MARS Kettly

Haïti

7 mai 2020.

Poète, nouvelliste et romancière, elle est une des figures majeures de la littérature haïtienne. Née en 1958 à Port-au-Prince sous le régime dictatorial de Duvalier, Kettly Mars se lance dans l’écriture au début des années 1990 pour dégager son souffle du poids des tabous qui entravent sa société, et, aussi, pour trouver cohérence et équilibre dans le fouillis violent, sublime et paradoxal qu’est Haïti. Sensualité et érotisme colorent sa prose qui va au cœur des choses et des êtres, explorant des sujets sensibles comme la spiritualité vodou, l’homosexualité, les préjugés de couleur et de classe, la condition des femmes. Incisive, percutante, elle fait partie de cette génération d’auteurs haïtiens qui portent un regard fin et sans complaisance sur leur île. L’heure hybride, qui lui a valu le Prix Senghor de la Création Littéraire en 2006, est enfin réédité : elle y montre l’inaction de gouvernement haïtien sur la pauvreté, intrinsèquement liée à la prostitution. Véritable hommage aux femmes, critique sociale, et satyre politique, cet ouvrage délicat et fluide prend place aux côtés d’un gigolo amoureux de la nuit et retrace le chemin de sa vie.

 

Poète, nouvelliste et romancière, Kettly Mars, est une des figures les plus importantes de la littérature haïtienne. Plongeant dans la brutalité des années de dictature, son œuvre tente de comprendre les tendances à l’auto-destruction de son peuple.

Née en 1958 à Port-au-Prince sous le régime autoritaire de Duvalier, Kettly Mars s’est lancée dans l’écriture au début des années 1990. Dès 1996, elle reçoit le premier prix du Concours Jacques-Stephen Alexis de la Nouvelle pour Soleils Contraires. Après son premier roman Kasalé (Imprimeur II, 2003), son deuxième roman, L’Heure hybride est consacré par le Prix Senghor de la Création littéraire en 2006.

Kettly Mars écrit pour préserver ce qu’il y a d’humanité au sein même de l’incohérence. Elle écrit pour affirmer la vérité et la beauté de son héritage multiculturel, mais aussi pour en dénoncer les travers. Incisive, percutante, elle fait partie de cette génération d’auteurs haïtiens qui portent un regard fin et sans complaisance sur leur île.

En 2008, elle publie Fado, un récit qui se présente comme un long poème sur la féminité bafouée et la vie des marginaux. En 2010, Saisons sauvages décrit une période charnière et douloureuse de l’histoire d’Haïti, et tisse ensemble deux histoires : l’intime – le destin de Nirvah et de sa famille, et l’universel – le régime politique dictatorial de Duvalier et ses exactions. Puis elle écrit à quatre mains avec Léslie Péan Le prince noir de Lillian Russell, qui évoque la figure éclatante de l’actrice Lilian Russell, coqueluche du New-York fin-de-siècle et amante d’Henri de Delva, son mystérieux prince noir… Elle publie ensuite Je suis vivant, qui se déroule un an après le séisme, où elle porte un regard réaliste sur la société haïtienne actuelle.

Elle revient en 2018 avec un roman, L’Ange du patriarche, dont l’action se déroule une nouvelle fois sur Haïti, l’île si chère à son coeur. Après l’inventaire des années Duvalier, la douleur du séisme, l’auteure s’empare du genre fantastique pour nous plonger dans un thriller vaudou à couper le souffle. Peut-être le roman le plus américain de Kettly Mars, pour notre plus grand frisson !

L’année 2020 voit un roman de ses romans réédité : L’heure hybride, qui lui a valu le Prix Senghor de la Création Littéraire en 2006, où elle montre l’inaction de gouvernement haïtien sur la pauvreté, intrinsèquement liée à la prostitution. Véritable hommage aux femmes, critique sociale, et satyre politique, cet ouvrage délicat et fluide prend place aux côtés d’un gigolo amoureux de la nuit et retrace le chemin de sa vie.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

L’heure hybride

Port-au-Prince - Grandi dans les jupes d’une mère qui faisait commerce de ses charmes, Rico L’Hermitte, profession gigolo, beau gosse des quartiers pauvres, vend son corps. Comme le goût des fruits défendus, "L’heure hybride" dresse le portrait d’un monde qui se bat entre luxure et survie. Ce roman jette un regard lucide sur la société haïtienne, le tout sur fond de nostalgie de la fin des années 1970, où la vie nocturne était intense à Port-au-Prince.


Revue de presse :