GRANDE APRÈS-MIDI ENTRE ORIENT ET OCCIDENT, DÈS 14H, SAMEDI À LA GRANDE PASSERELLE 2
L’INVENTION DE L’ORIENT
13 mai 2016.
« Dans les temps anciens, il y avait un élément, un corps, ce corps a été
coupé en deux, à chaque moitié on a donné un nom, Orient et Occident.
Depuis chaque moitié de ce corps pleure l’autre moitié » dit le chanteur
syrien Abed Azrié. Dans Tout est halluciné la Libanaise Hyam Yared plonge
dans l’histoire du Moyen-Orient, de Beyrouth au Caire, explore « au-delà des
guerres et des massacres, les mensonges et les mythes fondateurs d’identités
factices, meurtries et meurtrières » (Le Monde). Toute l’oeuvre de Mathias
Énard est une ode à l’Orient : Boussole nous transporte de Vienne aux
rivages de la mer de Chine en passant par Istanbul, rendant hommage au
passage à tout « ceux qui, vers le levant ou le ponant ont été à tel point épris
de la différence qu’ils se sont immergés dans les langues, les cultures ou
les musiques qu’ils découvraient, parfois jusqu’à s’y perdre corps et âme. »
Charles King, dans un magnifique récit, nous transporte au Pera Palace,
premier hôtel de luxe créé pour accueillir les voyageurs occidentaux de
l’Orient Express, qui les amenait jusqu’aux portes de l’Orient. À travers son
quintet de l’Islam, Tariq Ali nous démontre que son histoire est celle d’une
culture riche, tolérante et qui a eu ses Lumières ».
► Sam. 14h15
TURQUIE, NOUVELLES VOIX
Aux portes de l’Europe, aux portes d’un monde en guerre, la Turquie, zone de
fracture. Comment une nouvelle génération d’écrivains turcs affronte-t-elle
les contradictions et la complexité de cette Turquie plurielle qui a tant de
mal à se percevoir comme telle ? La littérature turque est en ébullition, à
l’image du pays : des romanciers de la génération qui a commencé à écrire
au tournant des années 2000, comme Hakan Günday (récent prix Médicis
étranger), prennent la parole contre la dictature sur les esprits, l’obscurantisme
intellectuel, religieux et politique, disséquent les mécanismes du
pouvoir et les composantes d’une société tentée également par l’Europe
et le repli sur soi. Autant de regards pour décrire une société en pleine
mutation, dans un contexte politique particulièrement tendu : avec Hakan
Günday (Encore et sa nouveauté Topaz,Galaade Éditions), Çiler Ilhan
(L’Exil, Galaade Éditions), Ece Temelkuran (À quoi bon la révolution si je
ne peux danser, JC Lattès). Une rencontre « Turquie, entre Orient et Occident
» avec également Ahmet Insel et qui sera suivie du film sur l’Istanbul
d’Orhan Pamuk Innocence of memories (voir ci-dessous).
► Sam. 14h-15h30 Grande Passerelle 2
INNOCENCE OF MEMORIES : L’ISTANBUL D’ORHAN PAMUK
Avec l’argent de son prix Nobel, Orhan Pamuk a
ouvert un étonnant musée à Istanbul, fascinante
mise en abyme de son roman, Le musée de l’innocence
(2011), histoire d’un amour impossible qui
revit à travers une collection fétichiste d’objets.
Une déambulation nocturne et onirique dans les
rues de la métropole turque, méditation labyrinthique
sur la perte, l’amour et la ville, devenue
pour Pamuk une partie de lui-même.
►Sam. 15h45, Grande Passerelle 2
DERNIER OUVRAGE
Romans
Berlin-Moscou
Sabine Wespieser Editeur - 2014
Vlady Meyer, ancien dissident d’Allemagne de l’Est, s’adresse à son fils qui, lui, a parfaitement pris le virage de la social-démocratie dans une Allemagne tout juste réunifiée. Sa fidélité à ses convictions marxistes a coûté à Vlady son poste à l’université. Désemparé face à un monde qui semble avoir fait du capitalisme son horizon indépassable, il tente d’expliquer ce que fut la belle utopie du communisme et remonte pour cela dans la généalogie familiale.
Fils d’une communiste juive allemande réfugiée en Union soviétique, il a vécu son enfance à Moscou pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1945, fidèle parmi les fidèles, sa mère revient avec lui dans ce qui est devenu la RDA, où se déroulera toute son existence militante.
Alors qu’il se regarde dans le miroir de l’histoire, Vlady tente de découvrir s’il est véritablement le fils du célèbre Ludwig, agent secret soviétique en rupture avec le Komintern, assassiné sur ordre de Staline alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Trotski – en qui l’on reconnaîtra la figure historique d’Ignace Reiss. Sa quête de vérité est d’autant plus ardente qu’elle est assortie de terribles soupçons sur le rôle qu’aurait joué dans cette disparition sa propre mère.
Tariq Ali écrit sur les illusions trahies et les espérances détruites, donne chair et corps à une incroyable galerie de portraits et nous entraîne, de Moscou à Berlin, en passant par Vienne, Hanoï, Barcelone ou Paris, dans les méandres d’une histoire politique exaltante et tragique.
Roman traduit de l’anglais par Bernard Schalscha et Patrick Silberstein
Revue de presse
- « Dans l’étonnant Berlin-Moscou, le Britannique Tariq Ali offre un bilan du communisme. (…) L’étourdissante fresque construite par Tariq Ali est placée sous le signe de la lucidité. Les brillants esprits qui se sont tant appliqués à réaliser l’Idée ne sont pas simplement sacrifiés. Ils se laissent surprendre par leur propre conformisme. Par leur besoin d’appartenir à cette famille de remplacement qu’est la puissante confrérie des aigrefins. Un roman subtil où l’Histoire dévoile son intimité avec une pudeur émouvante. » Le Monde des livres
- « Quant à Tariq Ali, lui a compris qu’il n’est de roman (même, et surtout, politique) qui ne soit d’espionnage. Que tout romancier est un agent secret. C’est ce qui rend si passionnant ce Berlin-Moscou où il laisse en plus libre cours à son sens du récit, des rencontres de hasard et fertiles. Les Mille et une nuits autant que Stendhal se sont penchés sur le berceau de ce livre, dont ils sont les bonnes fées. » Livres hebdo
DERNIER OUVRAGE
Romans
Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs
Actes Sud - 2020
Pour les besoins d’une thèse consacrée à “la vie à la campagne au XXIe siècle”, l’apprenti ethnologue David Mazon a quitté Paris et pris ses quartiers dans un modeste village des Deux-Sèvres. Logé à la ferme, bientôt pourvu d’une mob propice à ses investigations, s’alimentant au Café-Épicerie-Pêche et puisant le savoir local auprès de l’aimable maire – également fossoyeur –, le nouveau venu entame un journal de terrain, consigne petits faits vrais et mœurs autochtones, bien décidé à circonscrire et quintessencier la ruralité.
Mais il ignore quelques fantaisies de ce lieu où la Mort mène la danse. Quand elle saisit quelqu’un, c’est pour aussitôt le précipiter dans la Roue du Temps, le recycler en animal aussi bien qu’en humain, lui octroyer un destin immédiat ou dans une époque antérieure – comme pour mieux ressusciter cette France profonde dont Mathias Enard excelle à labourer le terreau local et régional, à en fouiller les strates historiques, sans jamais perdre de vue le petit cercle de villageois qui entourent l’ethnologue et dessinent (peut-être) l’heureuse néoruralité de nos lendemains.
Mais déjà le Maire s’active à préparer le Banquet annuel de sa confrérie – gargantuesque ripaille de trois jours durant lesquels la Mort fait trêve pour que se régalent sans scrupule les fossoyeurs – et les lecteurs – dans une fabuleuse opulence de nourriture, de libations et de langage. Car les saveurs de la langue, sa rémanence et sa métamorphose, sont l’épicentre de ce remuement des siècles et de ce roman hors normes, aussi empli de truculence qu’il est épris de culture populaire, riche de mémoire, fertile en fraternité.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Malafa
Galaade - 2016
Antalya, située au sud de la Turquie, est la destination touristique bon marché par excellence. A des prix si alléchants, vous, le touriste, devrez faire le tour de tous les magasins, un par un, qu’il s’agisse de cuirs, de tapis ou de bijoux. Vous voici arrivé devant le Grand Bazar, immense magasin et pôle d’attraction de toute la ville. Son nom : Topaze. Vous serez forcé d’y entrer, et vous vous dirigerez vers ce qu’il y a de moins coûteux. Evidemment ! Mais vous vous heurterez alors à Kozan. Kozan est là pour vous convaincre d’acheter les plus beaux bijoux du monde ! Il vendrait n’importe quoi, Kozan, du moment qu’il vend. Il a même son argot, Kozan, pour mieux vous faire oublier le monde extérieur. Topaze, c’est un monde à part, une langue à part, et quand on entre chez Topaze, quand on parle à Kozan, le monde entier s’évanouit. Chez Topaze, on est ailleurs, terre de rêves et de mensonges, bling-bling et arnaques assurés. Hakan Günday, l’auteur d’Encore, Prix Médicis étranger 2015, choisit avec Malafa d’explorer d’un tout autre point de vue les relations entre Orient et Occident, n’hésitant pas à comparer tourisme et diplomatie et offrant au lecteur une critique sociale et économique drôle, acerbe et sans concession du tourisme de masse en Turquie.
DERNIER OUVRAGE
Nouvelles
L’Exil
Ils ont subi violences physiques, verbales et sexuelles. Ils n’ont le droit d’exister ni dans leurs corps, ni dans leurs âmes, ni de se conformer à leur âge. Ni de parler leur propre langue dans leur propre pays. Leur enfance, leur féminité et leur masculinité leur ont été volées, comme leur a été refusé le droit de vivre leur vie.
Tziganes exilés de leur passé, de leur langue et de leur quartier à Istanbul, fillette enterrée vivante en Inde mais sauvée par des chiens errants, amoureux qui n’a pas l’autorisation d’épouser sa bien-aimée et qui se venge sur ses parents, les héros du récit sont reconnaissables entre tous : des gens ordinaires, dont le destin peuple les pages glacées des journaux.
Çiler Ilhan donne dans ce recueil un visage et une voix à l’exil et à l’injustice.
DERNIER OUVRAGE
Documentaire
Minuit au Pera Palace. La naissance d’Istanbul
Payot - 2016
En 1892, le Pera Palace à Istanbul fut le premier hôtel de luxe créé pour
accueillir les voyageurs occidentaux montés à bord du mythique Orient
Express qui les amenait jusqu’aux portes de l’Orient. Agatha Christie, John
Dos Passos, Ernest Hemingway, Léon Trotsky et Joseph Goebbels foulèrent
tour à tour ses sols rutilant de marbre et empruntèrent son ascenseur électrique,
le deuxième du genre en Europe après celui de la Tour Eiffel. Sis en
plein quartier des ambassades, son hall grouillait de tant d’espions qu’un
écriteau les enjoignait de laisser les places assises aux véritables clients de
l’hôtel... Celui-ci survécut même à l’explosion d’une bombe placée par les
services secrets bulgares dans les bagages d’un diplomate britannique. Là,
entre Orient et Occident, se fit l’Histoire. Celle d’Istanbul, qui quitta à jamais
les atours séduisants de la Constantinople cosmopolite de jadis pour entrer
de plain-pied dans la modernité. Puis, au début des années 1920, celle de
l’Empire ottoman, qui céda la place à la jeune République turque de Mustafa
Kemal. Enfin, celle du monde qui, entre la fin du xixe siècle et le début de la
guerre froide, fut agité d’incroyables bouleversements.
Un livre foisonnant, d’une grande force narrative, qui dépeint tout un pan de
l’histoire du monde à partir de la destinée d’un grand hôtel. C’est aussi un
hommage vibrant à la diversité et à la tolérance.
Traduit de l’anglais (États-unis) par Odile Demange
Revue de presse :
- « Il serait sans doute trop facile de dire que le livre, à l’intrigue byzantine, relève de l’art de la mosaïque. Mais, dans ces fragments de ville racontés par King, se dessine bel et bien une histoire politique, sociale, artistique, une histoire des mentalités et des idées, dont ne peut que souligner à quel point elle éclaire notre monde contemporain. Il faut lire Minuit au Pera Palace, qu’on aime Istanbul ou que l’on n’y ait jamais mis les pieds. Plus encore peut-être dans ce dernier cas. »
Le Monde - « Le Pera Palace : dernier murmure de l’Occident sur la voie de l’Orient »
chronique littéraire sur France Musique - « C’est là le coup de génie de Charles King, professeur de relations internationales à l’université de Georgetown, à Washington : se focaliser sur un lieu, véritable camp de base pour mieux rayonner ensuite autour de la si complexe "question d’Orient", cette "accumulation de querelles territoriales, mouvements nationalistes et impasses internationales » (…) Le récit est nerveux et le rythme endiablé. Charles King est le professeur idéal, si peu universitaire et tellement bon conteur. »
L’Express - « De l’intérieur, totalement restructuré, il ne reste plus grand-chose du charme mélancolique d’un hôtel qui fut longtemps le plus fameux d’Istanbul et l’un des plus célèbres d’Europe. Une partie du quartier de Tepebasi, où il se dresse, fut éventrée dans les années 80 pour créer une autoroute urbaine, et des grandes tours ont surgi juste à côté. Construit en 1892 pour accueillir les voyageurs de l’Orient-Express, le Pera Palace hébergea aussi bien Agatha Christie que Hemingway, Trotski partant pour l’exil, Marlene Dietrich, Greta Garbo et d’autres gloires du cinéma. Son histoire se confond avec celle de la naissance de l’Istanbul moderne, sur fond d’effondrement de l’Empire ottoman et d’avènement de la République laïque inspirée du modèle jacobin, créé par Mustafa Kemal. »
Libération
DERNIER OUVRAGE
Essais
La Nouvelle Turquie d’Erdogan
La Découverte - 2015
Depuis 2002, la Turquie est dirigée par l’AKP (Parti de la justice et du développement) et par son leader charismatique, Recep Tayyip Erdogan. Ce pouvoir " musulman-démocrate " a profondément modifié le pays : urbanisation, forte croissance de l’économie, négociations avec l’Union européenne, rôle majeur au Moyen-Orient, etc. Pour autant, le bilan de ce long règne est ambivalent. Les avancées sur le front de la démocratisation ont progressivement laissé place à un autoritarisme rampant et à une politique de réislamisation de la société. L’armée turque a perdu son rôle de tutelle du régime, au prix de procès politiques fortement entachés d’irrégularités. Depuis 2008, les négociations avec l’UE piétinent. Des pas courageux pour résoudre le problème kurde ont été suivis par des mesures répressives, qui se sont étendues à l’ensemble des revendications démocratiques. Les protestations de Gezi, en 2013, ont révélé le visage autoritaire du pouvoir et les mutations en cours de la société. Dans cet essai documenté, Ahmet Insel nous éclaire sur les facteurs d’ascension de l’AKP, la stratégie politique et la persistance des succès électoraux d’Erdogan malgré les affaires de corruption et la lutte ouverte avec la communauté Gülen. Il montre ainsi que la société turque est constamment tiraillée entre culpabilités refoulées et désir de libération, entre peur de perdre son identité socio-historique et volonté d’être pleinement dans le monde moderne.
Revue de presse :
- « Ahmet Insel, économiste et politologue turc, professeur à Paris-I après l’avoir été à Galatasaray, nous propose un livre éclairant sur l’histoire de ce courant politique qui n’entre pas dans nos cases préformatées. Il remonte pour cela à la chute de l’Empire ottoman et à la révolution kémaliste des années 1920, qui a laïcisé et occidentalisé à la hussarde (et à la française) une société encore archaïque. Il analyse la lente déchéance de ce régime appuyé sur l’armée, prompte au coup d’Etat. »
Politis - « Un ouvrage en tout point remarquable. »
Alternatives internationales - « Figure de l’intelligentsia dite libérale de Turquie (…) Ahmet Insel revient sur tout un pan de l’histoire contemporaine turque. En décryptant l’histoire de plus de treize ans de règne sans partage de l’AKP, (…) il écrit cet essai avec le recul nécessaire pour expliquer les recettes du succès de ce parti. »
France Arménie - « Fin connaisseur de la vie politique turque, Ahmet Insel est un intellectuel engagé en faveur des questions sensibles (kurde, arménienne, des droits de l’homme). Flegmatique et sosie de Vittorio Gassman, cet éditorialiste des quotidiens Radikal et Cumhuriyet, signe là une excellente synthèse des treize années de pouvoir des islamistes et dresse un portrait peu flatteur de l’actuel président turc. »
Le Monde - « Brillant politologue passé par les universités de Galatasaray et de Paris-Sorbonne, Ahmet Insel offre dans cet essai un tableau précis des treize ans qui ont métamorphosé la Turquie. »
Sud Ouest - « Ahmet Insel mène sa réflexion en retraçant vingt ans de vie politique turque, resituant de façon précise et concise de très nombreux évènements marquants. Un livre utile pour comprendre le présent et l’avenir proche. »
La Croix - « Dans une analyse fine de ce qui apparaît désormais comme une nouvelle Turquie, Ahmet Insel (…) se penche sur les racines de cette mutation initiée par l’AKP, le parti conservateur musulman. »
Les Echos
DERNIER OUVRAGE
Romans
Tout est halluciné
Fayard - 2016
Justine est née une deuxième fois à l’âge de cinq ans, au sortir d’un coma qui l’a laissée amnésique. Dans la poussière et le vacarme du Caire, pour l’aider à reconstituer ses souvenirs, elle ne peut pas compter sur son père, qui préfère lui réciter en français des versets des Evangiles, pleurer des siècles plus tard la chute de l’empire chrétien d’Orient, et qui refuse, que ce soit en français ou en arabe, de prononcer certains mots, parmi lesquels « mère » et « Liban » – leur pays d’origine. Justine devra combler elle-même les blancs du langage paternel, qui sont aussi ceux de son existence. Cette mère dont l’absence prend tant de place, ce pays ravagé autrefois berceau de tant d’espoirs. Ainsi mesurera-t-elle, comme en écho à ses propres aspirations à la liberté, combien d’illusions brisées jalonnent l’histoire du Moyen-Orient.
Des rêves d’émancipation aux violences les plus absurdes, de la Grande Syrie laïque d’Antoun Saadé aux ruines de Beyrouth, il lui faudra découvrir ce que les armes et les ceintures d’explosifs auront coûté à sa propre enfance pour espérer trouver un jour sa place dans le chaos du monde.
Revue de presse :
- « Tout est halluciné est un roman sur l’émancipation de l’être. Sur la difficulté de s’affranchir du passé pour construire un avenir à l’unisson de nos véritables aspirations. Un roman sur la fiction. Celle qui nous entrave et qu’on appelle ’mensonge’ mais aussi celle qui nous libère, et qu’on appelle littérature... - Marie-Madeleine Rigopoulos, chroniqueuse de « Cosmopolitaine ». »
France inter - « Tout au long de cette quête de soi et d’émancipation dans laquelle, entre espoirs et désillusion, se fait entendre l’écho des « printemps arabes », la romancière rouvre toute grande L’Armoire des ombres (titre de son premier roman, Sabine Wespieser, 2006) pour mettre en lumière, au-delà des guerres et des massacres, les mensonges et les mythes fondateurs d’identités factices, meurtries et meurtrières ; les tiraillements de sociétés incapables de se penser dans la multiplicité et d’individus refusant leur propre pluralité. »
Le Monde - L’écrivain évoque son roman dans l’émission #MOE
DERNIER OUVRAGE
Essais
Comment conduire un pays à sa perte. Du populisme à la dictature
Stock - 2019
« Comment et pourquoi un populiste sans pitié, avec l’aide d’une bande de partisans toujours plus nombreux, a pu mettre fin à la démocratie turque au cours de la nuit du 15 juillet 2016 est une histoire longue et compliquée. Le propos de ce livre n’est pas de raconter comment nous avons perdu notre statut de démocratie, mais d’essayer d’en tirer des leçons au profit du reste du monde. Chaque pays, bien évidemment, s’inscrit dans un contexte qui lui est propre, et certains choisissent de croire que leur démocratie bien éprouvée et leurs solides institutions les protègent de pareilles « complications ». Toutefois, les similitudes, si frappantes, entre ce que la Turquie a traversé et ce que le monde occidental a commencé à vivre peu après, sont trop nombreuses pour être ignorées. »
Dans ce livre ambitieux, passionné et provocateur, Ece Temelkuran dissèque la montée du populisme dans le monde. Elle révèle les schémas et explore les causes profondes et les différentes façons dont les pays, mêmes les nôtres, peuvent sortir de la démocratie sans s’en apercevoir. Pour la journaliste, les soulèvements récents survenus en Turquie font partie d’un phénomène mondial qui doit servir d’avertissement aux pays occidentaux ayant encore la possibilité de rompre avec ce schéma. Puisant aussi bien dans sa propre expérience que dans l’Histoire, Ece Temelkuran expose une pensée clairvoyante et incisive pour la défense de la démocratie.