Quelques mots de Muriel Barbery

16 janvier 2010.
 


Dans la nuit de mardi à mercredi, la valise au pied du lit, je me suis réveillée brusquement sans en comprendre la raison. Et mue par une impulsion incompréhensible, j’ai fait ce que je ne fais jamais. Je me suis levée, j’ai allumé mon ordinateur et j’ai lu les nouvelles du monde.

Existe-t-il une intuition de la tragédie ?

J’ai attendu des nouvelles. En sachant qu’elles seraient terrifiantes. Que des amis, peut-être, avaient péri, et d’autres que je ne connais pas. Mais que j’aurais pu rencontrer aujourd’hui, demain. Qui auraient pu me porter secours si j’étais partie quelques heures plus tôt.

Mes pensées et mon cœur vont vers tous ceux qui, là-bas, souffrent. Vers les morts qui rappellent le prix de la vie. Vers leurs proches qui leur survivent. Vers Haïti et les Haïtiens. Vers tous ceux qui les aident.

Muriel Barbery

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Un étrange pays

Un soir de neige, un affable rouquin nommé Petrus semble surgir de nulle part dans la cave du castillo d’Estrémadure où Alejandro de Yepes et Jesús Rocamora, jeunes officiers de l’armée régulière espagnole, ont établi leur campement. C’est la sixième année de la plus grande guerre jamais endurée par les humains et le début d’une aventure extraordinaire qui voit les deux espagnols quitter leur poste et traverser un pont invisible. Car Petrus est un elfe. Il vient du monde secret des brumes où est déjà assemblée une compagnie d’elfes, de femmes et d’hommes en charge du destin de la guerre. Bientôt, Alejandro et Jesús vont découvrir la terre de leur nouveau compagnon – terre d’harmonie naturelle, de beauté et de poésie, confrontée elle aussi aux fléaux des conflits et des déclins. Là, ils côtoient des êtres insolites, sacrifient à d’étranges rituels de thé et de calligraphie, rencontrent l’amour et, en compagnie de Petrus, elfe iconoclaste et buveur, participent à la dernière bataille où se dessine l’identité du monde à venir.Réflexion sur les tourments perpétuels des civilisations, sur la vie des morts, sur le pouvoir de la poésie et de la fiction, Un étrange pays est tout à la fois un conte infusé de magie, un roman d’aventure, une méditation, un appel à l’imagination et au rêve. Il mêle humour et considérations métaphysiques, éléments merveilleux et thèmes contemporains, et s’inspire largement de l’esthétique asiatique. Bien qu’on y retrouve les personnages de La vie des elfes et qu’il en prolonge l’intrigue, c’est un roman autonome qui peut se lire indépendamment du premier volet consacré aux elfes.