BOUVIER Nicolas

Suisse

7 avril 2008.
 

« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. » L’Usage du monde Nicolas Bouvier

Ecrivain, poète et photographe Suisse, Nicolas Bouvier est désormais entré dans la légende des écrivains voyageurs.

Né le 6 mars 1929 au Grand-Lancy près de Genève, il passe une partie de son enfance à rêver le monde, fasciné par les atlas géographiques, dévorant Jules Vernes, Curwood, Stevenson, Jack London et Fennimore Cooper. Encouragé par son père, il se lance sur la route du voyage dès l’adolescence, traversant la France et ses frontières, voyageant depuis la Laponie jusqu’au Sahara en passant par l’Anatolie.

Voyageur impénitent, s’il s’inscrit en Lettres et en Droit à l’université de Genève, c’est à Bombay qu’il apprend qu’il est diplômé, durant son premier voyage au long cours lequel, accompagné jusqu’à Kaboul de son ami Thierry Vernet, s’achève à Ceylan, en 1955, après avoir traversé la Yougoslavie, la Turquie l’Iran le Pakistan et l’Inde, faute d’avoir pu atteindre la Chine.

Lors de son séjour à Ceylan, il perd pied, accablé par la solitude et la chaleur, il lui faudra sept mois pour quitter cette île avant d’en rejoindre une autre, le Japon cette fois. Une aventure douloureuse qu’il livrera au public des années plus tard avec Le poisson-scorpion, un récit magique oscillant entre ombre et lumière.

En octobre 1955, il embarque donc sur le bateau français des Messageries maritime et débarque au Japon. Une année durant, il travaille pour la presse locale, découvrant un pays fascinant où il retournera plusieurs fois et sur lequel il écrira deux ouvrages, Japon et Chronique japonaise.

Fin 1956, il débarque à Marseille. Deux ans plus tard, il épouse Eliane Petitpierre à Neufchatel et découvre par hasard le métier de « chercheur d’images », effectuant des travaux iconographiques pour l’OMS et les éditions Rencontres jusqu’en 1963.

Père fondateur du « travel writing » moderne, son ouvrage Usage du monde, retraçant son voyage avec Thierry Vernet, est aujourd’hui un livre culte, véritable référence de la nouvelle génération des écrivains voyageurs. Reconnu de longue date, invité par plusieurs universités américaines pour enseigner la littérature du voyage, Nicolas Bouvier a été récompensé à plusieurs reprises notamment en 1995 du Prix Ramuz pour l’ensemble de son œuvre. Jamais il ne s’est arrêté de voyager, parcourant le monde avec sa famille, en Asie surtout (Japon, Corée du Sud, Chine) mais aussi en Europe (Irlande, Iles Aran). Si Nicolas Bouvier s’est éteint le 17 février 1998, il continue de vivre encore aujourd’hui à travers son œuvre, lue et célébrée dans le monde entier.


Bibliographie