Henry Corbin, un penseur pour notre temps

Avec Christian Jambet, Michel Le Bris, Abdennour Bidar, Souad Ayada

26 mai 2016.
 


Avec Christian Jambet, Michel Le Bris, Abdennour Bidar, Souad Ayada

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Le gouvernement divin : Islam et conception politique du monde

CNRS éditions - 2016

" Dieu est le souverain de l’univers parce qu’il est son créateur et il gouverne le monde terrestre par l’intermédiaire de ses prophètes dont le meilleur Mahomet ". Cet article de foi universellement reconnu en islam se prête à bien des interprétations. Ainsi, selon l’islam chiite, cette souveraineté divine est relayée sur la terre par les prophètes, mais aussi par les douze imams qui possèdent l’exclusivité de l’autorité politique et spirituelle après la mort de Mahomet. L’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, a prétendu fonder le pouvoir absolu du " savant en religion " sur le fait que ce savant serait le représentant des imams. Mais n’y aurait-il pas, en islam, une autre conception politique du gouvernement, une autre façon de fonder son pouvoir ? Le théoricien chiite Mullâ Sadrâ (1571-1641), dont l’oeuvre est ici étudié dans son développement conceptuel, propose en effet une alternative à l’interprétation dominante. Chez cet auteur, Dieu est toute chose, est présent en toute chose et son " trône " réside, non pas au-dessus de l’univers, mais dans le coeur du vrai fidèle, du savant éclairé. La religion devient un exercice spirituel d’intériorisation des sens cachés du Coran et un ensemble de savoirs qui visent à produire une liberté intérieure semblable à celle que connaît Dieu. Une quête impérieuse de la vie bienheureuse, antidote à tous les dogmatismes religieux.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

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Essais

L’Islam des théophanies : Une religion à l’épreuve de l’art

CNRS Editions - 2010

L’islam offre deux visages : celui d’un monothéisme abstrait, où domine la transcendance de Dieu, au risque d’engendrer le fanatisme. Mais aussi, et surtout, celui, plus discret, mais non moins insistant, d’un monothéisme concret, qui valorise la manifestation visible de l’essence de Dieu dans l’apparition sensible des actions divines. Dans cette étude pionnière qui surprendra par sa liberté de ton, Souâd Ayada renouvelle en profondeur notre connaissance des systèmes de pensée qui ont fondé l’islam des théophanies. Un modèle de sagesse aux antipodes de l’austérité coranique, selon lequel Dieu se donne à voir par l’entremise de l’" homme parfait " et par toutes les formes de beauté qui révèlent sa majesté. Réconciliant l’amour, l’intelligence et la connaissance, cette conception de la révélation, notamment portée par le soufisme, préserve l’islam de toute dérive juridique et politique, et accorde à l’art toute sa place. Elle constitue l’antidote que l’islam a lui-même produit pour guérir le mal du dogmatisme et l’intolérance.

Dévoilant les impasses et les contradictions du fondamentalisme, dialoguant avec les sources juives et chrétiennes, confrontant le message du soufisme à la philosophie de Hegel ou à la pensée d’Emmanuel Levinas, Souâd Ayada signe un livre essentiel, en forme de plaidoyer pour une approche audacieuse, exigeante et ouverte de l’islam.

 

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Essais

Les Passeurs

Les liens qui libèrent - 2016

« Je suis, tu es, vous êtes, nous sommes Tisserands », c’est-à-dire de ceux qui œuvrent aujourd’hui à réparer tel ou tel pièce du grand tissu déchiré du monde humain : fractures sociales, conflits religieux, guerres économiques, divorce entre l’homme et la nature, etc… Après le succès de la « Lettre ouverte au monde musulman » – plus de 20.000 ex – Abdennour Bidar a décidé de mettre à l’honneur et de « relier tous ces relieurs » qui réparent et construisent le monde de demain.