bien plus trouble, l’univers des laissés-pour-compte, où chacun est prêt à tout pour exister.
Bibliographie
- Devouchki (Belfond, 2019)
- Volia Volnaïa (Belfond, 2017)