LUN. À PARTIR DE 14H À LA GRANDE PASSERELLE 2
CUBA ANNÉE ZÉRO
15 mai 2016.
Cuba ? Très longtemps la Révolution fut conçue
comme un roman national avec Fidel en « narrateur
maximo ». Avec, pour les écrivains, le choix entre
le silence et l’exil. Voici que paraît chez Hoëbeke
une anthologie conçue par Orlando Luis Pardo
Lazo, de cette génération, au tournant de l’année
2000, s’est dite elle-même « génération zéro » :
aucune « contre-théorie » mais un bouillonnement
de l’imaginaire, la fantaisie revendiquée. L’hédonisme individuel après tant
d’années d’héroïsme collectivisé. Face au Devoir en uniforme, le Plaisir de
la multiplicité. Face à la masse homogénéisée, un chaos atomisé. Avec
Ahmel Echevarria, Jhortensia Espineta et Orlando Luis Pardo Lazo
en dialogue avec Karla Suarez. Avec en ouverture : El enemigo d’Aldemar
Matias, un film sur le quotidien d’habitants de La Havane, en forme de conte
ubuesque. Puis, pour finir en musique : Esto es lo que hay de Léa Rinaldi :
plongée dans l’univers clandestin contestataire de « La Aldea » et la première
tournée mondiale d’Aldo Rodriguez, leader du hip-hop à Cuba.

DERNIER OUVRAGE
Essais
Petit traité du racisme en Amérique
Grasset - 2023
Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d’organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n’est qu’avec les nuances qu’on peut avancer sur un terrain si miné. »
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l’on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l’inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l’auteur de La Case de l’oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s’achève sur une note d’espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
DERNIER OUVRAGE
Romans
Nègre de personne
Gallimard - 2016
Gontran Damas, un jeune Noir originaire de Guyane, épris de littérature et engagé dans le mouvement « Négritude » fondé par ses amis Césaire et Senghor, débarque dans le port de New York pour la première fois. Il est accueilli par sa cousine Élisa, et son mari Anton, qui l’hébergent dans leur petit appartement en sous-sol dans Harlem. Damas, tout à la joie et à l’excitation de découvrir New York et Harlem, n’oublie pas qu’il a une mission : prendre contact avec les membres de la NAACP (National Association for Avancement of Coloured People). Bientôt, il fait la connaissance du poète Langston Hughes à qui il confie être porteur d’une invitation pour les intellectuels noirs de Harlem. Grâce à Langston, Damas fait la connaissance d’Anna, une jeune peintre dont il s’éprend et qui lui ouvre d’autres portes : il pénètre les cercles de l’intelligentsia noire de Harlem, et s’immerge dans la culture de ce quartier – la culture du jazz le bouleverse.Cette plongée dans le Harlem des années 30 est une confrontation à la complexité d’un monde où tout peut arriver, aux relations amoureuses décousues, au sexe dans les bordels tenus par des mégères excentriques, aux dangers de la drogue – Gontran rencontre Billie Holiday, vit une aventure avec elle, mais c’est avec Anna qu’il goûtera à la cocaïne. C’est aussi une immersion dans la violence de la rue.Entre émotions amoureuses et discussions politiques confrontant les intellectuels de la NAACP et leurs adversaires de l’UNIA, Damas s’adresse à Césaire et à Senghor et leur fait le récit de son séjour. Il les interpelle, entremêlant poèmes et réflexions, remémoration de souvenirs communs. De même, il évoque son enfance guyanaise, son déracinement. Ce roman se lit comme un texte initiatique et un journal de bord. Initiation à la musique – le jazz, celui des grandes heures de l’Appollo Théâtre et du Cosmo, celui de Billie Holiday chantant Strange Fruits , celui de Charlie Parker et d’Erroll Garner, celui des boîtes de nuits –, initiation à la politique – le récit expose les différents points de vue des intellectuels noirs des années 30 – et initiation à l’amour. Nègre de personne est un beau roman, plein, riche et extrêmement vivant.
Revue de presse :
- « Léon-Gontran Damas fut, en 1934, avec Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, le fondateur à Paris de la revue L’Etudiant noir. Le creuset de ce qui allait devenir la négritude, revendication, par des intellectuels français nés hors métropole, de leurs racines, tout en exprimant leur appartenance à la francophonie, leur amour d’une langue française qu’ils avaient "en partage", selon la belle formule de Maurice Druon, parfois réinventée, enrichie, magnifiée. Trois Noirs, un Sénégalais, un Martiniquais, un Guyanais métis. Mais ce dernier est moins célèbre que ses frères. Sans doute parce que, poète, homme de conviction, même s’il fut à un moment tenté par la politique (député de la Guyane de 1948 à 1951), sa carrière n’a pas atteint le niveau des deux autres, Senghor surtout. Il ne mérite pourtant pas d’être oublié, et l’on sait gré à Roland Brival de l’avoir pris pour héros de ce roman, dans un épisode marquant de son parcours, la découverte des Etats-Unis. »
Livres Hebdo
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Malséance
Atlantiques déchaînés - 2023
Prenant élan sur un poème écrit à vingt ans et lu par Hervé Denis le 1er août 1980 dans un spectacle par la suite interdit par la dictature de Jean-Claude Duvalier, Malséance oppose la violence verbale à la violence de l’histoire et du réel : pauvreté, racisme, héritages coloniaux, migration forcée, postures, impostures... mille formes de domination et de travestissements dans ce que le poète René Philoctète appelait « le procès des hommes contre l’homme ».
Complicité, évidente ou discrète avec de nombreux poètes dans la fonte d’un je/nous : voix singulière et sujet collectif, la poésie devant être faite par tous. Passé, présent, colère, révolte, adhésion et rejet, voyages et transbordements, repères et pertes de repères, implacablement hostile à l’ordre, aux ordres, critique de la permanence et des actualités des malheurs du monde, Malséance est un soupçon de ce que la poésie ou peut-être l’intention poétique se doit d’être envers tous les pouvoirs : l’abolition des frontières et la plus résolue des impolitesses.
Couverture provisoire
DERNIER OUVRAGE
La Havane année zéro
Métailié - 2012
Cuba, 1993. C’est la crise, on ne trouve plus grand-chose à manger, et faute de carburant tout le monde roule à vélo. Julia, la narratrice, est une jeune prof de maths, qui enseigne dans un lycée technologique. Elle navigue entre trois hommes, trois histoires, toutes différentes, et qui vont se retrouver curieusement mêlées. Euclides, son ancien prof de faculté, ex-amant, est brisé par l’exil de ses enfants. Angel est un bel amoureux qui en outre dispose d’un appartement dans le quartier du Vedado, en plein centre-ville – un luxe rare à l’époque. Leonardo est un écrivain à lunettes, grand amateur de rhum et affabulateur de première.
Tous ces personnages sont fascinés par l’histoire d’un certain Antonio Meucci, un Italien émigré à La Havane qui aurait inventé le téléphone avant Graham Bell. Tous souhaitent récupérer le document original qui permettrait de prouver définitivement l’antériorité de l’invention de Meucci sur celle de Bell. Mais surtout, et c’est le plus important : tous mentent, par jeu, par intérêt, par ennui. Coincée entre les trois hommes, la narratrice cherche à démêler le vrai du faux, tout en pratiquant la survie active et quotidienne dans un pays au bord du gouffre.
Dans cette histoire racontée comme une énigme mathématique, Karla Suárez met en scène avec brio une société épuisée, à court de vivres et de rêves, où chacun s’efforce cependant de garder intact tout ce qui peut rendre la vie supportable - l’amour, l’amitié, l’avenir.
Traduit de l’espagnol par françois Gaudry
Revue de presse
Coup de cœur : « (…) Le fil rouge (ou le prétexte) est une enquête sur un Italien qui aurait inventé le téléphone à La Havane, juste avant Graham Bell. Mais le roman, touffu, dense étourdissant, vaut pour la cruelle peinture sociale de ces années-là, de la main de la narratrice, professeur de maths. » T.C. Le figaro littéraire.
« Dans cet Au nom de la rose sauce cubaine construit comme une énigme mathématique, Karla Suarez insuffle l’énergie de la survie, l’humour, l’envie de rêver, de faire l’amour, dans la lignée des chefs-d’œuvre nés du manque, du désastre. » Emmanuelle de Boysson, Marie Claire.
Coup de cœur : « Une véritable leçon de vie, sur le fait de chercher le meilleur de chaque situation, que le pire n’est pas éternel et qu’un jour où l’autre tout s’arrange, que la vie est une question de choix et comme dirait Julia de « point de bifurcation ». Une fois de plus un petit bijou et un très bon moment de lecture » Anne-Sophie, Librairie Mis en page.
« Karla Suárez dresse le portrait d’une Havane troublante en cette année de disette, ravagée par le désespoir. Avec ses personnages énigmatiques et ses hypothèses historiques, elle nous tient en haleine avec cette enquête pleine de rebondissements. » Betty Trouillet, Les incorruptibles.
DERNIER OUVRAGE
Essais
L’eau de toutes parts
Métailié - 2022
Un recueil d’essais captivant sur les sujets chers au grand écrivain cubain : l’amitié, l’exil, la littérature, le cinéma et l’écriture.
Les livres du grand écrivain cubain Leonardo Padura sont un dialogue entre l’Histoire et la littérature, l’île de Cuba et l’exil, la puissance de l’amitié et la dureté des rêves frustrés. Dans ce captivant recueil d’essais, l’auteur explore les coulisses de ses oeuvres les plus célèbres et emblématiques et les sujets qui lui sont les plus chers (la cubanité, la musique, le cinéma, la littérature, le base-ball…). Véritable immersion dans la salle des machines littéraire d’un auteur mondialement reconnu, ce livre personnel et évoca-teur est également un hommage au genre du roman, qu’il maîtrise et affectionne tant.
Une fascinante fenêtre ouverte sur le métier d’écrivain, sur la création artistique et l’importance de la littérature. Une masterclass humaine, brillante et profonde sur l’art du roman avec le rythme, les contradictions, l’humour et les saveurs de Cuba.
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas
DERNIER OUVRAGE
Récit
Le bar des Amériques
Mémoire d’Encrier - 2016
Le bar des Amériques est le roman de l’amour perdu. Perte dont le souvenir et la douleur indépassés installent Bahia dans l’enfermement du ressassement et de l’errance à soi. Un enfermement de trente ans qu’elle croit pouvoir briser lorsqu’un matin, très tôt, sur le bord évanoui de la mer, elle rencontre, comme dans un miroir, un autre visage de l’errance, en la personne de Leeward, un ancien passeur de clandestins à la dérive, dont la vie se limite à boire, le soir, en compagnie de son vieux complice d’autrefois, Hilaire.
Tout au long du récit, dont l’espace central est le huis-clos d’un bar échoué au rez-de-chaussée d’un hôtel à l’abandon, quatre motifs, comme une respiration sous-marine, balisent le vertige en solitude des personnages : les conteneurs, l’île, le naufrage, les migrants.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Une boîte de nuit à Calcutta
Robert Laffont - 2019
Après la parution de son premier livre, Les Immortelles, Makenzy Orcel confirme ici la magie d’une écriture violente et généreuse. Nicolas Idier, au rythme de ses écrits et de ses nombreux voyages, poursuit sa quête d’une autre vision de la littérature. La rencontre de ces deux auteurs reconnus bien au-delà des limites hexagonales témoigne d’une sagesse nouvelle, où la beauté et l’amour triomphent du doute et de la peur.
Makenzy Orcel et Nicolas Idier se sont rencontrés à Pékin en 2012, revus à Paris et, après plusieurs années, se retrouvent à Calcutta. Ils ont mille choses à se raconter : l’amour de leurs mères, la naissance de leurs enfants, leurs projets d’écriture, la révolte contre toutes les injustices, les grandes amitiés qui leur donnent le courage d’écrire. L’un vit entre Port-au-Prince et Paris, l’autre entre Pékin et Delhi, mais ce soir-là, ils sont assis au comptoir d’une boîte de nuit. La musique est si forte qu’elle emporte leurs paroles. C’est alors que l’un se penche vers l’autre et lui propose l’idée d’écrire un livre à deux. Voilà comment est né ce livre qui réunit deux voix de la littérature française et haïtienne. La sincérité absolue et incarnée de leur dialogue est une preuve de confiance et de fraternité comme on en trouve peu dans la littérature contemporaine.
Oscillant entre le roman, la poésie, l’essai, la confidence, sans aucun respect des catégories, Une boîte de nuit à Calcutta traverse toutes les frontières pour atteindre à l’universel.
DERNIER OUVRAGE
Romans
L’authentique Pearline Portious
Zulma - 2016
« Dans not’ monde, y a connaissance à foison, assez pour que t’en prennes et que t’en refuses. Si t’as pas envie, tu peux décider de pas croire plein de choses, de pas t’occuper de comment ces choses-là sont vraies-vraies. Je sais des choses que tu connais pas, et que tu connaîtras jamais. »
Écoutez de toutes vos oreilles l’histoire d’une femme puissante, une prophétesse, une vraie de vraie : Adamine Bustamante. Elle vous dira qu’elle est née en Jamaïque dans une léproserie, où sa mère éphémère, l’authentique Pearline Portius, tricotait des bandages multicolores simplement parce que c’était plus gai. Où la non moins fabuleuse Mman Lazare repoussa l’heure de mourir jusqu’à ses cent cinq ans, bien obligée, pour élever la petite…
Deux voix ne sont pas de trop pour raconter cette histoire. Celle d’Adamine, avec sa verve et son souffle puissant, chuchotant au vent sa version des faits, à l’époque où elle était la plus grande crieuse de vérité de Jamaïque. Et celle de l’écrivain, cherchant à retracer la vie de la dernière prophétesse. Leurs récits se croisent, se répondent – il faut voir Adamine sermonner ce « Monsieur Gratte-Papyé » – et tissent peu à peu la carte de filiations plus secrètes entre deux mondes…
- « C’est un roman pour ceux qui ont envie d’être tenus en haleine, qui ont envie d’apprivoiser un patois coloré, prêts à suspendre leur incrédulité, renonçant à leur besoin que les choses soient ce qu’elles devraient être pour les explorer telles qu’elles pourraient être. » The Scotsman
- « Une belle et classique histoire mère-fille (…) c’est dans le contraste des voix que réside la véritable beauté de ce texte. » The Independent
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
Cuba, année zéro
Hoëbeke - 2016
Cuba, année Zéro est un mouvement littéraire de jeunes écrivains émergents, qui vivent et écrivent à Cuba. Un mouvement essentiellement urbain puisque presque tous vivent à La Havane, et les sujets de leurs textes parlent aussi de la ville. Une autre similitude les rassemble, celle de n’accepter aucune étiquette.
Leur nom de groupe n’est pas lié à leur âge, mais à la date où ils commencent à publier, essentiellement sur des blogs ou dans des revues alternatives : l’année 2000.
Cette anthologie réunit 11 écrivains qui partagent un même univers littéraire raréfié par les interdits et les compromis et s’insurgent contre toute instrumentalisation et dénoncent la fiction du nationalisme, qui pèse comme une chape de plomb sur la création.
À travers onze nouvelles qui parlent aussi bien de prostitution, de drogue, de combats ou encore de zombies. Orlando Luis Pardo Lazo a réussi à mettre sur pied une sélection étonnante pleine d’histoires tout à fait uniques, au style très vif fait d’argot cubain, jeux de mots, un langage proche du slam, qui, ensemble, créent une image forte d’un Cuba loin de la salsa, des cigares et du rhum... Le Cuba d’aujourd’hui tel que le vivent les vrais Cubains.
Traduit de l’espagnol par François Gaudry.
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
Cuba, année zéro
Hoëbeke - 2016
Cuba, année Zéro est un mouvement littéraire de jeunes écrivains émergents, qui vivent et écrivent à Cuba. Un mouvement essentiellement urbain puisque presque tous vivent à La Havane, et les sujets de leurs textes parlent aussi de la ville. Une autre similitude les rassemble, celle de n’accepter aucune étiquette
Leur nom de groupe n’est pas lié à leur âge, mais à la date où ils commencent à publier, essentiellement sur des blogs ou dans des revues alternatives : l’année 2000.
Cette anthologie réunit 11 écrivains qui partagent un même univers littéraire raréfié par les interdits et les compromis et s’insurgent contre toute instrumentalisation et dénoncent la fiction du nationalisme, qui pèse comme une chape de plomb sur la création.
À travers onze nouvelles qui parlent aussi bien de prostitution, de drogue, de combats ou encore de zombies. Orlando Luis Pardo Lazo a réussi à mettre sur pied une sélection étonnante pleine d’histoires tout à fait uniques, au style très vif fait d’argot cubain, jeux de mots, un langage proche du slam, qui, ensemble, créent une image forte d’un Cuba loin de la salsa, des cigares et du rhum... Le Cuba d’aujourd’hui tel que le vivent les vrais cubains.
Revue de presse :
- « Cette anthologie, magnifiquement illustrée par les artistes El Sexto (Danilo Maldonado) et Luis Trapaga, montre des auteurs qui s’insurgent contre toute instrumentalisation et dévoilent la fiction du nationalisme, qui pèse comme une chape de plomb sur la création. Le sarcasme, la déterritorialisation, le travestisme, la fragmentation, le coloquialismo (langage familier), l’hybridation, l’aventure et l’imagination, redessinent les signes d’identité, récupèrent leur capacité de subversion et resignifient l’utopie. »
Le Monde
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
Cuba, année zéro
Hoëbeke - 2016
Cuba, année Zéro est un mouvement littéraire de jeunes écrivains émergents, qui vivent et écrivent à Cuba. Un mouvement essentiellement urbain puisque presque tous vivent à La Havane, et les sujets de leurs textes parlent aussi de la ville. Une autre similitude les rassemble, celle de n’accepter aucune étiquette
Leur nom de groupe n’est pas lié à leur âge, mais à la date où ils commencent à publier, essentiellement sur des blogs ou dans des revues alternatives : l’année 2000.
Cette anthologie réunit 11 écrivains qui partagent un même univers littéraire raréfié par les interdits et les compromis et s’insurgent contre toute instrumentalisation et dénoncent la fiction du nationalisme, qui pèse comme une chape de plomb sur la création.
À travers onze nouvelles qui parlent aussi bien de prostitution, de drogue, de combats ou encore de zombies. Orlando Luis Pardo Lazo a réussi à mettre sur pied une sélection étonnante pleine d’histoires tout à fait uniques, au style très vif fait d’argot cubain, jeux de mots, un langage proche du slam, qui, ensemble, créent une image forte d’un Cuba loin de la salsa, des cigares et du rhum... Le Cuba d’aujourd’hui tel que le vivent les vrais cubains.
Revue de presse :
- « Cette anthologie, magnifiquement illustrée par les artistes El Sexto (Danilo Maldonado) et Luis Trapaga, montre des auteurs qui s’insurgent contre toute instrumentalisation et dévoilent la fiction du nationalisme, qui pèse comme une chape de plomb sur la création. Le sarcasme, la déterritorialisation, le travestisme, la fragmentation, le coloquialismo (langage familier), l’hybridation, l’aventure et l’imagination, redessinent les signes d’identité, récupèrent leur capacité de subversion et resignifient l’utopie. »
Le Monde
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Le Jeu d’Inéma
Le Temps des Cerises - 2016
Du « je » au « jeu », dans cette distance qu’évoquait Pessoa entre « moi » et celui que je crois être moi, dans cette distance qui appelle au voyage : « je n’ai que bouche d’horloge déréglée ».
Et là même, dans ce dérèglement-découverte de l’impossible soi et du monde alentour, se construit le poème.
De nuit. En terre d’alcools, blessures et pauvreté.
En terre de mauvaise vie.
Solidaire du drame de « ceux qui accèdent à l’éternité sans médailles d’or ».
Car qu’est le poète sinon « cet excès d’accès à l’autre » ?
Le jeu d’Inéma nous entraîne dans ces quartiers que l’on dit de non-droit, dans ces queues
de ville, vestiges ou excroissances, cités béton-carton où le marcheur ne marche qu’à ses risques et périls. La géographie du poète n’est pas affaire de beaux jardins, et son paysage amoureux ne compte pas de poupées sages. C’est dans la violence des sentiments des laissés-pour-compte que le langage va chercher sa vérité, sa tendresse même. « Muni de fêtes liquidant des naufrages modu- lés » la voix qui joue à dire « je » ou le « je » qui joue à se cacher dans le « jeu », cherche la fête sous le désastre, se mouille, se dépense, marche, boit, ne veut rien rater du vivant. C’est dans la matière même du délabrement et du désœuvrement que s’affirme, lucide et ivre, la plénitude du vivant. « Je dors une fois par an » et « c’est à mes sueurs que je donne la parole ».
Il y a dans ce poème quelque chose qui tient d’Une saison en enfer. Tout y est nourri d’une fulgurante révolte. Jusqu’à l’amour et le désir, présents, mais « comme une phrase sauvage coupée en deux ».
N’est pas poète des bas-fonds qui veut, tête penchée-levée.
N’est pas qui veut poète de l’errance encerclée. Dos au mur. Ou à la mer. Porte-parole, peut- être malgré lui, du chant de ceux qui déchantent, mais rêvent quand même.
N’est pas, avec une telle force, capable qui veut, d’assumer, dans les conditions du pire, le droit d’inventer son soi-même et son autre. Il s’agit là, sans aucun doute, d’un grand texte poétique. Car, quoi que lui offre ou lui oppose la vie : alcool ou bras de mer, errance, ancrage, échouage, solitude, désir, il sait que le bien le plus précieux est de ne « jamais perdre la maîtrise des naufrages ».
Extrait de la préface de Lyonel Trouillot
DERNIER OUVRAGE
Romans
Les Brasseurs de la ville
Philippe Rey - 2016
Port-au-Prince. Une famille négocie sa survie au jour le jour. Il est maître- pelle sur un chantier, portefaix au dos labouré par des sacs de farine ; elle est marchande ambulante de serviettes, repasseuse chez les messieurs célibataires du quartier, n’hésitant à se donner à eux car sinon « la chaudière ne monterait pas le feu ». Cinq enfants. Leur fille ainée, Babette, adolescente, est leur seul espoir : elle a son brevet, leur offrira un gendre riche car elle est belle, « longues jambes, un large bassin qui donne de l’ampleur à ses fesses rondes et hautes ». Sa mère la rêve en Shakira.
Un certain M. Erickson se présente un jour, bien plus âgé qu’elle, très riche. Et surtout généreux pour la famille qu’il installe dans une confortable maison. Cet homme mystérieux pourvoit à tout. Mais pourquoi métamorphose- t-il Babette en blonde dont « les cheveux se secouent et ne perdent pas leur pli », au point que le quartier la nomme dorénavant la Barbie d’Erickson ? Sa mère constate, désolée : « ma fille n’est plus ma fille ». Qui est-il réellement, ce personnage aux trois maîtresses, vivant dans une luxueuse mai- son barricadée, entouré de gardes du corps ? En « putanisant » Babette, ses parents semblent s’être engagés sur une voie aux multiples périls, dont ils pressentent avec effroi qu’elle est sans retour.
Dans Les brasseurs de la ville, épopée à travers les quartiers pauvres de Port-au-Prince, du matin au soir, chacun des multiples personnages in- vente ses propres pas pour danser avec sa croix. Evains Wêche signe un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du peuple haïtien contre la déchéance et la mort, un peuple qui brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s’entremêlent des histoires de courage, d’amour et de folie.
Revue de presse :
- « Un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du peuple haïtien contre la déchéance et la mort, un peuple qui brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s’entremêlent des histoires de courage, d’amour et de folie. »
Livres Hebdo - « "Quand je descends à Port-au-Prince, je suis toujours impressionnée. On n’explique pas Port-au-Prince. On vit Port-au-Prince", souligne l’héroïne du premier roman d’Evains Wêche. Et pour vivre Port-au-Prince comme cette mère de famille nombreuse, il faut sans cesse agir, rebondir et se démener. Ils sont des milliers ainsi à brasser la ville (d’où le titre du roman), ces habitants qui sans cesse s’agitent et façonnent la capitale haïtienne autant qu’elle les modèle. »
Le Figaro