L’ombre d’Hannibal

2 juillet 2012.
 

« Combien pèsent les cendres d’Hannibal ? se demandaient les Romains à la fin de la deuxième guerre punique (218 avant JC). Et la réponse était : Rien. » Pourtant, l’épouvantail se transforma en héros, le héros en mythe et le mythe en légende. Et c’est cette légende qui envahit le bassin méditerranéen, jusqu’à venir frôler les portes de l’Asie. L’histoire que voici est celle d’un homme, craint et respecté, et des lieux qui l’ont rendu célèbre. Un voyage aux racines de nos origines et à la découverte d’un mythe. Le voyage commence au mois de mai 2007 au col du Clapier, en France, où Paolo Rumiz avec quelques compagnons montagnards est parti repérer des traces du passage d’Hannibal, intrigué et vaguement sceptique à l’idée que les fameux éléphants aient pu se retrouver là. Comment était-ce possible ? Personne en fait ne connaît le véritable tracé du passage d’Hannibal dans les Alpes. « Aucune preuve, mais une infinité de pistes, comme en territoire comanche ». Et c’est sur ce col qu’il décide de suivre ces pistes, de remonter le temps et de rencontrer tous ces gens qui encore aujourd’hui, plus de 2 000 ans après se souviennent… Grâce à son écriture qui donne aux événements historiques plus de vie que la simple chronique, Paolo Rumiz s’embarque pour un voyage dont le point de départ est la Sardaigne – « l’île au parfum d’orient » – passe par le Rhône, la Trébie, la légende des Alpes et des éléphants, l’enfer de Cannes, pour arriver jusqu’en Turquie, sur la tombe du grand général. L’Ombre d’Hannibal n’est pas seulement un voyage au fond de la mémoire, mais aussi un voyage en pleine actualité – les contaminations culturelles entre l’Occident et l’Orient, la gestion scélérate de l’urbanisme dans les grandes villes, l’inutilité de la guerre, la mondialisation. Paolo Rumiz illumine le passé à travers la force du mythe et il projette sur les événements de notre temps une lumière nouvelle.


En savoir plus :

 

DERNIER OUVRAGE

 

Le phare : Voyage immobile

Hoëbeke - 2015

Paolo Rumiz pour son nouveau livre a fait un voyage auquel même lui sans doute ne s’attendait pas. Lui qui a longé les 6 000 kilomètres des frontières de l’Europe du nord au sud, traversé les Balkans, franchi les montages à la recherche d’Hannibal, ramé tout au long du fleuve le Pô, lui, le grand voyageur italien, décide de vivre et de nous faire vivre son premier voyage immobile dans un phare perdu au milieu de la Méditerranée, loin de tout et de tous, hormis les gardiens.
Soudain libéré de tout contact avec le monde extérieur – il n’a ni radio, ni télé, ni internet, ni même un téléphone – il se consacre, quand le temps le permet, à l’exploration de son environnement plutôt réduit puisque le phare est perché sur un récif où il n’y a aucune autre habitation. Il nous présente donc tour à tour la nature, la faune domestique (il y a quand même un âne et une poule) et la faune sauvage (dominée par les innombrables oiseaux), les poissons, le bâtiment où il loge, ceux qui l’habitent ou qui l’ont habité jadis, sans oublier d’autres occupants de phares qu’il a connus dans son enfance, il nous parle du temps qu’il fait, des vents, des bateaux qui passent, de ses pensées, de ce qu’il mange et de bien d’autres choses encore. Bref, il nous dit tout, sauf le nom de cet archipel mystérieux, qu’il tient à cacher, de peur d’y voir déferler des hordes béotiennes. Il livre certes quelques indices, mais ceux-ci amènent le lecteur à se demander si la vérité ne serait pas plus compliquée qu’il n’y paraît et à conclure que le phare du récit pourrait bien être, en réalité, un savant amalgame d’expériences diverses. En tout cas, le récit est prenant, et inoubliable. C’est avec une indéniable volupté que ceux qui rêvent d’une tour d’ivoire se laisseront entraîner jusqu’à ce lieu austère, à l’écart du monde, même s’il faut en repartir.