Découvrez les carnets de bord des lycéens et apprentis 2021
2 juin 2021.
Le jury a fait le choix cette année de ne pas distinguer de travaux coups de coeur en raison du contexte national, afin de valoriser l’ensemble des carnets de bord réalisés. Malgré des conditions difficiles, les classes ont pu rendre des travaux particulièrement réussis et riches autour des romans de nos quatre auteurs. En voici des aperçus !
Les classes nous ayant fait parvenir leurs travaux :
D’après Les grands de Sylvain Prudhomme
Antoine de Saint Exupéry (Rennes) - CAP Jardinier Paysagiste 1ère année
D’après Nos richesses de Kaouther Adimi
Lycée Anita Conti (Bruz) - Snde 9
Dupuy de Lôme (Lorient) - 1ère G3
Saint-Sauveur (Redon) - 1ère HLP2
Simone Veil (Liffré) - 208
D’après Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga
Antoine de Saint Exupéry (Vitré) - 2de
Charles de Gaulle (Vannes) - 2des 7 et 11 (volontaires)
Jeanne d’Arc (Rennes) - 2de pro ASSP
Sévigné (Cesson-Sévigné) - 2de 3
D’après Terre ceinte de Mohamed Mbougar Sarr
Benjamin Franklin (Auray) - 1ère 11
Charles Tillon (Rennes) - 2nde USIMIIC / 2nde MRC1
Maupertuis (Saint-Malo) - CAP 1 ATMFC

DERNIER OUVRAGE
Romans
La plus secrète mémoire des hommes
Philippe Rey / Jimsaan - 2021
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Revue de presse
- « Un livre-monde, qui nous entraîne à Paris, Dakar, Amsterdam et Buenos Aires, où l’on traverse les apocalypses du XXe siècle comme on croise Borges, Sábato et Gombrowicz. » Youness Bousenna, Télérama
- « Un grand livre, un joyau de savoir-faire qui vous enchante, vous transporte et vous poursuit. Mohamed Mbougar Sarr, retenez ce nom, est le jeune auteur de cet ouvrage au propos passionnant et à l’architecture aussi parfaite qu’emballante. » Marianne Payot, L’Express
- « Pour inaugurer cette rentrée littéraire, aucun roman ne convient mieux que La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr. » Camille Laurens, Le Monde
- « La plus secrète mémoire des hommes relève de l’enquête, passionnant et déroutant cheminement à travers une mosaïque de témoignages, de récits et d’écrits, mais aussi du roman initiatique. » Frédérique Roussel, Libération
- « Son inventivité, son audace et l’intransigeance de sa langue font de ce livre, qui confronte les nécessités de vivre et d’écrire, une déclaration d’amour à la littérature. » Laëtitia Favro, Lire
- « Le souvenir de ce roman persiste longtemps, tant sa langue emporte par son enthousiasme, sa capacité méditative, sa force de condition. » Pierre Benetti, En attendant Nadeau
- « Un hymne magistral à la langue française, à la littérature et au pouvoir intemporel des romans, des fables et des contes. » Jean-Rémi Barland, La Provence
- « Dans une langue érudite et flamboyante qui nous fait traverser les époques et les continents, Mohamed Mbougar Sarr use d’un artifice prisé dans la littérature contemporaine, celui du livre mythique et de l’auteur fictif. » Laura Berny, Les Échos
DERNIER OUVRAGE
Littérature jeunesse
Kibogo est monté au ciel
Gallimard - 2020
Il s’agit là d’un roman plein de péripéties, situé en terre d’Afrique, dans l’ancien Ruanda, à l’époque où les pères missionnaires ont implanté la foi chrétienne dans des populations jusqu’alors adonnées aux pratiques païennes.Le roman est divisé en trois parties : « Ruzagayura », un nom qui désigne la grande famine ; « Akayézu », ainsi nommé par un père avisé, entré au grand séminaire et qui en sera chassé par les religieux en raison de sa conduite extravagante (il s’agit en fait de soins qu’il a donnés à une enfant, la sauvant ainsi de la mort, ce que les villageois éberlués interprètent comme une résurrection et les pères, outrés, comme un sacrilège). La légende veut qu’Akayézu, qui un jour disparaît, ait été enlevé, comme Kibogo avant lui (ou comme le Christ et la Vierge, Enoch et Elie), du haut d’une montagne au milieu d’un nuage. La troisième partie est intitulée « Kibogo » et forme une unité avec les deux autres.Kibogo est l’un de ces Abatabazi, ou « Sauveurs », en général un prince ou un haut personnage, qui, pendant les guerres et les périodes de calamités, telles les famines, se sacrifiaient à la demande des devins de la cour royale pour « sauver » le Ruanda - un mythe bien implanté dans la tradition ruandaise. L’histoire prend forme dans les esprits, mêlant les deux personnages mythiques, Akayézu et Kibogo ; elle est fermement condamnée par les « padri », qui voient là l’inspiration de Satan. Mais les conteurs de la nuit n’en colportent pas moins les mots enchantés et les péripéties extraordinaires. Ce syncrétisme, nous dit l’auteur, constituait une forme de résistance à l’acculturation du peuple par les missionnaires lors de la colonisation.Le récit de Mukasonga est vivant, plein d’humour et de fraîcheur, il se lit bien. La critique de l’action missionnaire n’est jamais directe ni lourde, elle passe par le rire (l’auteur, très consciente de sa méthode, explique que, à son sens, le tragique inclut le rire). Certes, il s’agit de légendes africaines et leur exotisme pourrait nous éloigner des événements racontés ou des personnages. Or il n’en est rien. Des parallèles apparaissent constamment entre l’histoire chrétienne – ici racontée et déformée de façon comique par les gens du lieu – et les légendes ruandaises encore si vivaces. Ainsi, qui est vraiment monté au ciel, de Kibogo, le fils de roi, ou du Yézu des missionnaires ? Tels qu’ils sont ménagés, ces rapprochements ne manquent pas de saveur.
DERNIER OUVRAGE
Les petits de Décembre
Seuil - 2019
C’est un terrain vague, au milieu d’un lotissement de maisons pour l’essentiel réservées à des militaires. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait leur fief. Ils y jouent au football, la tête pleine de leurs rêves de gloire. Nous sommes en 2016, à Dely Brahim, une petite commune de l’ouest d’Alger, dans la cité dite du 11-Décembre. La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux débarquent un matin, plans de construction à la main. Ils veulent venir s’installer là, dans de belles villas déjà dessinées. La parcelle leur appartient. C’est du moins ce que disent des papiers « officiels ».
Avec l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants s’en prennent directement aux deux généraux, qu’ils molestent. Bientôt, une résistance s’organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi.
Au contraire des parents, craintifs et résignés, cette jeunesse s’insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe.
A travers l’histoire d’un terrain vague, Kaouther Adimi explore la société algérienne d’aujourd’hui, avec ses duperies, sa corruption, ses abus de pouvoir, mais aussi ses espérances.
Revue de presse
« Dans son nouveau roman, de prime abord sans prétention, dont on ne tarde cependant pas à apprécier la profondeur. » LE TELEGRAMME
« Hommage subtil à un sport qui a fait vibrer tant de gens, le récit donne également une voix à toutes les générations de l’Algérie d’aujourd’hui. » FRANCE CULTURE
« Avec Les Petits de Décembre, Kaouther Adimi relate une révolte d’enfants face à deux généraux algériens. Réjouissant. »L’EXPRESS
« Tout ce qu’écrit Kaouther Adimi porte la marque de cette décennie qui a ensanglanté le pays de son enfance. » LE FIGARO
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
Les Orages
Gallimard - 2021
« Lorsque j’ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d’arrêt d’urgence, feux de détresse allumés. J’ai vu qu’il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j’ai pensé qu’il était fou. »
Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.