IRAK, DANS LA VIOLENCE SANS PLUS DE NOM

22 mai 2017.
 
Hassan Blasim © Katja Bohm / Sinan Antoon © D.R. / Ahmed Saadawi © D.R.

La mort hante Seul le grenadier du romancier-poète irakien Sinan Antoon, aujourd’hui réfugié aux États-Unis – celle qui fait rage, partout, mais aussi celle de la vie quotidienne, quand le jeune héros refuse la voie tracée, de laver et d’enterrer les morts, comme le fait son père. Cadavre expo, d’Hassan Blasim (Seuil) d’une violence crue, hallucinée, est tout simplement un chef-d’œuvre. Et d’une violence comparable Frankenstein à Bagdad (Piranha) d’Ahmed Saadawi, né dans un quartier de Bagdad, et qui a choisir d’y demeurer, mais passé au filtre du fantastique d’un Sans-Nom fait de débris humains cousus…

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Frankenstein à Bagdad

Piranha - 2016

Conte aussi fantasmagorique que réaliste situé dans l’Irak de l’après Saddam Hussein, Frankenstein à Bagdad a reçu le Prix international du roman arabe 2014.

Dans le quartier de Batawin, à Bagdad, en ce printemps 2005, Hadi le chiffonnier récupère les fragments de corps abandonnés sur les lieux des attentats qui secouent la ville pour les coudre ensemble. Plus tard, il raconte à qui veut bien lui payer un verre qu’une âme errante a donné vie à cette mystérieuse créature, qui écume désormais les rues pour venger les innocents dont elle est constituée. À travers les pérégrinations sanglantes du Sans-Nom, Ahmed Saadawi se joue des frontières entre la réalité la plus sordide et le conte fantastique, entre superstitions magiques et croyances religieuses pour dresser le portrait d’une ville où tout le monde a peur de l’inconnu.

Traduit de l’arabe (Irak) par France Meyer


Revue de presse

« Ahmed Saadawi, figure phare des lettres irakiennes, qui a choisi de rester vivre au pays malgré la guerre. Dans Frankenstein à Bagdad, lauréat du prix international du roman arabe, il convoque la figure créée par Mary Shelley pour mieux décrire la réalité sanglante de la capitale irakienne. »
Julien Bisson, Lire

« Le roman étaye à la perfection la théorie d’Ahmed Saadawi qui pense que la fiction est plus apte que le journalisme à transmettre pleinement l’expérience émotionnelle que représente la vie dans une ville où les niveaux de violence extraordinaires sont devenus ordinaires. »
Tim Arango, The New York Times

« Ahmed Saadawi soutient avec beaucoup de pertinence que la littérature illustre mieux que le reportage la cruauté du sort fait au peuple irakien. Morts, comptez-vous ! »
Éric Dussert, La Quinzaine Littéraire

« Ahmed Saadawi construit une sorte de pendant oriental au réalisme magique de Gabriel Garcia Márquez, qu’il admire : les moyens de la fiction sont sollicités pour rendre compte d’une réalité qui échappe à la raison. »
Élise Wajeman, Mediapart

 

DERNIER OUVRAGE

 
Nouvelles

Cadavre Expo

Seuil - 2017

Il était une fois, dans les ruines d’un pays déchiré par la guerre et la terreur, des assassins transformés en artistes, et leurs victimes en œuvres d’art ; des soldats morts écrivant des romans d’outre-tombe ; des lapins pondant des œufs ; un sourire refusant de s’effacer d’un visage ; des couteaux disparaissant par magie ; des fantômes et des djinns ; des hommes cherchant par tous les moyens à fuir, sur les routes de l’exil ou de l’asile, l’effroi d’une existence tout entière régie par le théâtre de l’absurde et de la cruauté.

Les quinze nouvelles qui composent ce recueil déploient un univers d’une violence inouïe et d’une rare noirceur – illuminé cependant par l’enchantement de la poésie, de l’humour et de l’imagination. Entre le rire et la rage, l’insoutenable et le merveilleux, le trivial et le sublime, Cadavre Expo nous fait visiter le musée des horreurs de notre inhumanité quotidienne. Mais Hassan Blasim, jeune écrivain visionnaire, transcende l’atrocité pour nous offrir le tableau d’un monde carnavalesque singulièrement vivant.

Nouvelles traduites de l’arabe (Irak) par Emmanuel Varlet


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 

Ave Maria

Youssef, un vieil Irakien chrétien, refuse obstinément de quitter Bagdad, sa ville natale. À la suite d’un attentat, il accueille chez lui une proche parente et son mari. Maha, elle, ne rêve que de partir, et le plus rapidement possible. L’un après l’autre, ils racontent leur histoire, opposant deux générations d’Irakiens, celle des nostalgiques irréductibles et celle qui cherche par-dessus tout à fuir l’horreur du présent.
Sinan Antoon poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays, dressant ses composantes confessionnelles l’une contre l’autre. Il aborde ici un sujet particulièrement douloureux : le sort de la communauté chrétienne d’Irak, enracinée dans le pays depuis deux millénaires.