La découverte de l’autre

avec Olivier Grenouilleau, Sanjay Subrahmanyam, Robert Whitaker et Éric Hoesli

7 juin 2018.
 

Animé par Sophie Ekoué.
avec Olivier Grenouilleau, Sanjay Subrahmanyam, Robert Whitaker et Éric Hoesli

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

L’Inde sous les yeux de l’Europe

Alma - 2018

Comment l’Europe a-t-elle vu l’Inde avant la colonisation britannique ? A travers une étonnante galerie de portraits, Sanjay Subrahmanyam invite à de surprenants voyages dans le temps et dans l’espace du XVIe au XVIII siècle.

Quand, au XVe siècle, les Portugais franchirent le cap de Bonne-Espérance pour aborder le sous-continent indien ils ne disposaient guère de témoignages directs sur ces immenses contrées connues depuis l’Antiquité mais essentiellement légendaires. Très vite les Anglais, les Hollandais, les Français les Italiens et les Allemands leur emboîtèrent le pas. Marchands, diplomates, missionnaires, militaires et savants : ils furent nombreux à tenter l’aventure. Dans cette étonnante suite de portraits, Sanjay Subrahmanyam montre que leurs points de vue sur l’Inde – ou les Indes – dépendent largement de leur nationalité et de leur profession, sans compter les traits de caractère personnels. Du XVIe siècle jusqu’à la veille du XIXe siècle et de la colonisation britannique c’est tout un savoir sur l’Inde qui se constitua mais aussi une certaine manière de penser… l’Europe et le christianisme.
Enquêtant aussi bien dans les registres des diverses Compagnies des Indes, que dans les archives des jésuites, les mémoires, les correspondances diplomatiques ou les communications des sociétés savantes, le grand historien indien étudie comment le regard européen (histoire, géographie, politique, religion) fut orienté par les collections de manuscrits, de peintures et d’objets qui passèrent de l’Orient à l’Occident. Il montre une nouvelle fois combien il est difficile de parler d’une « rencontre » des cultures : l’objet « Inde » construit par les Européens a nourri leur réflexion sur le langage, la religion et le commerce plus qu’il ne leur en a appris sur l’Inde elle-même. La connaissance que l’on a de l’autre doit toujours être comprise en tenant compte des circonstances de son élaboration.

Traduit de l’anglais par Johanna Blayac

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La révolution abolitionniste

Gallimard - 2017

Dans cette nouvelle étude d’histoire globale, Olivier Grenouilleau revisite à neuf les trois grandes dimensions d’un très vieux sujet : chronologiques, en remontant dans le passé à partir des XVIIIe et XIXe siècles, parfois jusqu’à l’Antiquité ; géographiques, en portant le regard au-delà du monde occidental, jusqu’à la Chine, au Japon et aux mondes musulmans ; thématiques, en dépassant l’histoire des religions, pour se pencher sur l’analyse de la pensée et des pratiques politiques, la géopolitique et les relations internationales.Loin de se réduire à la France et à Victor Schœlcher ou aux États-Unis et à l’Atlantique colonial, la question de l’abolitionnisme couvre en effet un large spectre. Si l’esclavage n’est jamais allé de soi (sinon pourquoi aurait-on inventé tant d’alibis pour le légitimer ?), ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle que des hommes se sont élevés afin non de le réformer ou de l’« humaniser », mais de l’abolir.L’auteur montre que ce caractère profondément révolutionnaire (et largement méconnu) du projet abolitionniste se conjuguait avec un réformisme de l’action. Apparu autour de quelques hommes inscrits dans des réseaux internationaux, il s’est incarné dans la création de sociétés abolitionnistes, qui, via la Grande-Bretagne, parviendront à le transformer en une croisade planétaire.Quoique fondé sur des valeurs profanes et religieuses, l’abolitionnisme dut sans cesse se justifier sur le terrain de l’utile, et notamment de l’économie politique. Cela n’alla pas sans des relations ambiguës entre abolitionnisme et colonisation, au nom d’un « commerce légitime » avec l’Afrique en particulier. Au final, Olivier Grenouilleau montre comment le projet abolitionniste a pu s’élever d’un combat solitaire de quelques individus à un phénomène global inaugurant une liste ininterrompue de conquêtes au nom des droits de l’homme.


Revue de presse :

 

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Biographie

La femme du cartographe

Payot - 2018

Un dimanche d’octobre 1769, la fille du gouverneur de Riobamba, dans la vice-royauté du Pérou, prit la tête d’une expédition de 41 personnes pour retrouver son mari qu’elle n’avait pas revu depuis vingt ans. Son nom : Isabel Gramesón. Son époux, Jean Godin des Odonais, était l’un des savants de la première exploration scientifique française en Amérique latine, emmenée par Charles Marie de La Condamine et destinée à mesurer un arc de méridien sur l’équateur afin de déterminer la forme exacte de la Terre. Le couple vécut ensemble huit ans avant que le désir de regagner la France n’éloigne Jean en Guyane française. Vingt ans durant, il tenta d’obtenir les papiers nécessaires pour faire venir sa femme à lui. Prévenue qu’un bateau l’attendait depuis deux ans à l’embouchure de l’Amazone, Isabel entama enfin un périple exténuant de 4 800 kilomètres d’un bout à l’autre du continent, à travers la cordil- lère des Andes et la jungle amazonienne. Après avoir vu périr un à un ses deux frères, son neveu et tous ceux qui l’accompagnaient, elle erra seule huit jours dans la jungle avant de prendre pied sur le bateau qui la mena à son époux. Ils finirent leurs jours à Saint-Amand-Montrond dans le Cher d’où Jean était originaire.

Une histoire palpitante, servie par un sens du récit et du suspense indéniable, qui réunit habilement érudition, histoire d’amour, intrigue et meurtre ! Consacré à sa parution comme l’une des meilleures biographies par l’American Library Association et déjà traduit en neuf langues, le livre a rencontré aux États-Unis un succès critique immédiat. Les droits d’adapta- tion en ont été achetés par un producteur de films en vogue au Royaume-Uni, Alan Moloney (L’Île au trésor, 2013 ; Albert Nobbs, 2012).

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange.

 

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Récit

L’Épopée sibérienne. La Russie à la conquête de la Sibérie et du Grand Nord

Éditions des Syrtes / Éditions Paulsen - 2018

L’ouvrage est consacré à l’exploration de la Sibérie et du continent eurasien du XVIe au XXIe siècle : la spectaculaire « conquête de l’Est ». C’est un récit d’aventures grandiose, une véritable épopée, dont le fil conducteur est la recherche d’un nouvel eldorado, jusqu’aux bordures ultimes du monde.
Tout commence par la saga des Stroganov, une famille de marchands qui construit un empire au nord de la Moscovie et finance l’expédition du cosaque Ermak en 1582, ouvrant la porte de la Sibérie. La deuxième partie retrace la longue et difficile avancée jusqu’au Pacifique à travers un désert de glace. Les premières expéditions sont des expériences de survie, puis revêtent un caractère scientifique : l’énigme d’une séparation entre l’Asie et l’Amérique conduit à la découverte du Kamtchatka, du détroit de Béring et de l’Alaska aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les explorateurs sont des savants qui, par leurs découvertes d’espèces inconnues ou disparues, leurs rencontres avec des peuples indigènes, participent à la mise en œuvre d’une grande encyclopédie du monde. Dans la troisième partie, l’auteur montre comment la Russie élargit sa sphère d’influence en Extrême-Orient et entre en concurrence avec l’Amérique, la Chine et l’Europe pendant la révolution industrielle. La quatrième partie est consacrée au Transsibérien, la cinquième partie à l’organisation du système concentrationnaire, du bagne tsariste au Goulag soviétique. La sixième partie à la conquête de l’Arctique et, enfin, la septième, aux enjeux contemporains des hydrocarbures.