SAINT-ELOI Rodney

Haïti

4 avril 2023.

Pour Rodney Saint-Éloi, fondateur de la maison d’édition canadienne Mémoire d’Encrier qui accueille des auteurs d’Afrique, des Caraïbes et de l’Océan indien, l’engagement dans l’écriture est primordial. Engagement envers le social, engagement envers la littérature, envers la liberté. « Ce qui nourrit mon écriture, soutient-il, c’est la colère contre la bêtise, contre tout ce qui empêche de grandir et de rassembler l’humain en nous. (…) Ma passion est l’humain et le livre, cet objet serein qui témoigne de la présence lucide des femmes et des hommes sur terre ». En 2021, il publie en collaboration avec Yara El-Ghadban Les racistes n’ont jamais vu la mer, essai et dialogue superbement écrit de leurs expériences intimes du racisme. En 2022, il revient avec Quand il fait triste Bertha chante, récit émouvant rendant hommage à sa mère récemment décédée.

 

Né à Cavaillon au Sud d’Haïti, Rodney Saint-Éloi fonde en 1991 à Port-au-Prince les Éditions Mémoire, qui auront pour mot d’ordre la publication des écrivains haïtiens vivant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Avec le poète Georges Castera, ils fondent la revue semestrielle d’art et de littérature "Boutures".

Depuis 2001, Rodney Saint-Éloi vit à Montréal. En 2004, paraît un magnifique recueil de poème J’ai un arbre dans ma pirogue, puis En 2006 Chantier d’écriture, un collectif de douze récits d’étudiants-auteurs réalisé dans le cadre d’ateliers d’écriture.
En 2010, il fait paraître chez Michel Laffont Haïti, kenbe la ! (Haïti, redresse-toi !), un témoignage unique sur les trente-cinq secondes de séïsme qui ont terrassé son île.
Alors que sa maison d’édition célèbre en 2013 ses dix ans d’existence, il publie une ode poignante à son ami Jacques Roche, assassiné à Port-au-Prince en 2005. En 2015, il signe Je suis la fille du baobab brûlé, un receuil de poèmes rythmés et vibrants de souvenirs, puis, l’année suivante, Passion Haïti publié au sein de la très belle Collection Hamac. Loin des clichés souvent liés au malheur et à la souffrance, son carnet présente une autre facette d’Haïti, loin des clichés souvent liés au malheur et à la souffrance.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les racistes n’ont jamais vu la mer

Mémoire d’encrier - 2021

Parlons de racisme puisque le racisme concerne tout le monde. Les écrivains Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban invitent à prendre part à cette conversation délicate, mais combien nécessaire. Ni manifeste, ni manuel, ni acte d’accusation, Les racistes n’ont jamais vu la mer engage le dialogue sur nous-mêmes et sur les autres. Tout s’exprime librement, se confronte et se répond. Les mots. Les expériences. Les idées. Les émotions. Parlons de racisme puisqu’il faut dépasser le repli sur soi. Pour vivre ensemble, autrement.