Après le festival, une journée pour les scolaires et les professionnels

7 juillet 2010.
 

Des auteurs, des livres…

Cette année, le festival, un peu contraint par un calendrier compliqué, a décidé de jouer les prolongations !
Mardi 13 mai, 1 300 élèves et 300 professionnels ont pris la place des festivaliers dans les couloirs du Palais du Grand Large… et rencontré quelques-uns des auteurs ayant fait les temps forts du week-end : Magyd Cherfi, Maryse Condé, Dany Laferrière, Souleymane Diamanka, Karim Madani, Alaa El-Aswani, Boualem Sansal et Joseph Boyden.

LA JOURNÉE ÉCOLES PRIMAIRES

Patrick Ewen restera parmi nous pour donner deux représentations spéciales de son spectacle de contes jeunesse La légende de Ronan Kéradalan.
Comme chaque année, le festival associe les écoles primaires de Saint-Malo à la fête en leur consacrant une programmation spéciale sur le temps scolaire. 600 élèves de la Grande Section au CM2 ont assisté à l’un des deux spectacles au théâtre Chateaubriand.

LA JOURNÉE LYCÉENS ET APPRENTIS

Avec le soutien du Conseil régional de Bretagne

©G. LeNy27 classes (700 élèves) des 4 départements bretons ont investi les lieux dès le mardi matin pour une journée bien chargée toute entière tournée vers le thème : « Migrations ».

● Depuis plusieurs mois, ces classes de lycées et de CFA travaillaient sur le livre d’un des auteurs qu’elles devaient rencontrer au cours d’un café littéraire. Chacune a constitué un « carnet de bord » de cette phase de préparation, en donnant libre cours à la créativité des élèves. Extraits vidéo, enregistrements de lectures, recherches documentaires, illustrations, adaptations, construction de décor en 3D… Tout était permis pourvu que cela enrichisse le débat et multiplie les approches.

● Pour compléter ces rencontres, un film documentaire a été choisi parmi la programmation du festival. Il s’agissait de La petite Espagne (2 006), réalisé par Sophie Sensier, avec qui les lycéens et les apprentis ont pu échanger après la projection.

Des choix diffciles.. ©:G.LeNy ● Dans le Salon du livre, libraires et éditeurs ont accueilli toute la journée les lycéens et apprentis pour les orienter dans leurs choix, leur présenter la diversité éditoriale actuelle et les différents métiers de la chaîne du livre.

● Enfin, la visite de plusieurs des expositions du festival était possible, avec l’accompagnement d’un médiateur.

LA JOURNEE PROFESSIONNELLE

Le festival accueillait également comme chaque année environ 300 bibliothécaires et documentalistes de Bretagne pour un programme spécifique, avec le concours du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, de la Bibliothèque Départementale d’Ille-et-Vilaine (BDIV) et du Ministère de l’Éducation nationale.

Au programme de cette journée, deux conférences inédites animées par Maëtte Chantrel, prolongeant les débats du week-end, mais aussi la visite du salon du livre, et des expositions dans des conditions privilégiées.

La matinée a débuté par un Hommage à Nicolas Bouvier
Pour une approche intime et amicale de la vie et de l’œuvre de ce voyageur, qui écrivait si bien la difficulté à passer des cris de solitude aux cris de communion : en présence d’Éliane Bouvier, sa femme, de Michel Le Bris, son ami et éditeur, et de François Laut, auteur de la biographie Nicolas Bouvier, l’œil qui écrit (Payot 2 008).

L’après-midi, rencontre avec Dany Laferrière
Un Haïtien vivant à Montréal dont le dernier livre s’intitule Je suis un écrivain Japonais est forcément l’interlocuteur idéal pour discuter avec brio des thèmes du festival 2 008. Plébiscité par les professionnels qui ne s’étaient pas remis d’un rendez-vous manqué lors de l’édition Caraïbes, Dany Laferrière se prêtera avec le talent qui le caractérise au jeu des questions­-réponses.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

J’ai couru vers le Nil

Actes Sud - 2018

Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir, Asma et Mazen, qui se sont connus dans une réunion politique, vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d’une foule immense. Il y a là Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Lui est le fi ls d’un simple chauffeur, elle est la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d’État, qui a des yeux partout, notamment sur eux. Il y a là Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles, dont l’amertume n’est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Achraf dont les fenêtres donnent sur la place Tahrir et qui, à la suite d’une rencontre inattendue avec Asma, a été gagné par la ferveur révolutionnaire. Un peu plus loin, il y a Issam, ancien communiste désabusé, victime de l’ambition de sa femme, Nourhane, présentatrice télé, prête à tout pour gravir les échelons et s’ériger en icône musulmane, qu’il s’agisse de mode ou de mœurs sexuelles.
Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays. Espoir, désir, hypocrisie, répression, El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui est aussi la sienne. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Égypte.


 

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Témoignage

Autobiographie américaine

Bouquins - 2024

L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.

 

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Romans

Dans le grand cercle du monde

Albin Michel - 2014

Ce roman a fait événement au Canada où il a été salué par la presse comme un chef-d’œuvre et considéré comme l’un des meilleurs livres de 2013.
C’est un roman époustouflant, palpitant, dont on tourne les pages sans même s’en rendre compte, et qui entraîne le lecteur dans le Canada du XVIIe siècle pour un voyage inoubliable.

Un jeune jésuite français est venu avec d’autres en Nouvelle-France évangéliser les Indiens. Il n’est là que depuis un an quand ses guides l’abandonnent et le laissent à la merci des Iroquois lancés à leurs trousses. Ainsi commence pour le jeune homme une odyssée incroyable où très vite les Hurons le font prisonnier à leur tour ainsi qu’une jeune captive iroquoise à la personnalité mystérieuse. Leur ravisseur, un grand guerrier qui a perdu toute sa famille, sait qu’un grand et nouveau danger menace son peuple.
Ce roman épique, qui restitue l’atmosphère des premiers contacts entre Indiens et Blancs en Amérique du Nord, est enraciné tout à la fois dans la beauté naturelle et la brutalité de la colonisation de ce continent.
Les trois personnages principaux dont les voix tissent l’écheveau de cette fresque saisissante nous entraînent dans un monde où se côtoient la guerre et l’espoir, la méfiance et la concorde, la destruction et la vie, la haine et l’amour.
C’est à un vrai voyage dans le temps que nous invite Joseph Boyden dans ce livre fort, inoubliable, incroyablement dépaysant et émouvant, qui réussit le tour de force d’être d’une incroyable modernité.

Traduit anglais (Canada) par Michel Lederer

 

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Essais

Spike Lee : American Urban Story

- 2015

Trente ans avant les événements de Ferguson, Spike Lee créait la polémique avec Do the Right Thing, brûlot sur les tensions raciales et la frustration urbaine à Brooklyn. Jamais avant lui un réalisateur n’avait filmé le ghetto du point de vue d’un camé au crack se vantant d’avoir "fumé la télé Sony de sa mère" ou d’un sneaker addict accro aux baskets Jordan. En inventant la street culture, creuset d’une nouvelle mythologie urbaine, l’auteur de Jungle Fever, Clockers, He Got Game… est devenu le père fondateur du "film hip-hop", en intégrant le rap à son espace narratif.
Celui qui dit "emmerder John Wayne" et a menacé, à Cannes, le cinéaste Wim Wenders avec une batte de baseball aura influencé, dans le monde entier, la mode, le langage, les codes, l’esthétique, l’attitude, voire le folklore, de plusieurs générations.
Spike Lee : American Urban Story est une ballade gonzo et "rap’n’roll" au coeur du New York populaire, hype et foisonnant des cinquante dernières années. Plus encore, à travers la vie et l’oeuvre de Spike Lee (Malcolm X, Mo’Better Blues, La 25e Heure, etc.), c’est une certaine histoire de l’Amérique qui est ici contée, d’une Amérique noire pas tout à fait remise de l’épidémie de crack des 90’s, des drames nationaux provoqués par les attentats du 11 septembre 2001, des dévastations de l’ouragan Katrina en août 2005, sans oublier les bavures policières de 2014.

 

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Récit

Il faudra repartir

Payot - 2015

Des textes de Nicolas Bouvier (1929-1998) rédigés en des pays sur lesquels il n’a rien publié de son vivant : telles sont, sur près d’un demi-siècle, les pépites réunies dans ce volume. En 1948, le jeune homme de dix-huit ans écrit son premier récit de voyage entre Genève et Copenhague, rempli d’illusions qu’il veut rendre réelles ; en 1992, l’écrivain reconnu sillonne les routes néo-zélandaises, émerveillé mais fourbu. On découvrira aussi avec lui la France et l’Afrique du Nord en 1957-1958, l’Indonésie en 1970, la Chine en 1986 et le Canada en 1991. Autant de voyages initiatiques aux divers âges de la vie, entrepris par un Bouvier portraitiste et observateur hors pair, mais aussi reporter, historien, ethnographe, conférencier, photographe et poète.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre

Gallimard - 2021

« Pourquoi les humains sont-ils si bêtes ? Pourquoi se laissent-ils traîner par le bout du nez ? Les ânes ont de longues oreilles ridicules par lesquelles ils se font bêtement attraper, mais quand ils ne veulent pas avancer, rien ne peut les forcer à obéir. » Boualem Sansal adresse aux peuples et aux nations de la terre un manifeste athée, plein d’un humour féroce et rageur, pour les appeler à sortir de l’âge des dieux et à entrer dans celui des hommes. L’humanité doit trouver le moyen de résister aux forces qui la détruisent:les religions et leurs sempiternelles pénitences, l’argent tout-puissant, les passions guerrières, ou encore la malbouffe omniprésente sur la planète, symptômes indubitables d’un effondrement des civilisations.Après un rappel des errements et des crimes du passé, le grand écrivain algérien propose une « Constitution universelle » censée servir de base à la République mondiale qu’il appelle de ses voeux, qui fédérerait les peuples et les nations enfin libres.
Il est temps, nous dit-il, de choisir la vie.