DIMANCHE 4 JUIN, 15H, HÔTEL DU NOUVEAU MONDE, SALLE 1
Mémoire avec Yaa Gyazi et Léonora Miano
3 juin 2017.
- © Michael Lionstar
Fabuleux. No Home aura été l’événement littéraire 2016 aux États-Unis. D’une émotion, d’un souffle, d’une maîtrise stylistique qu’on a comparée aux plus grands livres de Toni Morrison. À ceci près qu’il s’agit d’un premier roman… Une immense fresque, à travers le destin de deux sœurs, l’une mariée de force à un Anglais, l’autre vendue comme esclave.
Arrivée aux États-Unis à l’âge de 2 ans, Yaa Gyasi a fait ses études à Stanford, fréquenté les ateliers d’écriture de l’université de l’Iowa, mais c’est un voyage au Ghana qui aura été l’élément déclencheur d’une carrière qui s’annonce grande, très grande.
Auteure incontournable de la littérature francophone surbsaharienne, elle s’est imposée, non sans remous, parmi cette génération d’écrivains qui expriment leur révolte face aux comportements autodestructeurs qui ravagent le continent africain. Son dernier roman aborde les questions identitaires, d’un homme en tant qu’individu, en tant que père, mais aussi en tant qu’héritier d’une histoire coloniale dont le deuil n’est toujours pas fait.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Rouge Impératrice
Grasset - 2019
Le lieu : Katiopa, un continent africain prospère et autarcique, presque entièrement unifié, comme de futurs Etats-Unis d’Afrique, où les Sinistrés de la vieille Europe sont venus trouver refuge.
L’époque : un peu plus d’un siècle après le nôtre.
Tout commence par une histoire d’amour entre Boya, qui enseigne à l’université, et Illunga, le chef de l’Etat.
Une histoire interdite, contre-nature, et qui menace de devenir une affaire d’Etat.
Car Boya s’est rapprochée, par ses recherches, des Fulasi, descendants d’immigrés français qui avaient quitté leur pays au cours du XXIème siècle, s’estimant envahis par les migrants. Afin de préserver leur identité européenne, certains s’étaient dirigés vers le pré carré subsaharien où l’on parlait leur langue, où ils étaient encore révérés et où ils pouvaient vivre entre eux. Mais leur descendance ne jouit plus de son pouvoir d’antan : appauvrie et dépassée, elle s’est repliée sur son identité.
Le chef de l’Etat, comme son Ministre de l’intérieur et de la défense, sont partisans d’expulser ces populations inassimilables, auxquelles Boya préconise de tendre la main.
La rouge impératrice, ayant ravi le cœur de celui qui fut un des acteurs les plus éminents de la libération, va-t-elle en plus désarmer sa main ?
Pour les « durs » du régime, il faut à tout prix séparer ce couple…
Revue de presse
- « Rouge impératrice est le livre dans lequel Miano s’est rassemblée pour autopsier le malaise de notre temps. Avec cette voix narrative âpre et sensuelle, ce mélange d’ironie et de gravité qui fait sa marque. » Le Monde
- « Fidèle à ses idées, elle ne fait jamais table rase du passé, au contraire, elle le dilue dans ses romans afin d’éclairer des pans de nos comportements contemporains. » LivreHebdo
DERNIER OUVRAGE
Romans
No Home
Calmann-Lévy - 2017
XVIIIe siècle, au plus fort de la traite des esclaves. Effia et Esi naissent de la même mère, dans deux villages rivaux du Ghana. La sublime Effi a est mariée de force à un Anglais, le capitaine du Fort de Cape Coast. Leur chambre surplombe les cachots où sont enfermés les captifs qui deviendront esclaves une fois l’océan traversé. Effi a ignore que sa soeur Esi y est emprisonnée, avant d’être expédiée en Amérique où des champs de coton jusqu’à Harlem, ses enfants et petits- enfants seront inlassablement jugés pour la couleur de leur peau. La descendance d’Effia, métissée et éduquée, connaît une autre forme de souffrance : perpétuer sur place le commerce triangulaire familial puis survivre dans un pays meurtri pour des générations.
Navigant brillamment entre Afrique et Amérique, Yaa Gyasi écrit le destin d’une famille à l’arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.
Roman traduit de l’anglais par Anne Damour.
Revue de presse
- « L’héritière de Toni Morrison ! [...] Yaa Gyasi cache, derrière la fraîcheur de son sourire, la sagesse d’une vieille âme et la maestria d’un romancier chevronné. » (Jeanne de Ménibus, Elle)
- « Dans une écriture limpide et resserrée, Yaa Gyasi signe un roman de survie porté par des personnages complexes. » (Gladys Marivat, Le Monde des livres)
- « Il y a les bons, il y a les beaux, et il y a les grands livres. Ceux qui émeuvent et instruisent, et puis ceux, bien plus rares et précieux, qui ont en eux la force de changer notre manière d’appréhender la complexité de ce drôle de monde. No Home, le premier roman de Yaa Gyasi, appartient à cette seconde catégorie. » (Estelle Lenartowicz, Lire)
- « Un texte remarquable sur la condition noire, mais aussi un somptueux roman polyphonique naviguant à travers les époques. » (Chayma Drira, Jeune Afrique)
- « No Home est un texte très romanesque. Comme une nouvelle presque indépendante (mais en fait non), donc, chaque chapitre a sa chute qui peut mettre les larmes aux yeux, tellement ça va mal ou justement parce que tout à coup ça ne va pas si mal que ça. Les éléments historiques se fondent dans la sensibilité des personnages et les contraintes de la vie quotidienne. » (Mathieu Lindon, Libération)
- « Encensée par la critique outre-Atlantique, […] Yaa Gyasi fait preuve d’un talent de conteuse et d’une ambition indéniable dans cette saga entêtante. » (Le Monde)