Avec Salah Al Hamdani et Taha Adnan.
Animé par Bruno Doucey.
Avec Salah Al Hamdani et Taha Adnan.
Animé par Bruno Doucey.
« Une fenêtre sur la vitalité poétique de ce lieu et de cette nation, avec et par-delà les bombes. » Estelle Lenartowicz
« Ce livre naît de la guerre en Ukraine, comme une fleur parvient à s’extraire des décombres pour dire son droit à la lumière et à la vie. » C’est par ces mots que s’ouvre cette anthologie conçue sur le terreau de l’actualité la plus immédiate. Elle rassemble des poètes ukrainiens engagés dans la résistance. À l’image de Taras Chevtchenko, héros national, les uns ont affirmé l’identité d’une nation face à l’agresseur. D’autres comme Vassyl Stous, écrivain martyr de la dissidence, ont connu la lutte contre le nazisme, le stalinisme et la guerre froide. À l’image d’Ella Yevtouchenko, les plus jeunes appartiennent à cette génération de la Dignité née après l’effondrement de l’URSS, qui a toujours connu une Ukraine indépendante. À travers eux, c’est l’esprit de Maïdan qui respire en ces pages : celui d’hommes et de femmes qui veulent choisir librement l’avenir de leur pays.
Al Jilali, alias Gillo, est sur le point d’être expulsé de Belgique vers son Maroc natal. Jeté dans un avion, sous l’escorte de deux "anges gardiens" en képi, il a tout juste le temps de nous livrer le récit de sa vie. Sur un ton mêlant légèreté et gravité, il évoque les tractions sordides qui l’on conduit en Europe, l’exploitation par sa propre famille, sa vie de sans-papiers, toute la joyeuse énergie avec laquelle il fait contre mauvaise fortune bon coeur, même quand il rencontre l’amour, un amour contrecarré par sa condition. Au terme des épreuves qu’il a traversées, ce retour sur soi permet d’affronter l’instant fatal en homme lucide et libre.
Par ce monologue théâtral, Taha Adnan donne voix à tous ceux que l’on n’entend jamais, les immigrés clandestins, et livre un témoignage brûlant, qu’il est urgent de considérer.
Adieu mon tortionnaire est une invitation au voyage au sein du territoire intime de l’exil. Salah Al Hamdani accompagne le lecteur entre le passé et le présent, dans les quartiers de sa jeunesse, à Bagdad comme à Paris, entre l’espoir et la douleur, à travers les frontières poreuses de l’imaginaire et de la réalité. Opposant à la dictature de Saddam Hussein, le poète interroge la possibilité du retour et le sens de cet exil qui se prolonge, dès lors qu’est tombé le tyran.
L’adieu au tortionnaire ne serait-il qu’un arrachement de plus ?
Salah Al Hamdani est né à Bagdad en 1951. Ouvrier dès l’enfance, il s’engage à dix-sept ans, pour gagner sa vie, dans l’armée irakienne. Très tôt révolté contre les persécutions du peuple Kurde par les militaires du parti Baas, il se retrouve en prison politique où il subit la torture. Ces mois de captivité marqueront le début de son écriture poétique et sa découverte de l’engagement politique. A sa sortie de prison, bouleversé par les écrits d’Albert Camus, il choisit la France comme terre d’exil.
Homme de théâtre, poète, romancier, il est aujourd’hui l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages (roman, poésies, nouvelles et récits) écrits et publiés pour la plupart en français. Après Le cimetière des oiseaux (2003) et Le retour à Bagdad (2006), Adieu mon tortionnaire est son troisième recueil de récits traduit en français.