Regards sur l’Afrique

Avec Raymond DEPARDON, Jean HATZFELD, Ryszard KAPUSCINSKI, Titouan LAMAZOU

10 novembre 2012.
 

Raymond DEPARDON, Jean HATZFELD, Ryszard KAPUSCINSKI, Titouan LAMAZOU

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Englebert des collines

Gallimard - 2014


« Un matin, j’étais avec Alexis. Nous avons dissimulé deux enfants sous les feuillages et nous avons cherché notre trou de vase. Les tueurs sont venus en chantant. Ils se sont approchés tout près, j’ai senti leur odeur. J’ai chuchoté à Alexis : “Cette fois, nous sommes bientôt morts.” Il m’a répondu : “Ne bouge pas, je vais les feinter.” Il a hurlé le rire de la hyène. C’était très bien imité. Ils ont reculé de peur de la morsure. Mais en s’écartant de leur chemin, ils ont découvert une cachette de femmes et d’enfants. On a entendu les coups plus que les pleurs parce que les malchanceux choisissaient de mourir en silence. »
Voilà une quinzaine d’années, dans la ville de Nyamata, Jean Hatzfeld a rencontré Englebert Munyambonwa, qui arpentait en haillons la grande rue, s’arrêtant dans tous les cabarets, hélant les passants. Une amitié est née avec ce personnage fantasque, rescapé des brousses de Nyiramatuntu, fils d’éleveurs, grand marcheur aussi érudit qu’alcoolique, accompagné par ses fantômes dans un vagabondage sans fin.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Retour à Tombouctou

Gallimard - 2015

Ont contribué à cet ouvrage : Charles Grémont, Pierre Boilley, Dida Badi ag Khammadine, Intagrist El Ansari, Abdoulaye Mohamadou, Jacqueline Dupuis, Arnaud Contreras, Mohamed Aghali-Zakara et Dominique Casajus

Entre 1998 et 2000, Titouan Lamazou séjourne à plusieurs reprises à Tombouctou, « la Perle du désert », le grand port du Sahara et du fleuve Niger, au nord du Mali et se lie d’amitié avec des familles de l’endroit, en particulier celle d’Aïcha, une jeune femme devenue l’égérie de ses travaux.
En 2012, Tombouctou est occupé par des groupes extrémistes. Titouan décide de partir en quête d’Aïcha et des siens. Il les retrouve en janvier 2013, dans un camp de réfugiés, au Burkina Faso. Débute alors un long périple, à la rencontre d’autres familles exilées au Burkina, au Niger, en Mauritanie. Trois ans plus tard, Titouan est accueilli à Tombouctou par tous ses amis, enfin de retour chez eux.
Pour mieux comprendre une conjoncture complexe, il s’est entouré de journalistes et de chercheurs : historiens, anthropologues, linguistes, géographe dont le savoir éclaire sur le sort de ces populations aujourd’hui.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le desert, allers et retours

La Fabrique - 2014

Un petit livre pour cinquante ans de désert – ou comment le jeune photoreporter pigiste parti un jour de 1962 « couvrir » un fait divers de la guerre d’Algérie est devenu le photographe célèbre exposé au Grand Palais.
Les étapes de la carrière de Raymond Depardon sont comme rythmées par le grand désert saharien. En 1972, dans le Tibesti, son désert de prédilection, il suit pendant des mois l’affaire Claustre, cette ethnologue prise en otage par les combattants du Frolinat (Front de libération du Tchad). Ces combattants, il va les accompagner dans l’attaque de Faya Largeau et il va les suivre, appareil à la main, dans leur lutte.
C’est encore dans le désert, sur une dune de Mauritanie que Depardon a l’intuition de ce qu’il faut faire pour sortir du photojournalisme : faire des films, et tout seul. Et il raconte comment il a tourné dans le sable aussi bien des documentaires (Tibesti Too) que des fictions (La Prisonnière du désert, avec Sandrine Bonnaire).
Dans ce livre, Depardon parle aussi de technique, de la difficulté de photographier et de filmer le désert.
Quelque 60 photos, pour une bonne part inédites, illustrent ces propos de Raymond Depardon, modestes et drôles, qui sautent de sa fermenatale aux sables et aux palmeraies où vivent des éleveurs « qui ont beaucoup de traits communs avec mon père ».