VAILLANT John

États-Unis

7 mars 2016.
 
© Dan Deitch
John Vaillant

Longtemps reporter pour les prestigieux New-Yorker ou National Geographic, et récompensé en 2012 par le Prix Nicolas Bouvier à Saint-Malo pour son livre Le Tigre, l’Américain John Vaillant se passionne pour ce que la nature donne de plus grandiose à observer : en amoureux de l’environnement, ses pas le portent sur les cinq continents. À mi-chemin entre reportage et fiction, John Vaillant convie le lecteur à observer le monde au travers des yeux d’un aventurier resté indemne : au-delà de récits extrêmement bien documentés, il parvient à restituer le sentiment primitif du chasseur lancé en terre inconnue, celui des premières excursions, des premiers émerveillements.
Fascination pour la force animale et humaine, Le Tigre de J. Vaillant est aussi une belle ode à la persévérance et au courage des hommes, des chasseurs. Avec émerveillement, il décrit le combat titanesque entre Iouri Trouch et le tigre mangeur d’hommes : « l’équivalent forestier de Moby Dick » l’a qualifié Amélie Nothomb dans les colonnes du Monde. Érigé en quasi-divinité, à la fois esprit de la Taïga sauvage et force naturelle, le tigre de John Vaillant, un des derniers membres d’une espèce en voie d’extinction, est dévoilé comme jamais, un beau réquisitoire pour sensibiliser les lecteurs de leur cause.

En 2014 sort enfin en français le tout premier livre de John Vaillant, L’Arbre d’or. Une histoire mythique dans les forêts canadiennes : un reportage fouillé digne d’une enquête policière sur l’abattage des épicéas au Canada, et sur les raisons qui poussèrent le bûcheron Grant Hadwin à couper « Kiidk’yaas » ou « l’Épicéa d’or », vieux de 300 ans et couvert d’aiguilles lumineuses et dorées, phénomène dû à une rare mutation génétique. Né d’un article qu’il a rédigé pour The New Yorker en 2002, ce livre aborde toute l’histoire naturelle du continent nord-américain et prend une formidable ampleur ethnographique. Par sa prose imagée, l’écrivain nous immerge dans les immenses forêts de l’Ouest canadien, où il s’est finalement lui-même établi.

Parait en 2016 en français sa première fiction, Les enfants du Jaguar, l’histoire glaçante de la survie d’une groupe de Mexicains bloqués dans la fournaise de la frontière américaine par des passeurs véreux, les « coyottes », comme on appelle les trafiquants d’êtres humains de ce côté de l’Atlantique. Au rythme d’un haletant thriller, John Vaillant dit toute l’horreur du trafic de migrants entre le Mexique et les États-Unis et l’incroyable instinct de survie qui anime l’Homme.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les enfants du jaguar

Buchet Chastel - 2016

Hector, un clandestin mexicain, se retrouve coincé avec d’autres passagers illégaux dans le camion de leurs passeurs, en plein désert, alors qu’ils tentent comme tant d’autres de rejoindre les États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure. Les coyotes – comme on appelle les trafiquants d’êtres humains de ce côté de l’Atlantique – prétextant une panne, ont soutiré l’argent des passagers et sont partis chercher de putatifs secours. Quatre longs jours vont s’écouler : alors que les réserves d’eau s’épuisent et les chances de réchapper de cet enfer s’amenuisent, Hector, qui ne dispose de rien d’autre que du numéro de téléphone d’une femme aux États-Unis et d’un message à délivrer, retrace son parcours de Oaxaca à la frontière et révèle par là même la communauté de destins qui unis ces territoires hostiles de part et d’autres du Rio Grande.