Le marchand de sable

29 avril 2022.
 

Avec un mélange d’appréhension et de curiosité, Lise marcha vers cette troublante épave. Elle trouva un corps, un corps ancien qui était couvert d’un vêtement fait avec de la peau de bête et qui était extrêmement sale. Lise observa le visage, elle avait l’impression de voir le voyage, les aventures… elle croyait voir les forêts d’Amazonie dans ce visage, ce visage fin. C’était celui d’un homme, d’une trentaine d’années, robuste tel un bûcheron, il avait des cheveux bruns qui n’allaient pas plus loin que le bout de ses oreilles. Il était assez grand.

Lise était fascinée. Lise, 1m 65, âgée 26 ans, avait, elle, les yeux marrons, elle portait des lunettes, ses cheveux allaient jusqu’à ses épaules, elle était toujours vêtue du même manteau, le vert kaki, avec une écharpe grise. Elle était complètement différente de cet homme.

Lise avait aperçu une allumette bleue sur le torse de l’homme, comme un pendentif suspendu au bout d’un collier que le temps aurait fait disparaître. Cette allumette scintillait, elle était une très belle allumette. Il y avait un motif dessus, c’était une personne qui portait un sachet de sable, Lise trouvait ce motif très étrange.

Le vent soufflait, Lise se dit qu’il était peut-être mieux de rentrer. Elle regarda le corps une dernière fois avant de se diriger vers sa voiture mais finalement, elle se dit qu’elle ne pouvait pas laisser cet homme ici, peu importe qui il était ou d’où il venait. Il fallait qu’elle emporte cet homme avec elle, elle ne savait pas pourquoi elle devait agir ainsi mais il le fallait. Lise réfléchit quelques instants, elle ne voulait pas salir son manteau en portant l’homme sur son dos.

Après quelques minutes, elle opta pour la solution qui lui semblait la meilleure : traîner l’homme par terre. Lise prit les deux mains de l’homme et le traîna donc vers sa voiture. Elle constata qu’il était très léger. Elle vérifia à de nombreuses reprises qu’il n’y avait personne à l’entour car elle trouvait qu’elle ressemblait à une folle qui traînait sa victime pour l’enterrer.
Une fois arrivée devant sa voiture, Lise ouvrit la banquette arrière pour y engouffrer l’homme. Elle tenta de le mettre dans une position confortable, même s’il était sans doute mort. La jeune femme s’installa au volant et démarra la voiture, le véhicule fit un bruit de mitraillette. Lise tourna encore une fois la clé de contact et cette fois-ci, le véhicule démarra. C’était une vieille Clio 1 qui avait parfois du mal à démarrer, mais Lise n’avait pas les moyens de s’acheter une voiturer de meilleure qualité, elle n’avait même pas les moyens de payer son loyer, c’était son père qui le payait. Elle était caissière dans un magasin Coccinelle. Ce n’était pas là le métier qu’elle voulait exercer : Lise voulait écrire, écrire des nouvelles et des romans. Le problème c’était que le père de Lise était un entrepreneur très connu, il voulait que sa fille atteigne « la haute », comme il le disait si bien. Il pensait que l’écriture était un passe-temps, non un métier. Lise s’est fait virer de toutes les entreprises où elle travaillait, ces différents patrons ne voulaient pas d’elle car elle était trop maladroite. C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée caissière… et même ça, elle le faisait mal. Lise écrivait durant son temps libre, elle se limitait à de petites nouvelles, rien d’assez impressionnant pour susciter l’intérêt du moindre éditeur.

Lise arriva en bas de chez elle, elle se gara sur le petit parking de droite, elle jeta un coup d’œil sur l’homme et descendit de la voiture. Elle vérifie encore une fois qu’il n’y avait personne, elle ne voulait pas prendre de risque. La voie est libre. Elle sort le corps de la banquette arrière et court vers son appartement. Une fois au troisième étage, elle pose le corps par terre, prend ses clés qui étaient dans sa poche puis ouvre la porte. Lise habitait un F3, elle avait donc un grand salon, une chambre, une salle de bain avec toilettes et une cuisine.

Lise entra, retira ses chaussures et accrocha son manteau au porte-manteau. Avant de poser l’homme sur le canapé, Lise prit une longue serviette et la mit sur le canapé afin que l’homme ne le salisse pas. Lise aimait la propreté et était très organisée. Elle reprit l’homme et le posa sur le canapé très délicatement. Elle observa l’homme quelques instant en se demandant s’il était inconscient car Lise croyait percevoir un minuscule souffle, à peine audible. Elle alla dans la cuisine pour se faire un thé, en se demandant si l’homme aimait plutôt le thé ou le café.

Tout à coup, Lise entendit un toussotement, elle sursauta et poussa un petit cri de frayeur. Elle renversa un peu de thé. Lise s’approcha de l’homme avec appréhension… il était éveillé. Il respirait et il avait les yeux ouverts. Les yeux d’un bleu vif de l’homme croisèrent ceux marron de Lise, ils se fixèrent. Lise était fascinée, jamais elle n’avait vu de si beaux yeux bleus, ils étaient magnifiques. L’homme se leva d’un coup pour s’approcher de la jeune femme, il la fixait toujours. Il l’observa un long moment, mais avec prudence, comme si Lise incarnait un danger. Au bout de quelques minutes, l’homme parla et dit :
─ Otga. Il avait la voix grave, cela voix effrayait un peu Lise.
─ Tu t’appelles Otga ? demanda Lise. Moi, c’est Lise, enchantée.
Lise tendit la main à Otga et il lui rendit une main calleuse, une main de bûcheron.
─ Euh…tu veux peut-être prendre une douche, non ? Je ne voudrais pas te vexer mais tu sens un peu mauvais. Otga ne comprenait pas, Lise décida de lui mimer ce qu’elle disait mais cela ne changeait rien.
─Viens, dit Lise, en le levant et en invitant l’homme à la suivre, d’un geste de la main.
Otga la suivit. Lise le conduisit dans la salle de bains et lui indiqua d’aller dans la baignoire mais Otga courut vers le salon, il avait peur. Lise lui montra que le lieu était inoffensif, qu’il ne fallait pas en avoir peur. Finalement, Otga finit par monter dans la baignoire, avec un peu d’appréhension. Lise montra à Otga comment utiliser du savon et le pommeau de douche. Otga finit par en comprendre le fonctionnement.
Une fois Otga tout propre, Lise décida qu’il fallait lui acheter de nouveaux vêtements. Le problème, c’est évident qu’Otga ne pouvait pas venir avec elle dans les magasins car les vigiles, les clients, les vendeuses… bref, tout le monde aurait trouvé quelque chose de louche et Lise ne voulait prendre aucun risque. Elle décida de laisser Otga chez elle.
─ Otga, dit Lise en mimant ses mots, je vais revenir bientôt ; je vais t’acheter de nouveaux vêtements, d’accord ? Sois sage. Si tu as faim, la nourriture est dans la cuisine.
Otga fait le signe que oui.
─ On dit oui, o-u-i, articula très distinctement Lise
Oui ! répéta Otga, avec un drôle d’accent.
Lise partit au centre commercial, un peu inquiète pour Otga. Une fois les vêtements achetés, Lise rentra chez elle et, à sa grande surprise, vit Otga sur le canapé, qui n’a pas bougé d’un poil.
─ Bravo Otga ! Tu as été très sage, je suis contente et fière de toi ! Viens essayer tes nouveaux vêtements.
─Oui ! dit à nouveau Otga, toujours avec ce même drôle d’accent.
Lise avait acheté un simple jean et un pull bleu, elle avait choisi une paire de baskets, d’assez grande pointure, qui étaient en promo. Une tenue jolie et simple qui allait à merveille à Otga ! Et même si les vêtements le gênaient un peu car il n’avait pas l’habitude de porter de tels habits, Otga semblait adorer sa tenue !

Cela faisait désormais quelques jours qu’Otga était chez Lise et Lise lui avait appris quelques rudiments de langage, maintenant il savait dire quelques mots. Chaque matin, Lise préparait la nourriture d’Otga (des fruits et de la viande, il ne mangeait que ça !) puis elle filait au boulot. Le soir, quand elle revenait, Otga regardait la télé, il adorait la télé.
Ce soir-làn Lise rentra du travail épuisée, elle enleva ses chaussures et demanda à Otga :
─Tu as mangé ?
─ Oui, Otga manger banane !
─ D’accord, dit Lise. Tu veux faire une promenade au bord de la mer ?
─ Non ! Otga aller bois.
─ D’accord, dit Lise, comme tu voudras.
Otga voulait toujours aller dans la forêt, il se sentait chez lui, dans son environnement. Otga et Lise montèrent dans la voiture : Otga s’installa sur la banquette arrière, Lise l’aida à boucler sa ceinture puis elle s’installa au volant. En démarrant la voiture, Lise demanda :
─ Otga, dit-elle, je ne te l’ai jamais demandé jusqu’à présent, mais d’où vies-tu ? Où est ta maison ?
Otga sourit et répond :
─ Otga vivre grotte avec frère, mère et amis.
─ Comment s’appellent-ils ?C’est quoi, leur nom ? questionna Lise, toujours attentive à la route.
─ Otzi, Isabella, Juno, Marcel, Edouardo et Lise, comme toi.
─ Et vous n’étiez que six, alors ? s’étonna Lise.
─ Nous perdus, groupe loin pendant voyage, vent souffler fort et arbres tomber. Moi papa disparu à cause de tempête. Nous six.
─ Ah, une tempête, dit Lise, confuse. Et comment tu t’es retrouvé, là, sur cette plage, à mon époque ?
Otga ne répondit pas.

Après une dizaines de minutes de route, Lise et Otga arrivèrent dans le bois. Lise gara sa voiture et en descendit pour enlever la ceinture d’Otga. Celui-ci courut à coté de la rivière. Lise rejoint Otga, Otga était au bord de l’eau, prêt à sauter…

Le réveil sonna, Lise se réveilla, tout cela n’était qu’un rêve. Sous le choc, Lise regarda autour d’elle, elle était bien chez elle, sur son lit. Lise éteignit le réveil et se leva, elle se dirigea vers la salle de bain. Lise se regarda au miroir, elle pleura. Elle s’était attachée à Otga, même si tout cela n’était qu’un rêve. Lise sécha ses larmes, brossa ses dents et se doucha.
Une fois propre et habillée, Lise dut se rendre au travail, elle n’en avait guère envie mais elle devait le faire. Elle prit une pomme avec elle et partit de l’appartement.

Lise ne comprenait plus rien. Elle monta dans sa voiture et fixa la banquette arrière avec nostalgie puis elle prit la route pour le travail. Une fois arrivée, Lise se gara et rentra dans le magasin. Sa collègue se dirigea vers elle.
─ Salut Lise ! dit-elle d’un ton amical.
─ Salut Clara, répondit Lise sans entrain.
─ Quelque chose ne va pas ? Tu as l’air triste.
─ Non, ne t’inquiète pas. J’ai juste fait un rêve bizarre.
─ Ah, ce n’est rien… dit Clara, soulagée.
Clara s’éloigna de Lise. Lise partit s’installer à sa place, à la caisse n°5. Le magasin ouvrit et les clients entrèrent comme un troupeau de buffles pourchassé par un lion. Une journée bien chargée avait commencé.
A la fin de la journée Lise était épuisée, elle rentra chez elle et elle se prépara des pâtes à la sauce tomate. Elle s’installa devant la télé et regarda son émission favorite, Touche pas à mon poste, en mangeant ses pâtes. Son repas terminé, elle éteignit la télé et alla se brosser les dents. Lise se dirigea vers sa chambre, elle mit sa robe de nuit et s’allongea dans son lit. Elle pensa à Otga, elle était triste, Otga était comme son frère. Lise avait toujours rêvé d’avoir un frère car elle était fille unique. Lise s’endormit en espérant ne pas faire le même genre de rêve que la nuit précédente.

Pendant la nuit Lise se réveilla pour aller boire, elle se leva pour se rendre dans la cuisine. Dans l’obscurité de la nuit, elle vit une lumière blanche. Une lumière éblouissante. Elle se dirigea vers cette mystérieuse lumière. Lise entra dans la cuisine et vit un homme. Un homme vêtu de blanc. Il se tenait de dos et regardait la fenêtre.
─ Qu’est-ce que vous faites chez moi ! cria Lise qui avait brandissait une spatule en bois pour se défendre.
L’homme, surpris, sursauta et se retourna. Il disparut en laissant un éclat de lumière derrière lui. Lise n’avait pas eu le temps de voir son visage. Elle resta là, plantée dans le sol. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Qui était cet homme ? Pourquoi était-il là ? D’où venait t-il ? Lise se posait toute ces questions. Elle retourna dans son lit mais eut énormément de mal à se rendormir.

Le matin Lise se réveilla, elle sentait qu’elle n’était pas chez elle. Elle se redressa, mais se rallongea tout de suite car elle avait très mal à la tête. Elle était étendue sur un matelas fin, couverture sur elle, ce n’était guère confortable. Lise regarda autour d’elle. Elle était dans une petite cabane en rondins. Il y avait une cheminée dont l’âtre était dominé par un haut cône de bois noirci. Il y avait également deux fenêtres. Lise qui se sentait un peu mieux et eut la force de se relever. Elle se dirigea, fébrile, vers l’une des deux fenêtres, elle s’aperçut qu’elle était dans les bois. Lise était effrayée, elle ne savait pas quoi faire, elle était au milieu des bois, seule, sans nourriture, sans eau et sans téléphone. Lise avait à nouveau mal à la tête, elle se rassit sur le matelas. Elle était totalement perdue, désespérée et affamée. Elle n’avait plus la force de faire quoi que ce soit. Qui l’avait emmener ici, et pourquoi ?

Tout à coup, un homme entra dans la cabane. C’était le même homme que celui de son rêve. Il avait les mêmes yeux bleus qu’Otga, il avait un doux sourire, on voyait la gentillesse sur son visage. Mais Lise ne voulait rien savoir ; gentil ou pas, cet homme l’avait enlevée !
─ Vous ! cria Lise, furieuse. C’est vous qui m’avez amenée ici ! Que me voulez-vous !?
─ Je ne te veux pas de mal, laisse-moi t’expliquer, dit l’homme. Il avait une voix douce, si douce que Lise accepta de l’écouter.
─ D’accord.
─ Je me présente, je m’appelle Zack. Je suis marchand de sable, tu as sûrement entendu parler de moi quand tu étais enfant. Notre but, à nous, marchands de sable, c’est de créer les rêves des humains grâce à notre magie. Nous imaginons toutes sortes d’histoires, toutes sortes d’aventures. Ensuite, nous transformons le rêve que nous avons tracé sur le sable. Nous partons ensuite chez les humains et nous mettons un peu de sable sur eux pour qu’ils fassent le rêve que nous avons inventé. Chaque humain fait un rêve différent toutes les nuits mais il arrive parfois que l’on se trompe. C’est ce qui explique que deux humains font parfois les mêmes rêves, c’est rare mais ça arrive. Une dernière chose qu’il te faut impérativement savoir, il existe aussi les cauchemars. Ce n’est pas nous qui les créons, ce sont les marchands de souffle. Ils vous soufflent dessus pour que vous faisiez un cauchemar, leur souffle est empoisonné. Empoisonné de mauvaises images. Si un marchand de sable tombe nez à nez avec un marchand de souffle, ils devront se battre ; si le marchand de sable gagne, le marchand de souffle meurt ; mais si c’est l’inverse, le marchand de sable devient marchand de souffle.

Lise était impressionnée, jamais elle n’aurait imaginé que les marchands de sable existaient vraiment.
─ Ton histoire est belle, mais en quoi me concerne-t-elle ? Pourquoi m’as-tu emmenée là ? demanda Lise.
─ La première règle des marchands de sable est qu’un humain ne doit jamais, au grand jamais, voir un marchand de sable, nous sommes des êtres féeriques, les humains ne peuvent plus nous voir. Et toi tu m’a vu, voilà pourquoi je t’ai enlevée.
─ Pourquoi dis-tu "ne peuvent plus" ? On pouvait, avant ? demanda Lise, qui s’était rassise sur le matelas.
─ Oui, répondit Zack, mais c’était il y a des années lumières.
─ Que s’est-il passé ? s’inquiéta Lise.
─ Au début, les humains et les êtres féeriques vivaient en paix et en harmonie, mais un jour, un être féerique et un humain se sont fait la guerre, ils se sont entretués, c’était horrible et les humains ne voulurent plus nous voir : ils nous battaient, ils nous tuaient. Les êtres féeriques décidèrent de fuir le monde des humains et construire un monde dans lequel leurs ennemis ne pourraient jamais pénétrer.
─ C’est affreux ! cria Lise. Moi, Zack, je ne te ferais jamais de mal ! Au fait, moi, c’est Lise.
─ Enchanté, Lise, dit Zack le sourire aux lèvres. Mais il y a un problème. Tu te rappelles ? Un être humain ne doit pas être au courant du fait que les marchands de sable existent. J’en suis désolé pour toi, Lise, mais tu vas devoir rester là, à tout jamais. C’est ta nouvelle maison.
─ Pardon ! s’exclama Lise. Je ne peux pas rester ici ! Je n’ai ni vêtements, ni nourriture, ni eau et ni Wifi ! Comment veux-tu que je survive !
─ Lise, je te ramènerais tes vêtements plus tard. S’il te plaît, si le chef découvre qu’un humain a vu un marchand de sable, il nous tuera tous les deux. Tu ne veux pas être mourir exécutée, n’est-ce pas ?
─ Non, sûrement pas ! Mais fais vite, d’accord, j’ai un peu peur à l’idée de rester toute seule dans les bois. En plus, je suis en robe de nuit !
─ Ne t’inquiète pas, dit Zack, je dois juste repartir dans mon monde, pour la réunion des marchands de sable. Tu veux bien patienter un peu ?
─ C’est d’accord, dit Lise à contre-cœur.
Zack partit en laissant un éclat de lumière derrière lui. Lise se leva et alla vers la fenêtre, elle contempla les arbres. Elle s’ennuyait, toute seule, dans cette cabane. Elle pensa à ses collègues qui devaient maintenant se demander où elle était passée.
Une bonne heure plus tard, Zack était revenu. Il avait dans les mains des vêtements, des fruits, des gâteaux, des boites de conserves et de l’eau. Il avait aussi ramené les chaussures de Lise.
─ Merci Zack ! Dit Lise.
─ De rien, dit Zack en posant les affaires sur la table de la cabane.
Lise demanda a Zack de sortir quelques minutes pour qu’elle puisse se changer. Une fois prête, Lise appela Zack.
─ Zack, on ne peut pas rester ici éternellement, on doit trouver une solution.
─ Mais quelle solution ? demanda Zack.
─ Peut-être qu’on pourrait réconcilier les humains et les êtres féeriques ?
─ Lise, dit Zack, ça ne se fait pas comme ça. Ça va être compliqué, très compliqué.
─ Mais si on y croit, ça peut le faire !
─ Je veux bien essayer mais on prend de très gros risques.
─ Ne t’inquiète pas, dit Lise, on peut le faire ! Quand on veut, on peut !
─ Si tu le dis. Comment penses-tu procéder ?
─ Toi, tu dois convaincre ton peuple, et moi le mien. Je te préviens, il va falloir négocier !
─ D’accord, je vais essayer.
─ Tu me promets que tu vas faire de ton mieux ? insista Lise.
─ Promis !
─ D’accord, alors rendez-vous chez moi, dans une semaine ! Il faut faire vite.
Lise et Zack se souhaitèrent bonne chance et Zack téléporta Lise chez elle.
Une fois chez elle, Lise alla directement à la mairie de la ville. Elle voulait expliquer au maire la situation. Elle prit sa voiture et se dirigea vers la mairie.
Une fois arrivée à destination, Lise demanda à voir le maire en urgence. Au début il rigolait, Lise lui répéra que ce n’était pas une blague.
─ Très bien, dit le maire, puisque vous insistez ! Dans une semaine, sur la place de la ville, je veux voir vos fameux êtres féeriques.
─ Oui, monsieur le maire, je vous le promets.
Le maire de la ville invita Lise à sortir de la pièce. Lise toute heureuse retourna chez elle en espérant que Zack avait convaincu son chef de venir.
Lise arriva chez elle et se jeta sur le canapé.
─ Qu’est-ce que ce serait cool si on pouvait vivre avec les êtres féeriques ! se dit-elle.
Lise alla dans sa cuisine pour se faire des spaghetti. Elle avait une faim de loup après toutes ses aventures. Elle termina d’engloutit ses spaghetti en vitesse et alla se brosser les dents, puis elle se coucha en espérant ne pas se réveiller dans une cabane.

Le lendemain matin, Lise était bel et bien dans son lit. Elle s’étira et pensa qu’il fallait maintenant prévenir les habitants. Lise se doucha et se prépara pour aller faire une petite tournée dans la ville. Elle allait faire cela pendant une semaine, convaincre et expliquer.

Une semaine plus tard, le matin, Lise attendait Zack chez elle, avec impatiente. Elle avait peur qu’il n’ait pas réussi à convaincre son peuple. Zack apparut avec une tête décapitée. Lise imaginait le pire.
─ Devine quoi, dit Zack en relevant la tête, j’ai réussi !
─ Ouf ! J’ai eu une de ces peur, moi !
Lise et Zack sautaient de joie. Dans quelques minutes le monde allait complètement changer !
Lise et Zack partirent sur la place de la ville. Ils virent le maire qui était stupéfait de voir Zack.
─ Bonjour monsieur le maire, dit Zack.
─ Alors ça ! s’étonna le maire, ce n’étaient pas des salades ! Je suis ravi de vous accueillir dans ma ville !
─ C’est un honneur partagé pour mon peuple, monsieur, répondit Zack.
Les habitants de la ville commencèrent à arriver, la place était remplie. Les être féeriques apparurent, les humains étaient stupéfaits. Enfin, le chef du peuple de Zack apparut. Il était grand et âgé. Un vrai chef de peuple.
Le maire et le chef se serrèrent la main.
─ Je suis ravi de vous accueillir parmi nous, fit le maire.
─ C’est un grand honneur que vous nous faites là, merci beaucoup.

Tout le monde applaudit, les humains et les être féeriques se mélangeaient. Tout le monde hurlait de joie, dansait, chantait. C’était si beau à voir. Lise et Zack qui étaient en plein milieu de la foule se regardaient en souriant. Ils avaient réussi. Il avaient changé le monde. Zack partit voir son chef. Lise mit ses mains dans sa poche et en sortit son carnet. Elle l’ouvrit et fixa sa page blanche. Elle se dit qu’il était temps de faire ce qu’elle aimait. Elle n’allait plus écouter son père. Lise versa une larme, une larme de joie. Elle prit son stylo et écrivit, elle écrivit au milieu de la foule, elle écrivit son aventure, son histoire. Elle était si fière d’avoir réussi. Elle avait réenchanté le monde.