LUNDI 5 JUIN À 10H30, GRANDE PASSERELLE 1

MATINÉE LE SENS DES MOTS

30 juin 2017.
 

Avec Kamel Daoud, Abdelaziz Baraka Sakin, Henriette Walter, Nicolas Bokov
Animé par Willy Persello

« Gardien du sens des mots » telle était la mission assignée aux écrivains par Vaclav Havel, qui vivait sous une dictature communiste où le sens de chaque mot se trouvait systématiquement perverti. Gardien du sens des mots : cela vaut partout et en tout temps, mais particulièrement aujourd’hui. Car les mots peuvent mentir, tromper, être les instruments de prises de pouvoir, exclure, parfois tuer – ou libérer. Il y va de la liberté de penser, condition d’exercice de la démocratie. Avec Henriette Walter, Kamel Daoud, Nicolas Bokov et Abdelaziz Baraka Sakin. Suivi de la projection de George Orwell (1903-1950), portrait particulièrement réussi de cet écrivain hors du commun. Témoin de son époque, passionnément engagé pendant la guerre d’Espagne, puis contre les totalitarismes, révolté humaniste, il est l’inventeur du concept de « Big Brother ».

 

DERNIER OUVRAGE

 

Le peintre dévorant la femme

Stock - 2018

Invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d’une confrontation possible, désirée, concoctée. J’appréhendais l’ennui cependant, ou l’impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d’une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l’amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l’orgasme sursoit, sur les miens face à l’image et le temps, sur l’attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Le français : des mots de chacun, une langue pour tous : Des français parlés à la langue des poètes

(collectif, Presses Universitaires de Rennes, 2016) - 2016

Vraie problématique linguistique, socio-économique et culturelle que traitent dans ce volume des chercheurs et des universitaires, des enseignants et des hommes d’affaires, des juristes et des écrivains. Comment faire pour que les mots spécialisés de nos professions, ancrés dans des savoir-faire, deviennent également les formes ouvertes d’une langue à partager ? Comment faire aussi pour que les mots de tous les jours, ceux des enfants des banlieues comme ceux des fils de la terre, soient les gages d’une compréhension et d’une reconnaissance mutuelles, d’un accès à la langue des pères, dans une société en perpétuel mouvement ? Comment faire encore pour mettre en résonance les accents des français régionaux et les échos lointains des français de la francophonie, afin que se déploie plus largement cet idéal linguistique commun ? Autant de questions qui trouvent leur champ de réflexion et leur voie de réponse dans les différentes parties de cet ouvrage : le lecteur chemine d’abord à travers les accents du français parlé, en France et dans la francophonie, pénètre au cœur des particularités de l’écrit, réfléchit aux conditions des échanges et du partage de la langue pour pénétrer enfin dans le monde des poètes et s’initier aux enchantements de la langue littéraire qui n’a cessé de dire la vie, la jouissance et la fortune des mots d’où qu’ils proviennent, ceux de La Pléiade, archaïques, techniques ou dialectaux, ceux des poètes modernes, riches de sensations, constellés d’associations, pleins de fulgurances, ceux de Léopold Sedar Senghor, vibrant aux accords de l’Afrique et de la France, fondues dans une mythologie neuve, faite de valeurs singulières mais partagées, métissées par deux cultures dans une même vision poétique. Finalement, c’est encore là une belle escale dans le temps et l’espace que cette troisième étape du voyage au long cours que constituent les Lyriades renouvelées de la langue française. Cet ouvrage est issu des 3e journées de la langue française, Les Lyriades, qui se sont tenues à Liré en Anjou, les 19-20-21 mai 2006. Il a été conçu sous la direction de Françoise Argod-Dutard, professeur des universités et responsable du comité scientifique avec la collaboration de Dominique Beaumon, coordonnateur des Lyriades.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le Messie du Darfour

Zulma - 2016

« C’était la seule à Nyala et sans doute même dans tout le Soudan à s’appeler Abderahman. » Avec son prénom d’homme et sa cicatrice à la joue, terrible signe de beauté, Abderahman est la fille de fortune de tante Kharifiyya, sans enfant et le cœur grand, qui l’a recueillie en lui demandant de ne plus jamais parler de la guerre. De la guerre, pourtant, Abderahman sait tout, absolument tout.
C’est un jour de marché qu’elle rencontre Shikiri, enrôlé de force dans l’armée avec son ami Ibrahim. Ni une, ni deux, Abderahman en fait joyeusement son mari. Et lui demande de l’aider à se venger des terribles milices janjawids en en tuant au moins dix.
Formidable épopée d’une amazone de circonstance dans un monde en plein chaos, le Messie du Darfour est une histoire d’aventure et de guerre, une histoire d’amitié et de vengeance qui donne la part belle à l’humour et à la magie du roman.

Roman traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La Tête de Lénine

Noir sur Blanc - 2017

La Tête de Lénine, d’abord paru en samizdat à Moscou, puis soutenu par Alexandre Zinoviev et Maurice Nadeau, est une satire impitoyable de l’idéologie soviétique, de l’idolâtrie ambiante et des institutions. Il paraît pour la première fois à Paris en 1972 anonymement ; son auteur vit alors en URSS, où il est très actif dans l’édition clandestine. Dénoncé pour avoir fait passer un grand nombre de textes hors du pays, il doit se réfugier en France en 1975. La Tête de Lénine continue à circuler sous le manteau et connaît un grand succès, au point de devenir un livre culte. Édité chez Robert Laffont en 1982, l’ouvrage participe à la déstabilisation de l’Union soviétique.

Dans sa préface à l’édition de 1982, Alexandre Zinoviev écrit : « Ce petit livre a paru à Moscou en samizdat il y a quelques années et il a produit immédiatement une forte impression dans le milieu des lecteurs de la littérature proscrite. Je sais qu’il y circule toujours avec le même succès. Et cela ne m’étonne pas. Je suis en effet convaincu que tout propos sérieux et objectif sur la littérature russe des années 1960 et 1970 ne peut plus, désormais, ignorer La Tête de Lénine. »

Dans ce bref roman, un jeune pickpocket moscovite, las de dérober des portefeuilles, décide un jour de voler la tête de Lénine dans le mausolée de la place Rouge. Il y réussit – ce qui n’étonnera personne. Ce qui est étonnant, et encore plus subversif, ce sont les rebondissements qui s’ensuivent… Chez Nicolas Bokov, les statues sont renversées, les masques des puissants arrachés, et les institutions vacillent.

Traduit du russe par Claude Ligny.


« Pochade décousue mais souvent irrésistible, ce court livre est aussi un document étonnant sur la vie dans l’URSS des années 1970, et la corrosion du communisme par l’humour, les pénuries et l’alcool, qui y était engagée. » (André Loez, Le Monde)