Résilience, d’Antoine Agoudjan

8 mai 2018.
 

Parti sur les traces de la mémoire arménienne, il a parcouru l’Anatolie, le Haut-Kaghabach et tout le Moyen Orient. En avril 2017 il se rend sur la ligne de front à Mossoul, puis dans le chaos Syrien en 2018. « Montrer la souffrance des autres peuples, c’est évoquer celle dont je suis l’héritier, reconstituer ce puzzle image par image. Car tous les lieux que j’ai sillonné depuis trente années en portent la trace. Retrouvant tous les thèmes appartenant tragiquement à mon héritage mémoriel, accompagnant durant un mois les militaires irakiens sur la ligne de front. J’ai aussi et surtout photographié les conséquences de cette guerre sur la population prise en otage dans ces combats  ».

Sam. 16h, Grande Passerelle 2, projection suivie d’une rencontre avec
A. Agoudjian et P.-Y. Vandeweerd

Dim. 18h30, Vauban 1, dans le cadre de l’après-midi Kessel

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le Cri du silence

Flammarion - 2015

Il y a 27 ans, Antoine Agoudjian, petit-fils de rescapés du génocide de 1915, s’est lancé à la recherche des lieux imprégnés de l’histoire de son peuple. Après l’Arménie et le Caucase, il poursuit son travail sur la mémoire à Jérusalem, au Liban, en Syrie, en Turquie, en Irak, en Iran...
Par la puissance esthétique de ses photographies comme par l’intégrité de sa démarche, Antoine Agoudjian se pose en témoin, questionne et transmet un message d’espoir, celui de la puissance indomptable de l’esprit humain.

La photographie, devenue vecteur de ses émotions, a su donner tout son sens à sa quête identitaire.
A l’occasion du centenaire du génocide arménien, il publie l’œuvre d’une vie, dont l’histoire de son peuple constitue le fil directeur, tout en devenant le reflet des luttes contemporaines face à l’intolérance.
Comme l’affirme l’auteur, « il faut immortaliser la mémoire afin qu’elle n’appartienne pas qu’au passé. »

©Electre 2015

 

DERNIER OUVRAGE

 

Les éternels

Les êtres humains qui ont expérimenté un choc tellement fort que même la mort ne leur fait plus peur tombent parfois (cela arrive souvent aux rescapés des génocides) dans ce que l’on appelle un sentiment ou une « mélancolie » d’éternité. Ils vivent dans une forme de « sortie » du temps, un mode d’existence extra-temporel, dans l’attente du jour où ils seront libérés de leurs souffrances.

Ce sont ces personnes, presque des fantômes ayant survécu au conflit du Haut-Karabagh entre Arméniens et Azéris qui dure depuis près de vingt ans, que le cinéaste montre et écoute dans son film. Derrière eux, derrière leurs corps errants, derrière leurs délires, ce qui reste de l’effondrement de l’Union Soviétique au Caucase : des ruines, des espaces inhabités, des tombes, des vestiges de guerre, des tranchées d’où des soldats guettent un ennemi invisible.

Avec une composition inspirée d’images et de sons, Pierre-Yves Vandeweerd transforme la matière de l’histoire en poésie, là où la condamnation de l’Homme sur terre est celle de vivre et non de mourir.