dimanche 11:15-12:15
Poétique du vivant
Avec : Seyhmus DAGTEKIN, Alexis GLOAGUEN, Romain BERTRAND
26 mai 2021.
Réapprendre à écouter la dimension poétique du réel. Redécouvrir cette dimension, pour percevoir ce qui nous relie au vivant. C’est cette dimension qu’explore Romain Bertrand dans le Détail du Monde, à travers une évocation des pionniers du naturalisme, sortir de la démonstration scientifique pour se laisser porter par une rêverie et se laisser émerveiller par la beauté et la diversité des êtres et de la nature. Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit. Dans ses Écrits de Nature, Alexis Gloaguen se met en « état de nature » allant presque jusqu’à se dissoudre pour ne faire plus qu’un avec le sujet qu’il observe.
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Surgies
Diabase - 2022
« Nous laissons nos traces, même dans l’eau qui court. Nous la troublons en la franchissant. Avancer dans une rivière, c’est retrouver l’expérience de l’enfance, celle d’avant naître, et rêver d’un placenta aux attributs de préhistoire. C’est se voir, vêtements de couleurs collés au corps, sans la nécessité de se camoufler. Le principal est que la perturbation s’accorde à la bienveillance des éléments. Au lieu de détruire, nous pourrions être ces rêves en translation fluide. »
Alexis Gloaguen regarde, pense et découvre comme un explorateur éveillé, chemine dans les esprits des paysages et des humains tel un poète musicien. Sa réflexion se nourrit des éléments glanés et nous propose d’aller voir de l’autre côté des apparences. Surgies est un livre de compagnonnage avec la nature et avec le théâtre des hommes qui font l’Histoire. Alexis Gloaguen nous donne rendez-vous comme il le fait avec lui-même.
DERNIER OUVRAGE
Essais
Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan
Verdier - 2020
Imaginez une histoire, une belle histoire, avec des héros et des traîtres, des îles lointaines où gîtent le doute et le danger. Imaginez une épopée, une épopée terrible, avec deux océans où s’abîment les nefs et les rêves, et entre les deux un détroit peuplé de gloire et de géants. Imaginez un conte, un conte cruel, avec des Indiens, quelques sultans et une sorcière brandissant un couteau ensanglanté. Un conte, oui, mais un conte de faits : une histoire où tout est vrai. De l’histoire, donc.
Cette histoire - celle de l’expédition de Fernand de Magellan et de Juan Sebastián Elcano -, on nous l’a toujours racontée tambour battant et sabre au clair, comme celle de l’entrée triomphale de l’Europe, et de l’Europe seule, dans la modernité.
Et si l’on changeait de ton ?
Et si l’on poussait à son extrême limite, jusqu’à le faire craquer, le genre du récit d’aventures ? Et si l’on se tenait sur la plage de Cebu et dans les mangroves de Bornéo, et non plus sur le gaillard d’arrière de la Victoria ? Et si l’on faisait peser plus lourd, dans la balance du récit, ces mondes que les Espagnols n’ont fait qu’effleurer ? Et si l’on accordait à l’ensemble des êtres et des choses en présence une égale dignité narrative ? Et si les Indiens avaient un nom et endossaient, le temps d’un esclandre, le premier rôle ? Et si l’Asie - une fois n’est pas coutume - tenait aussi la plume ? Que resterait-il, alors, du conte dont nous nous sommes si longtemps bercés ?
La vérité, peut-être, tout simplement.
DERNIER OUVRAGE
Poésie
De la bête et de la nuit
Le Castor Astral - 2021
Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit.
De la bête et de la nuit marque à nouveau le lien profond que Şeyhmus Dağtekin entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d’adoption, le français. L’auteur renoue ainsi avec le Kurdistan à travers la langue française et les sonorités du kurde. Il impose une musique unique qui défie le temps et l’espace pour défier les agresseurs et les commandeurs éternels. Ces poèmes marquent une étape capitale dans sa quête d’identité qui dépasse les frontières.