Film : un superbe portrait de Dany Laferrière

22 décembre 2009.
 

Couronné du prix du public des Rencontres internationales du documentaire de Montréal en novembre 2009, le superbe portrait de Dany Laferrière La dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve du réalisateur Pedro Ruíz, sera projeté en exclusivité à Port-au-Prince. Retraçant le parcours de l’un des écrivains les plus marquants de notre époque, qui est également un personnage drôle et attachant, le film suit Dany Laferrière à travers le monde, de Montreal où il a élu résidence en passant par Saint-Malo ou New York jusqu’à Petit-Goave en Haïti où il est né.

Pour en savoir plus sur le film : La dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve.
Et le site officiel : https://laderivedouce.com/

Et toute la programmation du festival d’Haïti 2010.

 

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Témoignage

Autobiographie américaine

Bouquins - 2024

L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.