Tout savoir sur le Prix Robert Ganzo de Poésie

15 janvier 2024.
 

Au nom du poète vénézuélien Robert Ganzo (1898-1995), le Prix Robert Ganzo de poésie, décerné par la Fondation Robert Ganzo sous l’égide de la Fondation de France, couronne chaque année un poète francophone d’importance, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émotions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu.

Depuis son lancement en 2007, le Prix Robert Ganzo est décerné annuellement à Saint-Malo, par un jury d’écrivains (voir ci-dessous), à l’occasion du festival international du livre et du film « Etonnants Voyageurs ». Dotée d’un montant de 10.000 euros (la plus forte dotation pour un prix de poésie), cette récompense distingue, pour un recueil ou l’ensemble de leur œuvre, des auteurs de poésie « en prise avec le mouvement du monde, loin du champ clos des laboratoires formalistes et des afféteries postmodernes ».


Le Jury
Présidé par Alain Borer, le jury composé est composé d’Yvon Le Men, Jean-Baptiste Para, Dominique Sampiero, Jean-Pierre Siméon et Claudine Delaunay.


Depuis sa création en 2007, le Prix Ganzo a récompensé les poètes suivants :

2023 : Gérard Macé
2022 : Vénus Khoury-Ghata
2021 : Claudine Bertrand
2020 : Valère Novarina
2019 : Christian Bobin
2018 : Patrick Laupin
2017 : Zeno Bianu
2016 : Anise Koltz
2015 : Valérie Rouzeau
2014 : Dominique Sampiero
2013 : Serge Pey
2012 : Marie-Claire Bancquart
2011 : Jean-Pierre Verheggen
2010 : Bernard Noël
2009 : Franck Venaille
2008 : Abdellatif Laabi
2007 : René Depestre


La Fondation Robert Ganzo sous l’égide de la Fondation de France

Récompenser une œuvre exprimant excellence et ouverture au monde : La Fondation Robert Ganzo a été créée en 2001 sous l’égide de la Fondation de France, conformément aux volontés testamentaires d’Yvonne Ganzo, sa veuve, afin de rendre hommage à ce poète vénézuélien d’expression française et d’associer son nom à un prix récompensant un auteur de poésie. Tour à tour libraire, bouquiniste, auteur, résistant, archéologue, peintre et marin, Robert Ganzo (1898-1995), qui fut l’ami d’André Breton et Paul Eluard, a produit une œuvre riche et d’une grande pureté formelle, reflétant l’intensité de sa vie et célébrant la beauté du monde.

Critères d’attribution :

> En savoir plus, en consultant le site de la Fondation de France.


Biographie de Robert Ganzo

Né à Caracas, Robert Ganzo est un poète d’origine vénézuélienne d’expression française. Il passe son adolescence à Bruxelles, puis s’installe à Paris comme bouquiniste, et libraire. Engagé dans les combats de la résistance, fait prisonnier, il s’évade. Poète, il publie successivement Orénoque (1937), Lespugue (1940), Rivière (1941), Domaine (1942), Langage (1947), Colère (1951), Résurgences (1954), recueils réunis dans L’Œuvre poétique éditée chez Gallimard en 1997. La poésie de Robert Ganzo, limpide, superbe, d’une grande pureté formelle, a des allures de viatique tant elle se révèle intense et douce, à la fois luxuriante et cristalline. Elle est tout entière d’évidence, d’envoûtement, sans le moindre hermétisme, vouée à la célébration de la présence humaine, de l’amour et du monde.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

« Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

Gallimard - 2021

Les langues savent sur nous des choses que nous ignorons. Elles diffèrent non par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, mais par leurs idéalisations collectives, logées dans leur morphologie. Aujourd’hui, la langue française est en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon — ce qui implique un autre Réel, autant qu’un infléchissement collectif des visions du monde et des relations humaines, dont aucun politique, semble-t-il, n’a la première idée. « Speak white ! », partout résonne l’injonction de parler la langue du maître : nous soumettrons-nous ? Mais pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Une théorie de l’amour

Gallimard - 2021

« Je sais bien que, s’agissant de poésie, qui veut mal de mort à la froideur du concept et à l’esprit de système, ce titre "Une théorie de l’amour", semble contrevenir au bon sens. Je tiens cependant que c’est trop rapidement en juger. La vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais sans doute, la pensée du monde, de la vie et de ses circonstances, otage des machinologues en tout genre, s’asservit pour notre malheur à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel. Seule objecte à mes yeux à cette emprise délétère ce que la poésie depuis toujours fomente : une compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied. La pensée dans le poème a du corps enfin, et c’est le corps du monde, et c’est le corps de chacun. En quoi elle s’accroît d’un souffle, d’un rythme, d’un dynamisme, pulsations du sang et du vent. Le poème réchauffe le concept et soumet la pensée au vivant contrordre que recèle la liberté native du réel. Mouvement perpétuel, mort du dogme. Il est temps de repenser poétiquement la vie. »
Jean-Pierre Siméon

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Lady Ciel

La Boucherie littéraire - 2021

On écrit un poème pour embrasser. Celle à qui s’adresse le baiser fait corps avec les mots. Une lectrice imaginaire laisse battre son cœur au rythme des mains qui enlacent. En fermant les yeux, une autre nudité se confond aux saisons du paysage. Le corps s’inonde de voyages sous la pluie, de moussons salées comme des marées hautes. Au bord du livre comme au bord du lit, un amour ouvre plus de fenêtres que toute la lumière du matin.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La nuit du cœur

Tout a commencé à Conques dans cet hôtel donnant sur l’abbatiale du XIe siècle, où l’auteur n’a fait que passer une nuit. Mais il a regardé comme personne et vu ce que, aveuglés par le souci de nous-mêmes et du temps, nous ne voyons pas : la lumière particulière que dégagent les choses et les êtres les plus simples, les plus humbles. De retour chez lui dans sa maison du Creusot, perdue dans les arbres et la solitude, le poète recense et interroge une à une toutes les merveilles « rapportées » de Conques : des rêves, la vision des anges, l’idée et le désir de la phrase pure, et le chemin en lui d’un grand et beau livre comme une lettre d’amour, La nuit du cœur. C’est ainsi, fragment après fragment, que s’écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.