LA MER EST UN OCÉAN

22 mai 2017.
 
Thierry Vila © JF Paga / François Bellec / Pietro Grossi

Le vent du large souffle fort cette année ! Saluons d’abord une somme, l’œuvre d’une vie : L’Histoire universelle de la navigation (Jean-Pierre de Monza éd.) du contre-amiral François Bellec, – le premier volume est consacré aux «  Découvreurs d’étoiles  ». Des romans aussi : Le livre de la mer de Morten A. Stroksnes (Gallimard) – ou «  l’art de pêcher un requin géant à bord d’un canot pneumatique sur la vaste mer au fil de quatre saisons  », roman âpre et dur, quête mystique aussi, où l’humour n’est jamais absent ; Jours barbares de William Finnegan (Éditions du Sous-sol), Prix Pulitzer 2016, un récit «  entre Hell’s Angels de Hunter Thompson et Into the wild de Jon Krakauer  » dit l’éditeur, sur l’univers du surf comme vous ne l’avez jamais imaginé ; Dans les eaux du Grand Nord de Ian Mcguire (10/18 grand format) à la chasse à la baleine, entre thriller et roman d’aventure, pour Ron Rash et Martin Amis un chef-d’œuvre ; Le Cri de Thierry Vila (Grasset) huis clos à bord d’un navire entre une femme dure à cuire et un équipage d’hommes, quand se déchaînent des haines incontrôlables ; Le Passage de Pietro Grossi (Liana Levi) confrontation entre un père et son fils, en mer, dans l’immensité et le silence des glaces arctiques.

 

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Beaux livres

Histoire universelle de la navigation : Tome 2, Des étoiles aux astres nouveaux

Jean-Pierre de Monza - 2017

Prenant le relais des conquérants portugais, les nations du nord de l’Europe s’engouffrèrent à leur tour sur la route des Indes pour y bâtir, grâce à leurs puissantes compagnies, les bases du capitalisme moderne. D’autres arpenteurs sillonnaient des océans de plus en plus lointains et gagnaient parfois la gloire en laissant leur nom à une terre, un détroit, une péninsule. Dans leur sillage se profilaient déjà les navigateurs scientifiques du XVIIIe siècle. Certains, comme Bougainville, crurent trouver à l’autre bout du monde le paradis sur Terre. Cook, Lapérouse et tant d’autres y connurent leur enfer, entrant à jamais dans les encyclopédies au siècle même qui les inventa. La plupart contribuèrent avec modestie à l’inventaire des peuples, des sciences naturelles et de la géographie. Dans les ateliers des villes européennes, stimulés par le Longitude Act de 1714, des chasseurs de prime tentaient de vaincre l’insupportable problème de la longitude. Hommage aux calculs des savants et astronomes, aux savoir-faire des mécaniciens et instrumentistes, aux horlogers, enfin, qui, tentant de domestiquer le temps, inventèrent le chronomètre... et la longitude fut ! Anglais et Français, si souvent ennemis sur les mers, s’associèrent dans ces nouvelles sciences. Les navigateurs peaufinèrent l’image du monde avec la complicité des hydrographes et des cartographes, puis des météorologistes et des océanographes. Les découvertes majeures du XIXe siècle - électricité, radiotélégraphie - amenèrent des inventions qui rendirent chaque jour plus sûr le métier de marin jusqu’à l’avènement de l’informatique et des satellites. Ce second tome de l’Histoire universelle de la navigation clôt deux millénaires de courage, d’utopie, d’obstination et d’intelligence. C’est à la fois le souffle d’une épopée humaine et la rigueur d’une aventure scientifique qui sont ici contés avec brio et portés par une remarquable iconographie, déjà garants du succès du premier tome de cette somme magistrale. Le parcours de François Bellec est atypique. Contre-amiral, il est aussi Peintre officiel de la Marine, sociétaire et président d’honneur de la Société nationale des beaux-arts. Il a dirigé le Musée national de la Marine de 1980 à 1997. Il est membre et ancien président de l’Académie de marine, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, de l’Académie de marine portugaise, et vice-président de la Société de géographie. Consultant pour l’histoire et expert de la Commission nationale des monuments historiques pour le patrimoine maritime, il a reçu en 2013 le grand prix des Sciences de la mer Albert 1er de Monaco, et l’année dernière la médaille navale Vasco de Gama pour services rendus à l’histoire navale du Portugal. Il a collaboré à une trentaine d’ouvrages et d’encyclopédies, et il a publié une vingtaine de livres sur l’histoire des hommes et de la mer, dont trois romans. II appartient au groupe des Ecrivains de Marine fondé par Jean-François Deniau.

 

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Romans

Partir autour du Monde

Glénat - 2019

1519-2019, cinq siècles de circumnavigations

Quels que soient l’époque et le contexte, le tour du monde à la voile reste un défi humain, technique, technologique, sportif et en tout cas, l’occasion d’un récit épique…

Tandis qu’en juin prochain, nous célébrerons les 500 ans du voyage de Magellan, le mois de décembre 2019 verra six marins s’élancer pour un premier tour du monde sur des Ultimes, cette nouvelle catégorie de bateaux de course aux proportions gigantesques. Deux belles occasions de revenir sur 500 ans d’histoire des circumnavigations, de Magellan à Thomas Coville, en passant par sir Francis Drake, Joshua Slocum, sir Robin Knox-Johnston, Bernard Moitessier, Isabelle Autissier, Jon Sanders, Bruno Peyron, Alessandro Di Benedetto, Loïck Peyron, Catherine Chabaud, François Gabart et bien d’autres. 
Dans ce livre, Olivier Le Carrer nous emmène revisiter la grande histoire des tours du monde à la voile en empruntant les différents points mythiques (ports, caps, zones géographiques et météo particulières…). Le livre s’ouvrira sur l’évolution 1519-2019, avec trois cartes permettant au lecteur de visualiser les principales trajectoires (Magellan par la Patagonie, Gerbault par la route des alizés, Le Cléac’h ou Joyon par les trois caps). Chaque chapitre sera sobrement illustré à l’aquarelle par Sibylle Le Carrer. 

 

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Biographie

Les jours barbares

Les Éditions du sous-sol - 2017

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frank Reichert.

Jours Barbares est le récit d’une obsession, d’un enchantement complexe. Le surf ressemble à Un sport, un passe-temps, dirait James Salter. Pour ses initiés, c’est bien plus : une addiction merveilleuse, une initiation exigeante, une passion dangereuse, un art de vivre. Né en Californie, élevé à Hawaï, William Finnegan a commencé le surf enfant. Il a traqué les vagues aux quatre coins du monde, errant des décennies durant à travers le Pacifique Sud, l’Australie, l’Asie, l’Afrique. D’un gamin aventureux, passionné de littérature, William Finnegan devint un écrivain et un correspondant de guerre renommé pour le New Yorker. À travers ces mémoires, il ressuscite son enfance, celle d’un gamin blanc dans une école publique d’Honolulu, et dépeint un monde en perpétuel mouvement, bouleversé par les luttes et les changements de ces cinquante dernières années. Il décrit avec un brio inégalé les myriades de vagues et son propre apprentissage de leurs singularités. Jours Barbares tient tout autant du roman d’initiation, du récit de voyage que de l’essai d’anthropologie. Il nous bringuebale des récifs des îles de Polynésie aux Fidji, à la recherche de la plus grande vague du monde, en Indonésie entre marché noir et épidémies de paludisme, sur les plages de Long Island et les coins cachés de Madagascar. Une vie à contre-courant,
à la recherche d’une autre voie, au-delà de l’université, des années hippies, de l’argent, du carriérisme. Au fil de ces pages, se dessine, avec une infinie pudeur, le portrait d’un homme discret et simple, qui aura trouvé dans son rapport à l’océan une échappatoire au monde et une source constante d’émerveillement. Une vie à la poursuite de la vague parfaite, l’océan vécu comme un terrain de jeu, à la fois objet de désir et de culte et pour autant adversaire, ennemi intime et mortel. Ode à l’enfance, à l’amitié et à la famille, Jours Barbares formule une éthique de vie, entre le paradis et l’enfer des vagues, où l’océan apparaît toujours comme un purgatoire.

L’écriture magnifique et baroque de William Finnegan conjuguée à l’exploration des vagues et du monde durant une moitié de siècle font de Jours Barbares un apport essentiel à la littérature du réel, à classer entre Into The Wild de Jon Krakauer, Hell’s Angels de Hunter S. Thompson et Le Grand Partout de William T. Vollmann. Jours Barbares est un de ces livres dont on ne ressort jamais tout à fait indemne, au terme d’un voyage qui, sous prétexte d’une soif insatiable des courants et des rivages, conduit à la découverte de soi-même. Un livre inoubliable à la croisée du roman d’aventures, de l’autobiographie intellectuelle, de l’histoire sociale, du récit de voyage et de la réflexion esthétique sur cet art exigeant et ésotérique qu’est le surf, une variation sur le thème de Finnegan Waves...


Revue de presse :

"J’ose dire que nous avons tous besoin de William Finnegan... Comme modèle pour une vie pleine, passionnante et vraiment vécue.”
Peter Hellman, The Wall Street Journal

“Sans aucun doute, le meilleur livre de surf jamais écrit... Comme Into the wild de Jon Krakauer, c’est un livre qui offre à lire ce qui se passe lorsque les idéaux de liberté et de pureté s’emparent d’un esprit jeune et insouciant et le propulsent dans les régions les plus lointaines du globe.”
The New York Times Magazine

 

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Romans

Le passage

Liana Lévi - 2017

« Un coup de fil absurde. » C’est ce que pense Carlo en raccrochant. Treize ans qu’il se tient loin de son père, qu’il essaie d’oublier le gouffre qui les sépare. Et voilà que celui-ci lui réclame de l’aide depuis les côtes du Groenland, lui demande de revenir naviguer avec lui comme au bon vieux temps. Il s’agit de convoyer le Katrina jusqu’au Canada après un arrêt le long du légendaire Passage du Nord-Ouest, entre l’Atlantique et le Pacifique. Carlo n’est pas monté sur un bateau depuis des années. Et il faudrait, là, tout à coup, abandonner son cabinet d’architecte, Francesca, les jumeaux, sa vie à Londres ? Pourtant, après ce bref échange de mots qui sonne comme un appel au secours, son devoir de fils s’impose à lui comme une évidence. Il partira. Suspendu au-dessus des eaux, enfermé dans le silence des glaces, en lutte contre des dangers imprévus, épuisé par le soleil et le sel, Carlo affrontera le défi de la traversée et un autre plus grand encore : accepter son père.
Une atmosphère tendue servie par une écriture minimaliste. Pietro Grossi, avec l’expérience de ceux qui ont grandi sur la mer, nous embarque vers une « zone limite du monde qui révèle notre véritable essence. »


Revue de presse :

 

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Romans

Le cri

Grasset - 2016

« Lorsqu’elle pénétra dans son bureau, la première chose que Blache ressentit fut de l’exaspération : une exaspération immédiate, entière, sans autre goût que la pure exaspération. Il n’aimait pas les femmes de pouvoir et pour lui, une femme médecin ne pouvait pas ne pas être une femme de pouvoir. Quelque chose d’elle lui faisait peur et il ne savait pas quoi ; mais il savait aussi que, très probablement, il ne le saurait jamais. »
Au moment où ce récit commence, Lil Servinsky, métisse anglo-rwandaise de trente-cinq ans, médecin, embarque pour la première fois à bord du Septentrion, un navire renifleur de pétrole. La jeune femme a fait de l’errance sur les océans son seul territoire. Mais sa relation très particulière au monde fera bien vite naître et croître des haines incontrôlables dans cet univers essentiellement masculin et clos sur lui-même.


 

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Récit

Le livre de la mer

Gallimard - 2017

Un soir, Hugo et son ami prennent une grande décision : ils vont capturer un requin du Groenland, qui peut mesurer jusqu’à huit mètres, et vivre plus de deux cents ans.
Au fil de trois séjours sur l’île de Skrova, dans le nord de la Norvège, où le narrateur rend visite à son ami peintre et pêcheur, le défi des deux hommes se mue en une quête quasi mystique : capturer ce requin, c’est d’abord approcher un spécimen d’une force hors du commun. C’est repousser ses limites physiques et prendre des risques réels, sur un canot pneumatique, en utilisant un hameçon au bout d’une ligne. C’est tenter de combattre les éléments qui se déchaînent lors d’une tempête, enrager lorsque la sortie en mer est rendue impossible par un moteur défaillant, supporter la frustration de ne jamais voir arriver l’animal au moment où l’on est prêt.
Cette chronique de l’attente d’une pêche miraculeuse est aussi celle de l’amitié entre deux hommes envoûtés par la mer qui abrite tant de mystères et d’habitants à la fois fascinants et effrayants. En faisant coexister une étonnante érudition scientifique et un sens de l’humour renouvelé par l’absurdité de la situation, Morten A. Strøksnes livre ici une sorte de journal de voyage animé par un véritable suspense. Dans le sillage d’Herman Melville et de Jules Verne, quelque part entre le récit fantastique, les légendes nordiques, l’étude biologique et la rêverie, le livre de la mer nous invite à un périple singulier auprès de ces marins téméraires et un peu fous.

Traduit du norvégien par Alain Gnaedig


 

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Biographie

J’ai chevauché les océans

Artaud - 2017

Premier vainqueur de la mythique Route du Rhum, Mike Birch est devenu célèbre à 47 ans. A l’âge où les marins songent à leur reconversion, ce Canadien commençait une brillante carrière de coureur au large, terminant toujours aux avant-postes des épreuves qui devaient transformer la voile océanique en sport spectacle. Seul à bord d’un petit trimaran jaune, il avait triomphé dans les derniers mètres de cette course endeuillée par la disparition d’Alain Colas. Deux ans plus tôt, à bord d’une minuscule libellule à trois coques, ce parfait inconnu avait déjà fait sensation en terminant sa première transat sur les talons d’Éric Tabarly. Pourtant, ce surdoué du vent n’avait pas d’eau salée dans les veines. Avant de s’élancer seul en mer, il avait été mineur de fond, ouvrier du pétrole, cow-boy, docker, matelot au commerce, mécanicien auto et enfin convoyeur de yachts. Toujours discret, modeste, économe de mots comme de gestes, cet artiste du grand large a enfin consenti à raconter ses mille vies dans ces mémoires étonnants, savoureux, poignants.

Une ode passionnante à l’audace de vivre.

Mike Birch et Olivié Pérétié

 

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Romans

Dans les eaux du Grand Nord

Editions 10/18 - 2017

Puant, ivre, brutal et sanguinaire, Henry Drax est harponneur sur le Volunteer, un baleinier du Yorkshire en route pour les eaux riches du cercle polaire arctique. Patrick Sumner, un ancien chirurgien de l’armée traînant une mauvaise réputation, n’a pas de meilleure option que d’embarquer sur le navire comme médecin.
En Inde, pendant le siège de Delhi, Sumner a cru toucher le fond de l’âme humaine, et espère trouver du répit sur le Volunteer…
Mais pris au piège dans le ventre du bateau avec Drax, il rencontre le mal à l’état pur et est forcé d’agir. Alors que les véritables objectifs de l’expédition se dévoilent, la confrontation entre les deux hommes se jouera dans l’obscurité et le gel de l’hiver arctique.