LA MAISON DU QUÉBEC
22 mai 2017.

- Dany Laferrière © Gael Le Ny / Simone Schwarz-Bart © Hermance Triay
Trois jours de rencontres et lectures pour une plongée dans la diversité québécoise en compagnie de : Vladimir Lortchenkov, Nicolas Dickner, Christian Guay-Poliquin, Rodney Saint-Eloi, Dany Laferrière, Alexandre Trudeau, Andrée A. Michaud. Et toutes les littératures de langue française, du Vietnam aux Caraïbes, de la Belgique à l’Algérie… Avec : Fawzia Zouari, Anna Moï, Yolande Zauberman, Seyhmus Dagtekin, Zéno Bianu, Kamel Daoud, Grégoire Polet, Anne Vallaeys, Patrick Rambaud, Jean Bedard, Alexis Gloaguen, Yahia Belaskri, Simone Schwarz-Bart, Maryam Madjidi, Emmanuel Dongala, Dimitri Bortnikov, Shumona Sinha et tous les auteurs haïtiens… La Librairie du Québec sera présente au Salon du Livre du Festival avec une sélection de classiques et de nouveautés.
DERNIER OUVRAGE
Poésie
De la bête et de la nuit
Le Castor Astral - 2021
Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit.
De la bête et de la nuit marque à nouveau le lien profond que Şeyhmus Dağtekin entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d’adoption, le français. L’auteur renoue ainsi avec le Kurdistan à travers la langue française et les sonorités du kurde. Il impose une musique unique qui défie le temps et l’espace pour défier les agresseurs et les commandeurs éternels. Ces poèmes marquent une étape capitale dans sa quête d’identité qui dépasse les frontières.
DERNIER OUVRAGE
Essais
Petit traité du racisme en Amérique
Grasset - 2023
Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d’organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n’est qu’avec les nuances qu’on peut avancer sur un terrain si miné. »
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l’on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l’inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l’auteur de La Case de l’oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s’achève sur une note d’espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
DERNIER OUVRAGE
Romans
Douze palais de mémoire
Le roman fait alterner les monologues d’un père, Khanh, et de sa fille de six ans, Tiên, en fuite sur un bateau de pêche. Ils quittent, pour rejoindre les États-Unis, un pays qui n’est jamais nommé, le Vietnam sans doute. Au fil des chapitres, les voix du père et de la fille, mêlant souvenirs et récit de la traversée, reconstituent l’histoire, petite et grande, qui les a menés là. Deux visions et deux modes d’expression se succèdent : ceux de l’adulte, conscient de la gravité des événements qui les chassent de leur pays, et ceux de la fillette, dont la candeur et la drôlerie apportent une note de poésie au drame de leur situation. Khanh, fils d’un astrologue à la cour de l’ancien régime dynastique, a survécu à une révolution de type communiste grâce à ses compétences d’ingénieur : il a été affecté par le nouveau régime à la construction de ses premiers missiles balistiques. Ces compétences lui viennent de la constitution précoce de douze « palais de mémoire », adaptés de la méthode mnémotechnique antique des loci, qui lui ont permis de devenir un matheux accompli. À l’évocation de ses souvenirs, on comprend que la mère de Tiên, femme de Khanh, est morte dans l’explosion d’un des missiles inventés par Khanh alors qu’elle se trouvait dans une léproserie créée par deux bénévoles américains. Khanh craint que la fillette n’ait été contaminée par la maladie et fuit vers l’Amérique pour pouvoir la soigner. L’apprenant, le capitaine du bateau débarque le père et la fille sur l’épave d’un chalutier échouée sur le rivage. Ils survivent en se nourrissant de mouettes et de coquillages. La vague d’un tsunami les sauve en les emportant vers les côtes thaïlandaises.Le ton du roman est poétique et mélancolique, parfois drôle et parfois doux-amer, mais sans pathos. La grâce chatoyante de certaines descriptions de lieux, de mets, de paysages se mêle à la peinture retenue des émotions et à la délicatesse dans l’énoncé des sentiments. La mémoire est au centre du récit, fragments du passé qui remontent et se heurtent aux détails concrets d’une vie quotidienne chaotique et cependant pleine d’amour
DERNIER OUVRAGE
Romans
Par le fil je t’ai cousue
Plon - 2022
« Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. »
Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de l’Indépendance, le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba, l’école obligatoire pour les filles. Alors l’enfant, destinée à vivre et à mourir voilée et analphabète comme ses sœurs aînées, va, première de sa tribu, prendre le long chemin de l’émancipation. Le prix à payer sera lourd pour celle qui devra se libérer des sortilèges, des interdits et des secrets maternels.
DERNIER OUVRAGE
Récit
Hommage à la femme noire II - Héroïnes du XXe siècle
Caraïbéditions - 2021
Simone et André Schwarz-Bart ont publié, il y a plus de trente ans, une encyclopédie en six volumes intitulée HOMMAGE A LA FEMME NOIRE mettant à l’honneur les femmes noires les plus célèbres à travers les siècles et les continents qui ont lutté pour leur liberté et leur indépendance.
Ce sont les textes originaux de ces six ouvrages initialement parus en grands formats, illustrés de centaines de tableaux et peintures d’époque et disparus de chez les libraires depuis des décennies, que Simone Schwarz-Bart et Caraïbéditions ont souhaité republier.
Pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès à ces textes écrits à quatre mains et permettre aux lecteurs de se recentrer sur l’essentiel, à savoir la description précise, originale et détaillée de l’histoire de ces héroïnes, il a été décidé de ne pas reproduire l’aspect "encyclopédie" des ouvrages avec leurs illustrations, annexes et citations d’auteurs, et de les publier dans un nouveau format plus petit, souple et sobre.
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
Soucoupes volantes
« Le type montait sur le toit de la maison et faisait avec un drapeau des grands signes à on ne savait trop qui.
Jean-Paul, ça l’incommodait. Certainement. Ça le mettait mal à l’aise. Il avait acheté le terrain, la ferme, et il s’était assuré qu’il n’y avait pas de nuisances, voie ferrée, pylônes haute tension, porcherie nauséabonde dans l’entourage. Il ne pouvait prévoir que sur le toit de la paisible maison voisine, où habitait un notaire à la retraite, un énergumène viendrait lui susciter des angoisses. Parce que c’était d’angoisse qu’il s’agissait. Nulle autre nuisance. Le bonhomme ne criait pas, ne faisait rien de répréhensible. Mais il portait un uniforme militaire, treillis et casquette de l’armée serbe, et agitait un drapeau rouge. Debout sur le toit. »
Dans les montagnes de Serbie, une maison tranquille devient le rendez-vous des amateurs de soucoupes volantes.
À Bruxelles, l’enregistrement d’un virtuose du violon fait apparaître des fantômes.
À Kosice, Slovaquie, un homme adopte un ours.
Un autre oublie son téléphone dans un restaurant d’Oslo.
À Paris, des collectionneurs sans scrupule se refilent un douteux manuscrit de Napoléon…
Entre réalisme grinçant et fantastique teinté d’une mélancolie légère, ces dix-sept nouvelles de Grégoire Polet restituent avec vigueur et humour la vérité des êtres, tout en laissant une place au rêve.
DERNIER OUVRAGE
Récit
Hautes solitudes. Sur les traces des transhumants
(Gallimard, 2017) - 2017
« Des heures durant, tel l’explorateur de salon penché sur sa mappemonde, j’ai consulté les cartes d’état-major, m’efforçant de décrypter l’improbable tissage de courbes, de maillages, de treillis hachurés. Parcourant de l’index les anciens lits du Rhône, rive gauche, rive droite, je me suis égarée dans les canyons du Verdon, faufilée dans les méandres d’Asse et de Bléone, estimant la taille des sommets, les cols d’altitude...
L’inévitable s’imposa : il fallait confronter mes lectures et mes observations géographiques de bric et de broc aux modèles réels, au dessin des paysages. Ressentir la trace sous les pas, éprouver la terre à mes pieds, la caresser des yeux, pour de vrai. Donner forme, réalité, épaisseur et continuité à la Grande transhumance, cette épopée "fille des montagnes".
Lever l’ancre, hisser la voile. Simplement. Marcher aussi loin que possible, au rythme des heures puisqu’ici les kilomètres n’ont aucun sens. Emprunter un fil de crête, quand, d’un hasard l’autre, les éléments basculent, quand l’équilibre, le ciel l’imposent. Alpes, nourrices des Provences. Savourer cette orgie de lieux-dits, de mythes et de légendes.
Puis, le reste, tout le reste. Teintes, couleurs, l’eau, l’air, les arbres... »
Anne Vallaeys.
DERNIER OUVRAGE
Récit
Emmanuel Le Magnifique
Grasset - 2019
Un soleil nouveau s’est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l’an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l’histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l’embonpoint d’employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d’embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d’espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure…
Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d’un règne si neuf qu’il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Chaque président espère sa chronique par notre grognard de la littérature : Voici le président Macron servi !
DERNIER OUVRAGE
Romans
Six degrés de liberté
Seuil - 2016
Où l’on raconte l’histoire d’une jeune fille qui désire repousser les limites de l’expérience humaine, d’un hacker qui veut optimiser la circulation mondiale des bananes et des coussins, d’une employée de la GRC qui rêve d’en finir une bonne fois pour toutes avec la géographie, d’un septuagénaire qui perd un boulon, d’une acheteuse compulsive bipolaire, de six perruches et d’un chat intermittent, tous unis dans un jeu de société à l’échelle planétaire dont personne ne connaît les règles.b) Dans le désordre, une mystérieuse buveuse de Barbancourt, un ressusciteur de Datsun, une ingénieure en chef des parachutes, un clown tricéphale et un sosie d’Isaac Asimov…c) Un roman survitaminé dont la mécanique est réglée au quart de tour.d) Toutes ces réponses.
Revue de presse :
- « Un livre étonnant, d’une grande originalité, qui mélange les genres, à la fois thriller technologique, parabole de la mondialisation, récit d’aventures et conte poétique. »
Bernard Lehut, RTL
- « Un vrai faux thriller dans le milieu des pirates informatiques, prétexte à une peinture de la société mondialisée. »
Baptiste Liger, L’express
- « Nicolas Dickner se saisit des aberrations du commerce maritime international pour tresser un roman poétique et très plaisant. »
Isabelle Rüf, Le Temps
DERNIER OUVRAGE
Essais
Les racistes n’ont jamais vu la mer
Mémoire d’encrier - 2021
Parlons de racisme puisque le racisme concerne tout le monde. Les écrivains Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban invitent à prendre part à cette conversation délicate, mais combien nécessaire. Ni manifeste, ni manuel, ni acte d’accusation, Les racistes n’ont jamais vu la mer engage le dialogue sur nous-mêmes et sur les autres. Tout s’exprime librement, se confronte et se répond. Les mots. Les expériences. Les idées. Les émotions. Parlons de racisme puisqu’il faut dépasser le repli sur soi. Pour vivre ensemble, autrement.
DERNIER OUVRAGE
Romans
La sonate à Bridgetower
Actes Sud - 2017
N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.
Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…
De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.
Revue de presse
- "Il y a du grandiose et du sensible dans La sonate à Bridgetower, comme dans cette composition de Beethoven qui sert de sous-titre au roman." (Christine Salomon, La Montagne)
- "Avec La Sonate à Bridgetower, Dongala met en musique le tableau d’une époque fondatrice pour l’Europe, n’en omettant aucune des couleurs. Des idées des Lumières aux guerres napoléoniennes, de l’esclavagisme à la fin de la traite, il ausculte des sociétés mouvantes, capables du meilleur comme du pire." (Nicolas Michel, France Afrique)
- "Engagé sans être dialectique, collant au plus près de l’époque, de ses protagonistes et surtout des esprits, Dongala offre un texte lyrique, intense, une sorte de contre-histoire mulâtre de l’Europe. C’est ici son grand retour au roman depuis Photo de groupe au bord du fleuve (élu meilleur roman français 2010 de Lire). On applaudira longtemps." (Hubert Artus, Lire)
DERNIER OUVRAGE
Le peintre dévorant la femme
Stock - 2018
Invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d’une confrontation possible, désirée, concoctée. J’appréhendais l’ennui cependant, ou l’impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d’une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l’amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l’orgasme sursoit, sur les miens face à l’image et le temps, sur l’attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique. »
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Surgies
Diabase - 2022
« Nous laissons nos traces, même dans l’eau qui court. Nous la troublons en la franchissant. Avancer dans une rivière, c’est retrouver l’expérience de l’enfance, celle d’avant naître, et rêver d’un placenta aux attributs de préhistoire. C’est se voir, vêtements de couleurs collés au corps, sans la nécessité de se camoufler. Le principal est que la perturbation s’accorde à la bienveillance des éléments. Au lieu de détruire, nous pourrions être ces rêves en translation fluide. »
Alexis Gloaguen regarde, pense et découvre comme un explorateur éveillé, chemine dans les esprits des paysages et des humains tel un poète musicien. Sa réflexion se nourrit des éléments glanés et nous propose d’aller voir de l’autre côté des apparences. Surgies est un livre de compagnonnage avec la nature et avec le théâtre des hommes qui font l’Histoire. Alexis Gloaguen nous donne rendez-vous comme il le fait avec lui-même.
DERNIER OUVRAGE
Revue
Apulée 8 - Les Grandes Espérances
Zulma - 2023
Avec Les Grandes Espérances – titre provocateur en ces temps de guerres, d’attentisme climatique, d’ultralibéralisme et de colonialisme numérique –, Apulée #8 ouvre portes et fenêtres aux souffles de toutes les résistances, aux voix toujours renouvelées de la révolte, venues d’Iran, d’Ukraine, du Maghreb, ..., où des femmes et des hommes avides de justice et de liberté luttent au péril de leur vie contre les pires archaïsmes. C’est dans l’adversité redoutable que les mots d’espérance et de liberté s’incarnent au plus vif : quiconque s’oppose sans faillir, dans les manifestations, les prisons, les camps, au-devant des pires oppressions, peut en témoigner.
Existe-t-il une « fonction utopique » qui se situerait à l’avant de la conscience et des savoirs, quelque part dans l’inaccompli du désir et du rêve – le fameux Principe Espérance (Ernst Bloch) –, ou plus précisément un devenir en acte, porté par l’imaginaire des individus et des peuples en butte aux détresses de l’Histoire ? La poésie, l’art et les débats de ce nouvel opus d’Apulée configurent une insurrection à feu couvert afin que l’espérance garde plus que jamais l’âpre saveur de la vie.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Apatride
L’Olivier - 2017
« D’autres nuits surgirent derrière ses paupières, mais la lumière n’y avait plus de chaleur, il ne s’en échappait aucun bruit, aucun son, aucun souffle. Elle se rendit compte que, ni ici ni là-bas, elle n’arrivait à rire, à respirer, à se sentir vivante, et qu’elle lévitait dans un mouvement aveugle, chutait dans le vide, sans terre ni ciel."
Esha a quitté Calcutta pour s’installer à Paris, la ville dont elle rêvait. Or, d’année en année les déceptions s’accumulent, tout devient plus sombre et plus violent autour d’elle. Elle s’épuise dans d’innombrables batailles, et ne se sent plus en sécurité.
Issue d’une famille de paysans pauvres, Mina vit près de Calcutta. Par ignorance, ou par crédulité, elle est entraînée à la fois dans un mouvement d’insurrection paysanne qui la dépasse et dans une passion irraisonnée pour son cousin Sam, qui lui fait commettre l’irréparable.
Les destins de Mina et d’Esha se répondent dans ce roman qui ne ménage ni notre société ni la société indienne. L’écriture de Shumona Sinha est animée par la colère, une colère éloquente, aux images aussi suggestives que puissantes.
Revue de presse
- "L’écriture singulière, très poétique, imagée mais néanmoins féroce de Shumona Sinha fait ressurgir une colère. C’est beau et déroutant. Le lecteur sort de ce roman bouleversé par les voix de ces trois femmes, derrière lesquelles on devine très bien ‘lauteure, née à Calcutta en 1973, arrivée à Paris en 2001 pour enseigner l’anglais, féministe et engagée à gauche.” (Lavie Gauthier, Le Soir)
- "Naitre femme, le devenir, y survivre : le roman de Shumona est un cri de colère glaçant.” (Le Canard Enchaîné)
- "Ce roman puissant et nostalgique dénonce l’injustice et la condition des femmes en Inde, le racisme de notre société. Poignant.” (Femina)
DERNIER OUVRAGE
Romans
Des mille et une façons de quitter la Moldavie
Mirobole - 2014
Drôle, grotesque, cruel. Partez à la rencontre du peuple le plus pauvre d’Europe.
Ceci est l’histoire d’un petit village moldave. À Larga, tous les habitants ne rêvent que d’une chose : rejoindre l’Italie et connaître enfin la prospérité. Quitte à vendre tous leurs biens pour payer des passeurs malhonnêtes, ou à s’improviser équipe moldave de curling afin de rejoindre les compétitions internationales.
Dans cette quête fantastique, vous croiserez un pope quitté par sa femme pour un marchand d’art athée, un mécanicien génial transformant son tracteur en avion ou en sous-marin, un président de la République rêvant d’ouvrir une pizzeria… Face à mille obstacles, ces personnages résolument optimistes et un peu fous ne renonceront pas.
Parviendront-ils à atteindre leur Eldorado ?
Revue de presse
DERNIER OUVRAGE
Romans
Les ombres filantes
La Peuplade - 2021
Dans la forêt, un homme seul marche en direction du camp de chasse où sa famille s’est réfugiée pour fuir les bouleversements provoqués par une panne électrique généralisée. Il se sait menacé et s’enfonce dans les montagnes en suivant les sentiers et les ruisseaux. Un jour qu’il s’est égaré, un mystérieux garçon l’interpelle. Il a une douzaine d’années, semble n’avoir peur de rien et se joint à l’homme comme s’il l’avait toujours connu. L’insolite duo devra affronter l’hostilité des contrées sauvages et déjouer les manigances des groupes offensifs qui peuplent désormais les bois.
Après le succès international du Poids de la neige, traduit dans plus de quinze langues, Christian Guay-Poliquin revient avec un roman juste et astucieux. Incitant à l’aventure, Les ombres filantes questionnent le sens de la communauté et revisitent les classiques de la survie en nature.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Face au Styx
Rivages - 2017
Le fabuleux parcours - riche, vivant, et passionné - d’un jeune Russe dans le Paris d’aujourd’hui. Au fil de ses rencontres et de la solitude de ses déambulations se dessine une fresque hallucinée projetée sur le mur de la condition humaine. Maquereaux, marquises, écrivains, chats et chiens, tsars, grand-père combattant de trois guerres, femmes et hommes, enfants, bêtes venus de l’autre côté du Styx, tous entrent dans cette danse, farandole moderne des âmes tragiques et drôlatiques qui tourbillonne de Paris jusqu’au pôle Nord, de Saint-Peterbourg jusqu’à la grande steppe tel un ouragan qui déracinerait les dents du dragon du passé et sèmerait ceux à venir… Un grand roman russe à la Dostoïevski écrit directement en français.
Revue de presse
- "Dimitri Bortnikov secoue tant de lettres et de points d’exclamation, dans son livre-percussion, il jette tant de phrases à la face du monde, tant d’apostrophes aux vivants et aux morts, qu’on a l’impression qu’il a pris tout le langage disponible, ne laissant derrière lui que vide et silence. Là où passe la plume de Bortnikov, la parole ne repousse plus." (Marine Landrot, Télérama)
- "Dans ce voyage, Bortnikov s’embarque porté par un verbe torrentiel, réquisitionnant tous les points d’exclamation disponibles, mobilisant sans hésiter les plus baroques des comparaisons. Une langue irrésistible, dont la saveur n’est pas le moindre atout de ce roman qui nous fait retrouver le charme des lectures interlopes que plus personne n’ose proposer. » (Alain Nicolas, L’Humanité)
- "Laissons-nous emporter dans un tourbillon logorrhéique, sismal où sont conviés les vivants et les morts. Oui, nous allons vivre une véritable expérience littéraire puis « écouter le silence où l’âme se déshabille des mots ». " (Colette Lallement-Duchoze, Mediapart)
- "Roman de rédemption d’un exilé, traité exorcisme dense et broussailleux, au final, Face au Styx est une longue méditation sur l’injustice de la mort et la fugacité de l’existence. Rien de plus qu’un « murmure dans le cul de l’éternité », dirait-il. Accrochez-vous." (Christian Desmeules, Le Devoir)
- « Un torrent littéraire de près de 800 pages, puissant, syncopé, fiévreux, qui mêle érucations et aphorismes, multiplie les points d’exclamation céliniens et malmène la langue autant qu’il la réinvente et la sculpte. « Face au Styx » est l’un des projets fous de cette rentrée littéraire. » ( Sophie Pujas, Le Point)
DERNIER OUVRAGE
Romans
Marx et la poupée
Le Nouvel Attila - 2017
Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris.
À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale.
Dans ce récit qui peut être lu comme une fable autant que comme un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive.
Revue de presse
-"Maryam Madjidi « voudrait semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres ». Elle réussit parfaitement ce pari." (Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo)
- "Maryam collectionne les êtres et tisse des fragments d’âme. Un écrivain est né." (Sophie Pujas, Le Point)
- "L’imagination, mêlée au réalisme des situations pleines de regards, de saveurs, de voix, de gestes, agit comme un révélateur." (Astrid de Larminat, Le Figaro)
- "Maryam Madjidi choisit l’écriture comme ultime renaissance, celle qui lui offre l’essence de l’existence." (Kerenn Elkaïm, Le Soir)
- "Maryam Madjidi ne questionne pas le choix entre ses deux langues, le français et le persan, elle cherche sa langue à elle. Une langue qu’on ne pourra pas lui contester, qui lui permettra de déterrer les morts et d’écrire au plus près d’elle-même : sa langue d’écrivain." (Gladys Marivat, Le Monde des livres)
DERNIER OUVRAGE
Poésie
D’un univers funambule
Gallimard - 2017
Avec ce nouveau recueil, D’un univers funambule, Zéno Bianu présente sans doute son livre le plus accompli, en ce sens qu’il orchestre avec une stupéfiante maîtrise et une véritable harmonie l’ensemble de toutes ses « voix ». Il est actuellement le seul qui puisse passer ainsi par tant de portes à la fois sans qu’il y ait dispersion ni dissonance. Rare prodige, en effet, que celui d’un poète qui, dans un même livre, convoque l’héritage du Grand Jeu, le jazz, le rock, l’Orient, voire les dernières découvertes de l’astrophysique ! Car cet univers funambule, accueillant à la lumière, au vertige et à l’amour, ne tient pas qu’à un fil. Il explore un espace aimanté par-delà le chaos des temps. Il se veut le grand continuum des éclats d’éternité qui échappent aux tisseuses de néant. Il entend faire vibrer encore et toujours la haute note insubmersible de la vie.
DERNIER OUVRAGE
En Chine
Editions Paulsen - 2017
Depuis l’enfance, Alexandre Trudeau est fasciné par la Chine
qu’il avait visitée adolescent, avec son frère et son père, figures marquantes de la politique canadienne. Il y est retourné, mais avec le regard d’un enfant à qui l’on avait dit :
« Les gars, n’oubliez pas que les Chinois nous ont longtemps considéré comme des barbares ».
Relatant ses nombreux déplacements dans le pays ces dix dernières années, il laisse la Chine parler d’elle-même, en essayant de remettre en question certitudes et idées préconçues.
Parti sur la route, il donne la parole aux Chinois : entrepreneurs, artistes, ouvriers, avocat, boucher, réalisateur ou adepte du nouveau confucianisme, qu’il rencontre par l’entremise de son interprète, Vivien, jeune fille vive aux idées arrêtées. Balloté entre une Chine figée et un pays moderne, confiant en l’avenir, Alexandre Trudeau habite les immenses mégapoles comme les coins les plus reculés de la campagne.
Loin des sentiers battus, il offre un éclairage sur une société en mouvement autant qu’un récit de voyage dynamique, vivant et authentique.
DERNIER OUVRAGE
Autres
Les mots qui nous manquent
Calmann-Lévy - 2016
Cascamorto (italien) : Tomber mort d’amour.
Zapoï (russe) : Une terrible envie de se saouler, de se perdre dans l’oubli.
Sarang (coréen) : J’aimerais être avec toi jusqu’à la fin de ma vie !
C’est en regardant les Indiens nettoyer les vitres le long des façades des gratte-ciels à New York qu’est née l’idée de ce livre. Ils appartiennent à une tribu qui ignore le mot « vertige », sa sensation, le concept même.
Les auteurs ont alors eu envie de connaître et de rassembler ces mots qui existent dans d’autres langues et qui n’ont pas d’équivalents dans la langue française. Mais à combien de mots allaient-elles avoir accès ? Beaucoup ou très peu ?
Yolande Zauberman et Paulina Spiechowicz ont alors rencontré des traducteurs, des poètes, des chercheurs. Elles ont fouillé dans les dictionnaires, les livres d’anthropologie ou de géopolitique pour trouver ces mots manquants. Elles ont accédé à un réservoir de mots qui s’est avéré infini.
Dans cette petite encyclopédie, les mots sont un voyage, ils tiennent le lecteur en haleine, le font passer par des sentiments, des nuances, des colères qui appartiennent à toutes les géographies. Par leurs mots secrets les autres cultures s’ouvrent à nous. Par exemple, « Wiswas » désigne en arabe une obsession qui tourne dans la tête et n’en veut plus sortir. Prononcer ces deux syllabes partout dans le monde arabe et les regards s’éclairent : on n’est plus tout à fait un étranger.
Ce livre répond à un désir que l’on a tous éprouvé : sentir une seconde comment sentent les autres.
Revue de presse
"Ce dictionnaire est le plus instructif et poétique qui soit. Il recense les termes intraduisibles qu’ont inventés les langues du monde pour exprimer des affects ineffables." (Philomag)
DERNIER OUVRAGE
Romans
Rivière tremblante
Rivages - 2018
À 30 ans d’intervalle, deux enfants disparaissent dans des circonstances nébuleuses. Rien ne lie apparemment ces drames, sinon l’horreur qui les entoure et la douleur de leurs survivants... Par l’auteur de Bondrée, récompensé par le prix des lecteurs Quais du polar 2017.
- « Un polar haut de gamme, très différent de la production noire habituelle. Une auteure définitivement à suivre de près. » Onlalu
DERNIER OUVRAGE
Romans
Le dernier chant des premiers peuples
VLB Editeur - 2016
Une cycliste file dans les rues de Montréal. En pleine tourmente existentielle, elle fait une chute. C’est le début de son histoire, qui suivra les contours d’une vieille légende wendat...
Encore secouée, mais décidée, la jeune femme se précipite à la gare : elle veut se rendre chez son grand-père, très haut dans le nord. Les dernières décennies ont été désastreuses pour les habitants de la métropole empoisonnée par la technique, mais là-bas, rien n’a changé. Elle retrouve un monde hors du temps et la nature apparemment immuable de son enfance. Mais quelque chose ne va pas : son passé s’emmêle, son esprit semble flotter hors d’elle-même. Elle s’embarque alors pour un autre voyage, où elle croisera des loups, des oiseaux et une baleine rongée par la solitude.
« Le fil de la continuité, m’avait dit grand-père, ce n’est pas la mémoire, ce n’est surtout pas la peur, ce n’est ni la pipe, ni même la fumée, c’est ta conscience. Tu ne peux pas l’attraper, mais elle ne te lâchera jamais. »
Après Le chant de la terre innue et Le chant de la terre blanche, Jean Bédard conclut le cycle des Chants de la terre avec un conte fascinant, plaidoyer pour l’harmonie du vivant.