TEMPS FORTS DU SAMEDI : Après-midi prix Bouvier

Car tout voyage est aussi intérieur...

22 mai 2015.

APRÈS-MIDI POUR LE PRIX BOUVIER : SAMEDI À PARTIR DE 14H AU VAUBAN 1

 

PAOLO RUMIZ
PRIX BOUVIER 2015 !

Le plus grand écrivain-voyageur italien et une des belles découvertes du festival – son livre Aux frontières de l’Europe (2011), finaliste du prix du Livre européen, avait même été édité en France (Hoëbeke) avant de l’être en Italie. L’Ombre d’Hannibal (2012) avait reçu le prix de l’essai de l’Express. Le Phare : voyage immobile (Hoëbeke) récit d’un long séjour dans un phare perdu en Adriatique a reçu le prix Bouvier, à l’unanimité du jury !

Avec deux phrases de Robert-Louis Stevenson, qu’aimait tant Nicolas, en ouverture de la grande rencontre de cet après-midi : « le Dehors guérit » et « Tout récit de voyage est un fragment d’autobiographie » à penser d’un seul mouvement – s’agissant d’un moi dépouillé par le monde de ses « trop pleins », mis à nu, bousculé, révélé à lui-même. Avec Gilles Lapouge, Paolo Rumiz, Blaise Hofmann, Cédric Gras, Kathleen Jamie à 16h15. Précédé par la remise du prix Bouvier, supporté par Terres d’aventure, et doté de 5 000 € (jury, présidé par Pascal Dibie : Ch. Jordis, G. Lapouge, D. Fauquemberg, L. Alcoba, A. Dugrand, B. Larsson). En ouverture de l’après-midi : Wakhan, un autre Afghanistan de Cédric Houin, véritable poème cinématographique, quête de sensations pures, aux côtés des tribus Wakhis et Khirgizes dans les paysages vertigineux du corridor du Wakhan, à 4 000 m d’altitude. Et pour conclure cet après-midi magique, une autre œuvre, d’une beauté stupéfiante, profondément humaine, donnant tout son poids au silence : Hiver nomade de Manuel Von Sturler (à 17h30).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Atlas des paradis perdus

Arthaud - 2017

Rares sont les réussites. Pourtant, faute de savoir édifier des paradis doués d’une éternelle espérance de vie, les civilisations ont parfois réussi à manufacturer des petits bouts d’édens, des olympes provisoires capables de luire quelques jours ou quelques siècles à l’horizon de nos mélancolies. Des jardins d’Eden à la nouvelle Cythère de Bougainville, aux paradis de l’enfance de Walt Disney : voyage au cœur des paradis terrestres…

Revue de presse

"L’humanité a tendance à se bâtir des eldorados, réels ou imaginaires. Gilles Lapouge en dresse un inventaire érudit et joyeux dans cet ouvrage joliment illustré." (Bernard Lehut, RTL)

"Voyageur de toujours, Gilles Lapouge établit la carte des paradis perdus, réels ou imaginaires." (Un livre un jour, France TV)

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Marquises

Zoé éditions - 2014

Aux antipodes de l’Europe, voici les Marquises, une terre mythique, célébrée par Melville, Brel et Gauguin.
L’espace d’un hiver, Blaise Hofmann a parcouru les six îles habitées de l’archipel des Marquises. Et une île déserte.
Tour à tour bousculé, méditatif, ironique, emballé, il rend hommage à l’hospitalité des Marquisiens, à leur renouveau culturel. Il ne ferme toutefois pas les yeux sur les pick-up Toyota et les poulets aux hormones made in USA.
Blaise Hofmann fait le lien entre le passé de l’archipel et le quotidien d’aujourd’hui, il entremêle légendes insulaires, récits de navigateurs, comptes rendus de missionnaires, romans aventureux, correspondances de colons, presse locale, statuts Facebook et Tweeter. La nature y est aussi un personnage à part entière, une présence sensuelle.
C’est un carnet de route plein d’autodérision. Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur ces îles du « bout du monde ».


Vidéo

 

DERNIER OUVRAGE

 

Le phare : Voyage immobile

Hoëbeke - 2015

Paolo Rumiz pour son nouveau livre a fait un voyage auquel même lui sans doute ne s’attendait pas. Lui qui a longé les 6 000 kilomètres des frontières de l’Europe du nord au sud, traversé les Balkans, franchi les montages à la recherche d’Hannibal, ramé tout au long du fleuve le Pô, lui, le grand voyageur italien, décide de vivre et de nous faire vivre son premier voyage immobile dans un phare perdu au milieu de la Méditerranée, loin de tout et de tous, hormis les gardiens.
Soudain libéré de tout contact avec le monde extérieur – il n’a ni radio, ni télé, ni internet, ni même un téléphone – il se consacre, quand le temps le permet, à l’exploration de son environnement plutôt réduit puisque le phare est perché sur un récif où il n’y a aucune autre habitation. Il nous présente donc tour à tour la nature, la faune domestique (il y a quand même un âne et une poule) et la faune sauvage (dominée par les innombrables oiseaux), les poissons, le bâtiment où il loge, ceux qui l’habitent ou qui l’ont habité jadis, sans oublier d’autres occupants de phares qu’il a connus dans son enfance, il nous parle du temps qu’il fait, des vents, des bateaux qui passent, de ses pensées, de ce qu’il mange et de bien d’autres choses encore. Bref, il nous dit tout, sauf le nom de cet archipel mystérieux, qu’il tient à cacher, de peur d’y voir déferler des hordes béotiennes. Il livre certes quelques indices, mais ceux-ci amènent le lecteur à se demander si la vérité ne serait pas plus compliquée qu’il n’y paraît et à conclure que le phare du récit pourrait bien être, en réalité, un savant amalgame d’expériences diverses. En tout cas, le récit est prenant, et inoubliable. C’est avec une indéniable volupté que ceux qui rêvent d’une tour d’ivoire se laisseront entraîner jusqu’à ce lieu austère, à l’écart du monde, même s’il faut en repartir.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Alpinistes de Mao

Stock - 2023

Ils s’appelaient Xu Djin et Liu Lianman, n’avaient jamais vu de montagnes auparavant et encore moins pratiqué l’alpinisme de quelque façon que ce soit. En 1960, le Parti communiste chinois les élève au grade de « désignés volontaires » et leur commande ainsi qu’aux camarades qui les accompagnent de conquérir le Qomolangma, tel que les gens du cru désignent l’Everest depuis toujours. Mission supplémentaire, ils sont tenus de déposer sur le toit du monde (8 849 mètres) un buste de Mao Zedong en un geste symbolique supposé souligner la conquête définitive du Tibet. Le climat de propagande est tel que l’opinion du pays tout entier néglige que la plus haute montagne de la planète a été vaincue une première fois sept ans plus tôt depuis le versant népalais par Edmund Hillary et Tensing Norgay.

Au terme d’une enquête approfondie, Cédric Gras qui a fréquenté ces confins à plusieurs reprises, restitue, sur fond de famine paysanne et de répression à grande échelle, cette ascension nimbée de mystère et de mensonges. Ces spécialistes improvisés côtoient la mort qui sans cesse menace, et les corps bien réels de Sandy Irvine et George Mallory, disparus en 1924. Malgré leur dévouement et leur obstination, Xu Djin et Liu Lianman n’en finiront pas moins dans un camp de rééducation de la Révolution culturelle avant d’emporter dans leurs tombes les secrets himalayens du régime chinois.

Avec le savoir-faire qu’on lui connaît, grâce à toute une série de documents inédits, en mandarin en en russe, Cédric Gras a reconstitué le destin hors-norme de ces prolétaires que rien ne prédestinait au vertige des cimes.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Biographie
Essais

Tour d’horizon

La Baconnière - 2019

“C’est un silence venu de très loin, effrayant, qui fait ressemble le bruit sous mon crâne à une oie criarde. J’aimerais réduire mon esprit au silence, mais je pense que cela prendrait des années.”

Tour d’horizon plonge le lecteur dans les conversations avec le monde naturel à travers quatorze récits autobiographiques rendus par une écriture exquise et sans romantisme. Que ce soit dans les récits sur les fous de bassans, les icebergs de l’Arctique, au chevet de sa mère ou dans le monumental musée de squelette de baleine de Bergen, Kathleen Jamie convoque un champ d’investigation extrêmement vaste, qui inclut la nature humaine, notre propre finitude. Avec un réel soucis de précision et une modestie remarquable, elle ajuste ses focales inlassablement et réenchante le monde. Si ses récits suivent une trame narrative et dissèquent l’ordinaire, elle prend aussi de la distance , interroge le ciel, scrute l’univers microscopique et thématise la notion de nature.

Tour d’horizon est une formidable invitation à réfléchir sur les biotopes aux côtés de Kathleen Jamie, héritière d’une tradition poétique écossaise de représentation de la nature, avec humilité, joie et malice.

Traduit de l’anglais (Écosse) par Ghislain Bareau


 

DERNIER OUVRAGE

 
Documentaire

Wakhan, un autre Afghanistan

- 2013

Documentaire non conventionnel, Wakhan est film expérientiel qui présente par touches impressionnistes une autre réalité de l’Afghanistan. Wakhan esquisse au travers d’un poème cinématographique les conditions de vie de deux tribus, les Wakhis et les Khirgizes. Dans le fin fond des plateaux des mythiques chaînes de montagnes de l’Hindu Kush et du Pamir et donc loin de la guerre et des talibans, le film part à la recherche d’expériences non verbales, et de sensations pures. Ce voyage au travers du corridor du Wakhan connecte avec le quotidien de ces populations reculées vivant pour certaines à plus de 4000m d’altitude.