La Salle Maupertuis (Palais du Grand Large)

10 mai 2007.
 

Pour un Persan de Montesquieu découvrant les prix de l’automne dernier, la démonstration irait de soi, le français est une langue littéraire internationale. On conçoit aussi son étonnement : ainsi la langue aurait fait souche sur les cinq continents, racontant des histoires du bout du monde, se nourrissant d’autres imaginaires, nous présentant des personnages qui ne cadrent plus avec la taxinomie balzacienne. Loin de Paris, privé des lumières de la capitale, il y avait Angoulême. Il y a aussi Bamako, Port-au prince, Saïgon, New-York, Dakar. Faut-il pour autant parler de francophonie ? Et qu’en pensent les écrivains africains qui développent une littérature autonome, se réclament autant de Kourouma que de Zola, et pour qui se pose la question des langues vernaculaires ? Qu’en pensent les écrivains antillais et leur impressionnante galerie de grands auteurs pour de si petites îles ? Et ceux du Maghreb ? Qu’est-ce qui a empêché cette éclosion d’une littérature-monde en français, alors que les enfants de l’ex-empire britannique, Rushdie en tête, avaient sorti avec éclat la littérature anglaise des pastiches à la Virginia Wolf ? Est-ce l’interdit qui a pesé sur le roman pendant toutes ces années, où on l’a annoncé mort et enterré en même temps que le français ? Et ce renouveau romanesque à l’intérieur des vieilles frontières, est-ce le signe que cette libération ne vaut pas seulement pour ceux qu’on avait l’habitude de ranger parmi les écrivains francophones ? C’est de ce foisonnement actuel que vont essayer de rendre compte les rencontres de la salle Maupertuis. Pour les Persans que nous sommes, ça ne fait aucun doute. Nous assistons à l’émergence d’un vaste mouvement qui pourrait bien attirer de nouveau les regards sur cette littérature que nous disons désormais de langue française.

Le programme des 3 jours

Les rencontres :