Sam. 14h30, Grande Passerelle 1

Mémoires algériennes

23 mai 2022.
 

60 ans d’indépendance algérienne. Temps nécessaire de la mémoire. Se souvenir, c’est aussi se penser soi- même. Ce n’est rien de dire que la France a une difficulté extrême à penser son histoire coloniale. Les relations entre la France et l’Algérie restent extrêmement tendues. Dans un récent article du Temps (oct. 2021), Kamel Daoud s’interroge «  que voulons-nous faire du colonisateur ? Voulons-nous le détruire, l’assimiler, l’aimer, l’épouser, affirmer qu’il n’existe pas ?  », poursuivant «  L’Algérie doit cesser de réclamer un rôle unique dans la construction de ce récit. Nous devons aussi accepter les interprétations qu’en font les autres, y compris lorsqu’elles sont mauvaises.  » L’écrivain peut-il aider à réconcilier les mémoires ? Rencontre avec Alice Kaplan, Jean-Marie Blas de Roblès, Yahia Belaskri et Pascal Blanchard. La rencontre sera suivie de la projection du film Ne nous racontez plus d’histoires .

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Maison Atlas

Le bruit du monde - 2022

Au début des années 1990, Emily quitte le Minnesota pour s’installer à Bordeaux. Sur les bancs de l’université, elle rencontre Daniel Atlas, un Juif algérien dont elle tombe amoureuse. Il n’est encore qu’un jeune dandy lorsque la guerre civile déchire son pays, l’obligeant à quitter Emily et la France.
De retour à El Biar, le quartier de son enfance, Daniel retrouve ses parents isolés et menacés. Cette illustre famille de commerçants, qui a connu l’Algérie colonisée puis indépendante, a choisi de rester sur cette terre envers et contre tout. Bien des années plus tard, Becca, une jeune Américaine, fera elle aussi le voyage jusqu’à Alger pour mieux comprendre leur lignée.

Dans une composition virtuose, Alice Kaplan, écrivaine et spécialiste d’Albert Camus, démontre qu’un roman peut s’avérer la plus belle leçon d’Histoire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée 8 - Les Grandes Espérances

Zulma - 2023

Avec Les Grandes Espérances – titre provocateur en ces temps de guerres, d’attentisme climatique, d’ultralibéralisme et de colonialisme numérique –, Apulée #8 ouvre portes et fenêtres aux souffles de toutes les résistances, aux voix toujours renouvelées de la révolte, venues d’Iran, d’Ukraine, du Maghreb, ..., où des femmes et des hommes avides de justice et de liberté luttent au péril de leur vie contre les pires archaïsmes. C’est dans l’adversité redoutable que les mots d’espérance et de liberté s’incarnent au plus vif : quiconque s’oppose sans faillir, dans les manifestations, les prisons, les camps, au-devant des pires oppressions, peut en témoigner.

Existe-t-il une « fonction utopique » qui se situerait à l’avant de la conscience et des savoirs, quelque part dans l’inaccompli du désir et du rêve – le fameux Principe Espérance (Ernst Bloch) –, ou plus précisément un devenir en acte, porté par l’imaginaire des individus et des peuples en butte aux détresses de l’Histoire ? La poésie, l’art et les débats de ce nouvel opus d’Apulée configurent une insurrection à feu couvert afin que l’espérance garde plus que jamais l’âpre saveur de la vie.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée 8 - Les Grandes Espérances

Zulma - 2023

Avec Les Grandes Espérances – titre provocateur en ces temps de guerres, d’attentisme climatique, d’ultralibéralisme et de colonialisme numérique –, Apulée #8 ouvre portes et fenêtres aux souffles de toutes les résistances, aux voix toujours renouvelées de la révolte, venues d’Iran, d’Ukraine, du Maghreb, ..., où des femmes et des hommes avides de justice et de liberté luttent au péril de leur vie contre les pires archaïsmes. C’est dans l’adversité redoutable que les mots d’espérance et de liberté s’incarnent au plus vif : quiconque s’oppose sans faillir, dans les manifestations, les prisons, les camps, au-devant des pires oppressions, peut en témoigner.

Existe-t-il une « fonction utopique » qui se situerait à l’avant de la conscience et des savoirs, quelque part dans l’inaccompli du désir et du rêve – le fameux Principe Espérance (Ernst Bloch) –, ou plus précisément un devenir en acte, porté par l’imaginaire des individus et des peuples en butte aux détresses de l’Histoire ? La poésie, l’art et les débats de ce nouvel opus d’Apulée configurent une insurrection à feu couvert afin que l’espérance garde plus que jamais l’âpre saveur de la vie.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Colonisation et propagande. Le pouvoir de l’image

Cherche Midi - 2022

Pendant plus d’un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio… tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au cœur de l’État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l’idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l’entre-deux-guerres et se prolonger jusqu’aux dernières heures de l’Algérie française et même au-delà. Au cœur de cette dynamique, l’image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l’on appelait les « indigènes ».

Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l’adhésion du plus grand nombre à l’Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l’univers symbolique structurant l’imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l’identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d’un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la « mission civilisatrice » s’est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la « République coloniale », dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l’héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.

Avec Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel, Alain Mabanckou et Dominic Thomas.