Des Films du Bout du Monde et des Aventures Humaines

8 mai 2018.
 

Le Grand Dehors

690 Vopnafjördur de Karna Siguroardottir et Sebastian Ziegler : au beau milieu du nulle part islandais, les 645 habitants vaquent à leurs activités, divisés, mais aussi rassemblés par de vives disputes à propos de football ou de politique... Centaure de Aktan Arym Kubat : dans un village au Kirghizistan, Centaure, autrefois voleur de chevaux, mène désormais une vie paisible et aime conter à son fils les légendes du temps passé. Mais un jour, un mystérieux vol de cheval a lieu et tout l’accuse. Dans A terceira Margem, Fabian Remy pose un regard intime sur les rapports entre la société brésilienne et les minorités indigènes. Olivier Weber revient avec Défi Baïkal, au-delà de la lumière, l’extraordinaire expédition et aventure humaine de malvoyants et malentendants ayant traversé le mythique Lac Baïkal en plein cœur de l’hiver glacial de Sibérie.

Tibet et Népal

Dans Tibet, le chemin des vents, Hamid Sardar suit Ani Rigsang, la nonne bouddhiste errante qui parcourt son pays pour renouer avec les traditions spirituelles tibétaines. Népal, par-delà les nuages d’Éric Valli, après les tremblements de terre de 2015, les hommes se sont mobilisés pour reconstruire, sans se plaindre, sans quémander. Avec dignité.

Sam. dès 14h30, au Vauban 4, les deux films et une rencontre avec Hamid Sardar.

Direction l’Afrique

Avec l’exceptionnelle fiction, I’m not a witch de la Zambienne Rungano Nyoni : l’histoire de Shula, neuf ans, accusée de sorcellerie. Ne préfèrera-t-elle pas la liberté, quitte à être transformée en chèvre ? Et Makala d’Emmanuel Gras, qui raconte le calvaire à vélo d’un forçat de la terre, de la brousse à la ville, véritable Sisiphe moderne au Congo. Vivre riche de Joël Akafou sur la jeunesse mutante du Burkina Faso, qui, au grand dam de la génération précédente, entend « encaisser la dette coloniale ». Et Kinshasa Makonbo, de Dieudo Hamadi, nous plonge dans le combat de ces trois activistes, que ni les balles, ni la prison, ni l’exil ne semblent pouvoir arrêter.

Des films

Deux films forts, véritables coups de cœur du festival cette année. Des rêves sans étoile de Mehrdad Oskouei : à Téhéran, des adolescentes en détention voient leur vie s’écouler ou gré des rires, des chants et de la mélancolie. Et le très touchant film posthume de Christophe Agou, Sans Adieu. Aux côtés d’Odette, il nous montre de près l’isolement de petits exploitants d’un autre temps, au cœur du Forez.

Une rencontre autour de la collection Terre Humaine chez Plon

En fondant la collection Terre humaine en 1954, Jean Malaurie donne la parole aux populations de culture orale. Non pas une addition de ghettos, mais de rencontres. Invitant explorateurs, ethnologues, témoignages de tous milieux. Une centaine de titres à ce jour. Rencontre avec J.-C. Rufin qui dirige aujourd’hui la collection, J.-M. Blas de Roblès (En Libye - Sur les traces de Jean-Raimond Pacho) et Rémi Bordes (Le chemin des humbles) qui, signant plus qu’une simple enquête ethnologique, nous transporte au cœur d’un Tibet méconnu où il plonge corps et âme. Et Robert Colonna d’Istria, Une famille corse. 1 200 ans de solitude, toute l’histoire de la Corse à travers celle de la famille Colonna.

Dim. 17h30, après la projection du film A terceira Margem

 

DERNIER OUVRAGE

 

Le suspendu de Conakry

Flammarion - 2018

Jean-Christophe Rufin revient avec un nouveau « thriller diplomatique » Premier volume d’une trilogie consacrée aux aventures d’Aurel,
un consul pas comme les autres.
Comment cet Aurel Timescu peut-il être Consul de France ?
Avec son accent roumain, sa dégaine des années trente et son passé de pianiste de bar, il n’a pourtant rien à faire au Quai d’Orsay. Il végète d’ailleurs dans des postes subalternes.
Cette fois, il est en Guinée, lui qui ne supporte pas la chaleur. Il prend son mal en patience, transpire, boit du tokay et compose des opéras… Quand, tout à coup, survient la seule chose au monde qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué.
Suspendu, ce plaisancier blanc ? À quoi ? Au mât de son voilier, d’accord. Mais avant ? Suspendu à des événements mystérieux. À une preuve d’amour qui n’arrive pas. À un rêve héroïque venu de très loin… En tout cas, il est mort.
Son assassinat resterait impuni si Aurel n’avait pas trouvé là l’occasion de livrer enfin son grand combat.
Contre l’injustice.
Avec tout son talent d’écrivain (Rouge Brésil, prix Goncourt 2001, Le Collier rouge, Immortelle randonnée…) et son expérience de diplomate (comme ambassadeur de France au Sénégal), Jean-Christophe Rufin donne vie à Aurel et nous le présente dans une première histoire. Ne nous y trompons pas : suivre cet anti-héros au charme désuet est un plaisir de lecture mais aussi un moyen de découvrir les secrets les mieux gardés de la vie internationale.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Dictionnaire amoureux de l’aventure

Plon - 2024

D’Ulysse aux himalayistes, en passant par les corsaires et les ethnologues, Olivier Weber nous livre un Dictionnaire amoureux de l’aventure très personnel. Où il est question, aussi, de soif de l’inconnu, de courage, d’empathie et d’engagement.

Sur les chemins hasardeux de l’aventure, on croise des explorateurs, des savants, des forbans, des humanitaires, des capitaines courageux, des charlatans, tous héros ou anti-héros qui ont poussé l’écrivain à s’aventurer lui aussi, jusqu’au plus profond de l’Amazonie ou sur des montagnes d’Asie, en mer de Chine ou sur les routes de la Soie, dans des savanes africaines, des maquis inconnus ou lors d’expéditions. En chemin sont esquissés l’art de la fuite et la propension à toujours repousser nos horizons, comme si l’esprit d’aventure gardait intrinsèquement une part de mystère mais restait accessible à tous.
Ce frisson de l’aventure, cette quête de « l’inconnu immense » cher à l’explorateur Richard Burton, nous les connaissons pour beaucoup, rêveurs des confins, coureurs de méridiens, arpenteurs des bois ou pérégrins tourmentés, par volonté de dépassement de soi, goût du risque ou besoin d’humanisme. Avec des escales dans des ports improbables, des criques de brigands, des îles avec ou sans trésor, des camps de guérilla perdus, faux Eldorados ou vrais Édens, péripéties extraordinaires ou ratages fameux, par forte tempête ou calme plat, ce livre à l’écoute du chant du monde nous invite à découvrir des lieux, des mythes, des personnages qui composent les paysages lointains ou proches de l’aventure. Et le voyageur passionné nous entraîne sur toutes ses routes et sentes, porté par l’appel du Grand Dehors, la tension entre l’errance et la demeure, et toujours par désir de liberté.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

DERNIER OUVRAGE

 

Tibet, le chemin des vents

Ani Rigsang, nonne bouddhiste, se sent prisonnière à Lhassa et choisit de devenir une nonne errante. Elle parcourt son pays pour renouer avec les traditions spirituelles tibétaines, aujourd’hui menacées de disparaître. Son périple va la mener jusqu’à un temple érigé dans les montagnes de l’Est, un lieu sacré où est encore enseigné une forme de yoga ancestral que l’on nomme le chemin des vents.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Une famille corse. 1200 ans de solitude

Plon - 2018

La première trace écrite de la famille Colonna remonte à l’an 816. 1200 ans de solitude raconte cette famille, sur la très longue distance, et à travers elle, l’histoire de toute la Corse. Un nouveau « Terre Humaine » consacrée à une des régions françaises qui possède la plus forte identité.
Du temps des mythes au IXe siècle aux Compagnons de la Libération, en passant par les chevaliers médiévaux, les révolutionnaires, les corsaires et les aventuriers dans les colonies, le projet de 1200 ans de solitude est de raconter l’histoire d’une famille, sur la très longue distance. De rappeler les faits, les personnages, ceux qu’on connaît et ceux qu’on a oubliés, de tenter de reconstituer la vie quotidienne, les joies et les peines des uns et des autres, de comprendre ce qui n’est plus, d’essayer de trouver ce qui demeure. Et à travers l’histoire de cette famille, de relire l’histoire du monde.
A travers l’histoire de la famille Colonna, c’est toute celle de la Corse et des Corses qui nous est contée ici.