LUNDI À LA GRANDE PASSERELLE (SALLE 2)

APRÈS-MIDI HOMMAGE À JEAN ROUCH

4 juin 2017.
 

14H - Chronique d’un été
15H30 - Ethnologie, cinéma : question de regard. Quand Edgar Morin et Jean Rouch inventaient la nouvelle vague.

Ethnologue hors-norme, il naissait il y a un siècle. Son œuvre de cinéaste reste d’une actualité extraordinaire. En 1960, il tourne avec Edgar Morin Chronique d’un été, prix de la Critique à Cannes, en descendant dans la rue, caméra à l’épaule, pour interroger les passants. Par le regard, leurs techniques de prises de vue, ils inventaient un nouveau cinéma – annonciateur de la « Nouvelle vague ». Avec le fils de Jean Rouch, Brice Ahounou, qui anime les « mercredis du film et du sacré » au Musée de l’immigration, Pascal Dibie, nous évoquerons la trajectoire de cet ethnologue « défroqué », cinéaste hors pair et Stéphane Breton. (Lun. 15h30, Gde Passerelle). Puis la projection de Petit à petit (1971). Damouré, qui dirige dans son village du Niger la société d’import-export Petit à petit décide de construire un « grand Building ». Il part à Paris pour voir « comment on peut vivre dans des maisons à étages ». Il décrit ce qu’il voit dans des lettres à ces compagnons, jusqu’à ce que ceux-ci, le croyant devenu fou, envoient son ami le rejoindre… Un petit chef-d’œuvre !

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

California Dream - Voyage chez les rêveurs d’avenir

Anne-Marie Métailié - 2023

L’auteur, un jeune ethnologue, est envoyé à Berkeley dans les années 1980 pour enquêter sur l’“écologie humaine”.
À la suite de Henry David Thoreau et de Henry Miller, il vit dans une communauté de Big Sur des aventures tendres et cocasses que le regard aigu de l’ethnologue et son écriture curieuse et amusée transforment en une sorte de fable écologique.
On se laisse emporter avec bonheur par cette relecture de nous-mêmes où l’on retrouve à la fois nos inquiétudes, notre modernité et nos espoirs. Sortant de cet ouvrage éminemment humain et politique, on se demande surtout pourquoi on n’a pas écouté ni pris au sérieux ces “rêveurs d’avenir” qui, il y a quarante ans de cela, nous avertissaient déjà de l’état catastrophique dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Un récit candide et vif sur un essai de construction d’un monde plus vivable et respectueux de la nature, un texte en résonance avec les débats actuels.


 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les souvenirs viennent à ma rencontre

Fayard - 2019

Dans ce livre, Edgar Morin, né en 1921, a choisi de réunir tous les souvenirs qui sont remontés à sa mémoire. A 97 ans, celle-ci est intacte et lui permet de dérouler devant nous l’épopée vivante d’un homme qui a traversé les grands événements du XXe siècle. La grande histoire se mêle en permanence à l’histoire d’une vie riche de voyages, de rencontres où l’amitié et l’amour occupent une place centrale. 

Ces souvenirs ne sont pas venus selon un ordre chronologique comme le sont habituellement les Mémoires. Ils sont venus à ma rencontre selon l’inspiration, les circonstances. S’interpellant les uns les autres, certains en ont fait émerger d’autres de l’oubli.
Ils témoignent que j’ai pu admirer inconditionnellement des hommes ou femmes qui furent à la fois mes héros et mes amis.
Ils témoignent des dérives et des dégradations, mais aussi des grandeurs et des noblesses que les violents remous de l’Histoire ont entraînées chez tant de proches.
Ils témoignent des illuminations qui m’ont révélé mes vérités  ; de mes émotions, de mes ferveurs, de mes douleurs, de mes bonheurs.
Ils témoignent que je suis devenu tout ce que j’ai rencontré.
Ils témoignent que le fils unique, orphelin de mère que j’étais, a trouvé dans sa vie des frères et des sœurs.
Ils témoignent de mes résistances : sous l’Occupation, puis au cours des guerres d’Algérie, de Yougoslavie, du Moyen-Orient, et contre la montée de deux barbaries, l’une venue du fond des âges, de la haine, du mépris, du fanatisme, l’autre froide, voire glacée, du calcul et du profit, toutes deux désormais sans freins.
Ces souvenirs témoignent enfin d’une extrême diversité de curiosités et d’intérêts, mais aussi d’une obsession essentielle, celle qu’exprimait Kant et qui n’a cessé de m’animer : Que puis-je savoir ? Que puis-je croire ? Que puis-je espérer ? Inséparable de la triple question : qu’est-ce que l’homme, la vie, l’univers ?
Cette interrogation, je me suis donné le droit de la poursuivre toute ma vie.
Edgar Morin

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Revue de presse :