Né le 10 juillet 1957 d’un père instituteur à l’école coloniale, il grandit dans le paradoxe, entre les écrits de Voltaire et un environnement tribal traditionaliste. Il effectue ses études à Atar avant de se rendre à la capitale, Nouakchott, pour apprendre le droit. Durant ces années, il flirte avec une formation d’extrême-gauche ; cependant cet engagement politique ne survit pas à l’entrée dans la vie active, à savoir le journalisme auprès de la radio-télévision nationale à partir de 1985.
En parallèle de son travail, l’auteur écrit des nouvelles pour le quotidien Chaab (devenu aujourd’hui Horizons), textes qui eurent beaucoup de succès. Il crée en 1988 le premier journal indépendant du pays : Mauritanie-Demain. Malgré les tracasseries administratives, ce mensuel devint la grande référence pour les intellectuels et tous les partisans de la démocratie, avant de cesser de paraître en 1994.
L’année suivante, Mbarek Beyrouk se rend en France et collabore avec l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique, mais l’expérience de l’expatriation le laisse amer. Il revient au pays en 1996, relance Mauritanie Demain puis crée le journal L’indépendant. Il rejoint en 2001 l’Agence Mauritanienne d’Information.
Incapable de garder sa plume dans sa poche à ses postes successifs au sein de l’Agence, Mbarek Beyrouk continue d’écrire. Il publie alors le roman Et le ciel de pleuvoir en 2006, suivi du recueil Nouvelles du désert en 2010.
Le griot de l’émir, roman paru en 2013, raconte les pérégrinations d’un poète dans le Sahara des temps anciens, parti semer parmi les hommes du désert les germes de la révolution...
En 2015, Le tambour des larmes, honoré par le Prix Kourouma et le Prix du Roman Métis des Lycéens, relate la fuite de la belle Rayhana, sa rencontre avec une esclave affranchie, un homosexuel raffiné et un étudiant idéaliste. Une épopée du désert contemporaine où se télescopent modernité et traditions ancestrales.
Au cœur d’une ville saharienne assiégée par les terroristes, un homme s’enferme dans la maison de son amour passé, Nezha. Il observe, de ses yeux captifs, sa cité sombrer dans le chaos et la folie. Prisonnier des fanatiques et de lui-même, le narrateur est seul avec ses souvenirs, ses regrets, ses angoisses. Je suis seul est un roman étonnant et captivant, qui fascine par sa force poétique. Le lecteur est plongé dans le soliloque d’un homme qui, comme chacun d’entre nous, "renferme l’humanité entière".
Bibliographie
- Je suis seul (Elyzad Éditions, 2018)
- Le tambour des larmes (Elyzad Éditions, 2015)
- Le griot de l’émir (Elyzad Éditions, 2013)
- Nouvelles du désert (Présence africaine, 2010)
- Et le ciel a oublié de pleuvoir (Dapper, 2006)