Lun. 14h, Grande Passerelle 2

Après-midi : Agnès Varda

(1928 - 2019)

9 juin 2019.
 

Sa disparition nous a pincé le cœur. Elle était si présente, toujours inventive, l’œil aigu, que nous n’avions pas vu le temps passer. Et l’on mesure tout à coup à quel point elle a marqué le cinéma français, se renouvelant sans cesse avec une insolente liberté...

« La plus adorable réalisatrice de la Nouvelle Vague, avec son esprit exubérant et sa coupe de moine du Moyen Âge » écrit la si française Américaine Lauren Elkin dans un magnifique hommage (Flâneuse, Hoëbeke). Flâneuse, elle l’était suprêmement.

Un 1952, Cléo de 5 à 7 fut un événement : l’évidence d’une voix nouvelle. Une jeune femme erre dans le quartier Montparnasse, dans l’attente angoissée d’un diagnostic médical, et jamais on n’avait si bien filmé Paris, à travers les battements de cœur de l’héroïne, par la grâce aussi d’une actrice magique, Corinne Marchand.

Un chef-d’œuvre, tout simplement. Avec, pour lui rendre hommage, Lauren Elkin, Bertrand Tavernier, Michel Ciment.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Flâneuse. Reconquérir la ville pas à pas

Hoëbeke - 2019

Si le mot « flâneur » évoque immédiatement Baudelaire, les grands boulevards et la vie de bohème, – qu’en est-il de « flâneuse » ? Dans ce livre jubilatoire, ode piquante à la déambulation au féminin, Lauren Elkin la présente comme une femme « déterminée et pleine de ressources, profondément en phase avec le potentiel créatif de la ville et le pouvoir émancipateur d’une bonne balade ». Mais elle nous montre aussi que revendiquer d’occuper ainsi l’espace urbain reste pour les femmes un acte subversif.

De New York à Paris, de Tokyo à Londres et Venise, Lauren Elkin croise en chemin les flâneuses qui y vécurent – de la réalisatrice Agnès Varda à la correspondante de guerre Martha Gellhorn, en passant par les romancières George Sand et Virginia Woolf. L’auteure s’attache à mettre au jour ce qui se joue chaque fois qu’une femme au pied léger sort à la rencontre de la ville, comment chacun de ses pas contribuera à transformer son existence.


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Lune pâle

Actes Sud - 2018

Vers 1890, près de la frontière mexicaine, à l’époque où le Far West sauvage se transforme peu à peu en une société démocratique, se joue le destin d’une famille puissante aux origines mêlées – mexicaines, indiennes et américaines –, dont le patriarche, Jake Starr, règne sur la petite ville de San Miguel grâce à un féodalisme autoritaire mais bienveillant.

Quand Doan Packer, un Américain au passé trouble et au fort charisme, arrive et s’éprend d’Opal, la fille de Jake, le conflit entre les anciens et les progressistes se trouve exacerbé.

W. R. Burnett réussit le coup de maître d’imposer un héros loyal, tourmenté et obstiné tout en le faisant évoluer dans la so­ciété équivoque et captivante dirigée par la famille Starr.

Fable politique, histoire criminelle et roman d’amour, Lune pâle est un western haletant, rythmé par les amitiés fidèles et la passion amoureuse, où l’Ouest américain dévoile ses deux visages – politicien et aventureux.

La traduction française parue dans les années 1950 a été entière­ment révisée et actualisée pour la présente édition.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Recueil d’articles

Une vie de cinéma

Gallimard - 2018

« J’ai toujours pensé que dans mon activité de critique de cinéma le reportage, l’entretien, l’hommage, l’essai et la controverse sont intimement liés. C’est ce dont ce livre, qui rassemble en cinq grandes parties un choix d’une cinquantaine de textes publiés sur plus d’un demi siècle, voudrait être le reflet. Ils témoignent tous d’une curiosité qui je crois n’a jamais faibli, d’un soutien de films qui m’ont confirmé dans l’idée que le cinéma était encore un art vivant et novateur.

On y trouvera deux grandes enquêtes sur les cinémas soviétiques et sur la comédie italienne, des reportages de tournage, mais aussi des rencontres rares avec Coppola sur Apocalypse Now, avec Serge Gainsbourg, réalisateur méconnu, et avec quatre prix Nobel de littérature concernés par le cinéma.

J’ai aussi voulu saluer des metteurs en scène qui me sont chers, de Resnais à Polanski, de Sautet à Wilder, soit à la suite de leur disparition ou lors de rétrospectives qui leur furent consacrées.J’ai privilégié par ailleurs des réflexions critiques sur une des périodes les plus riches du cinéma moderne (1963-1974) où de célèbres réalisateurs (Bergman, Comencini, Ferreri, Losey) poursuivaient leur recherche formelle tandis que de nouveaux venus, issus des pays les plus divers, imposaient la nouveauté de leur style.

Il me restait enfin à rendre compte de mes polémiques pour défendre le statut de la critique et pointer les impasses dans lesquelles elle peut se retrouver. » (Michel Ciment)