Pour saluer André Glucksmann

Avec M. LE BRIS, P. BRUCKNER, P. BERMAN, M. BOUSSOUF, R. GLUCKSMANN, M. BAKHAEVA

26 mai 2016.
 

Avec M. LE BRIS, P. BRUCKNER, P. BERMAN, M. BOUSSOUF, R. GLUCKSMANN, M. BAKHAEVA
Animé par Eduardo CASTILLO

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

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Essais

La Sagesse de l’argent : essai

Grasset - 2016

« L’argent est une promesse qui cherche une sagesse. L’expression doit s’entendre au double sens : il est sage d’avoir de l’argent, il est sage de s’interroger sur lui. Il rend tout homme philosophe malgré lui : bien penser, c’est aussi apprendre à bien dépenser, pour soi et pour autrui. Avec l’argent, nul n’est à l’aise : ceux qui croient le détester l’idolâtrent en secret. Ceux qui l’idolâtrent le surestiment. Ceux qui feignent de le mépriser se mentent à eux-mêmes. Engouement problématique, réprobation impossible. Telle est la difficulté. Mais si la sagesse ne consiste pas à s’attaquer à cela même qui paraît à tous le symbole de la folie, à quoi bon la philosophie ? »

 

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Essais

Cours vite camarade ! : La génération 68 et le pouvoir

Denoël - 2006

En janvier 2001, le magazine Stern publia plusieurs photographies de Joschka Fischer, alors ministre allemand des Affaires étrangères, prises lors d’une échauffourée en 1973. Sur ces clichés, le jeune Fischer frappe violemment un policier à l’issue d’une manifestation.
Ces images déclenchèrent un scandale. Derrière la personnalité d’un homme politique qui comptait parmi les plus populaires de son pays, c’est toute une génération qui était sommée de se justifier sur son itinéraire, son esprit de rébellion, ses engagements et son influence. Le procès de la génération 68 venait de s’ouvrir. Daniel Cohn-Bendit fut l’un des premiers accusés à la faveur d’une lecture biaisée de ses écrits de jeunesse.
Les affaires Fischer et Cohn-Bendit ne sont pourtant rien d’autre que l’histoire d’individus qui ont connu dans leur vie une évolution incompréhensible si elle est détachée des traumatismes de notre temps.
Joschka Fischer, Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit et André Glucksmann sont les figures les plus éminentes de cette Nouvelle Gauche qui refuse toute compromission avec le totalitarisme, quel qu’il soit. Une internationale de la contestation dont la guerre d’Irak a révélé les failles mais aussi les relais dans le monde musulman.

Figure éminente de la gauche américaine, ancien soixante-huitard et, surtout, spécialiste de l’Europe et de la France, Paul Berman était le mieux placé pour raconter avec le détachement nécessaire cette aventure collective. Cours vite camarade ! raconte la fin de l’idéalisme et la découverte du pouvoir. Le roman d’une génération.
Paul Berman est l’auteur des Habits neufs de la terreur (Hachette littératures, 2004).

 

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Entretiens

Musulmanes et laïques en révolte

Hugo & Cie - 2014

Dans les sociétés musulmanes qui déclarent aspirer à la modernité, le sort de la démocratie est intimement lié à la place qu’occupent les femmes. En première ligne, à chaque séisme populaire – instinct social de survie oblige – elles affrontent la force d’un conservatisme musulman réfractaire à tout changement et propre aux sociétés dont le système patriarcal et religieux est érigé en modèle de gouvernance. Que dire alors, des femmes dont on bafoue les droits, en temps de paix ? Aujourd’hui, face à la montée islamiste, elles sont les premières menacées et leurs droits sont encore davantage en recul. Le long d’un printemps qui semblait fleurir bon la révolution, elles ont nourri des espoirs et rêvé de changements mais elles sont restées sur le quai. Nous avons voulu aller à leur rencontre. Ce livre est une manière de rendre hommage à ces femmes arabes " rebelles " qui ont la force de dire " NON " et le courage de résister pour asseoir solidement leur émancipation, malgré les lourdes sanctions qu’elles encourent. Ce livre est un hommage à leur combat, il est aussi un cri d’alarme. L’islamisme intégriste répandu en terre musulmane, s’implante peu à peu en Occident et constitue une menace pour nos démocraties occidentales, comme elles le clament elles-mêmes haut et fort. Voici 15 portraits chocs de femmes qui invitent à la réflexion et à l’action... Djamila Benhabib, (Ma vie à Contre Coran, éd. H&O), femme politique algérienne qui vit aujourd’hui au Canada ; Aayan Hirsi Ali(Insoumise, Ed. Robert Laffont) femme politique néerlandaise d’origine somalienne ; Israhad Manji, née en Ouganda est journaliste et vit au Canada ; Necla Kelek, est une sociologue allemande d’origine turque ; Mina Ahadi est iranienne ; Talisma Nasreen née au Bangladesh est écrivain, réfugiée en Suède ; Wafa Sultan (Un dieu de haine, St Martint Presse) est syrienne ; Chahdortt Djavann, écrivain (Bas les voiles, et Je ne suis pas celle que je suis, Ed. Flammarion), est née en Iran ; Brigitte Gabriel, libanaise chrétienne vit aux États unis ; Nonie Darwish, journaliste née au Caire vit aux États-Unis, Hélé Bejiest tunisienne ( Islam Pride) ; Haifaa Al Mansour est la première femme saoudienne cinéaste...

 

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Essais

Les Enfants du vide. Sortons de l’individualisme

Allary Éditions - 2018

« Nous sommes libres, sommes-nous pour autant heureux ? La sourde inquiétude qui nous tenaille vient de l’absence d’horizon collectif, de la crise des récits et des structures qui inscrivaient hier encore l’individu dans un tout. Nos parents ont déconstruits ces récits qui étaient des mythes aliénants, et ils ont eu raison. Mais nous ne pouvons nous contenter du rien qui prit leur place.
Si nos aînés sont arrivés au monde dans une société saturée de sens, nous sommes nés dans le vide. Leur mission était de briser des chaînes, la nôtre sera de retisser des liens.
La démocratie repose sur les droits de chacun, mais pas seulement. La tâche de notre génération sera de nous préoccuper de ce "pas seulement" qui fut trop longtemps délaissé : le droit du tout sur chacun. Car si nous ne le faisons pas, les forces les plus autoritaires le feront à notre place. » R.G.

Dans la lignée de Génération gueule de bois, Raphaël Glucksmann interroge le manque d’horizon collectif des générations élevées dans des sociétés individualistes.