La mer est un roman

28 mai 2014.
 
T. Heijmans, B. Fillon, B. D’Halluin, I. Condou

Toine Heijmans, prix Médicis étranger, nous livre avec En mer un thriller haletant,
placé sous le signe de Melville, huis clos terrifiant à bord du voilier Ismaël pris dans la
tempête. Fils de marin, Baptiste Fillon s’est inspiré des carnets de son père pour un
premier roman de haute volée, Après l’Équateur, sur un homme pris entre deux mondes,
deux ports, deux familles, entre Marseille et Salvador de Bahia. Et Isabelle Condou
signe un voyage sur l’océan où ceux qui le contemplent plongent dans leurs propres
abysses quand la découverte d’un clandestin vient briser l’ordre apparent d’un cargo :
Un pays qui n’avait pas de port.
Place à l’aventure : Michèle Kahn, toutes voiles dehors, nous entraîne aux côtés de
Jeanne Barret, qui fut, déguisée en homme, La Clandestine du voyage de Bougainville.
Pirate quand tu nous tient… Björn Larsson, qui nous avait enchantés avec sa suite de
l’Île au trésor, n’a pu, pour notre bonheur, résister à la tentation et nous propose La
dernière aventure de Long John Silver
. Et Bruno d’Halluin, dont nous avions tant
aimé Jon l’Islandais, revient avec un grand roman d’aventures maritimes, L’égaré de
Lisbonne
, lorsqu’en 1500 l’armada de Cabral passe le cap de Bonne Espérance et Christophe
Chabouté
, avec le 1er tome d’un roman graphique inspiré de Moby Dick.

 

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Récit

Cacao

Cairn - 2023

L’envoûtant Cacao nous entraîne sur la route du chocolat du Mexique à Bayonne, en passant par l’Espagne et Saint-Domingue. Lune, la belle héroïne, tient à Bayonne les rênes des négoces de son grand-père, le chocolatier David Alvarez, descendant de marranes réchappés de l’Inquisition espagnole.

Mais un jour de 1761, les autorités de la ville défendent aux Juifs de faire du chocolat. Piqués au vif, Lune et David décident de prouver à tous que leurs ancêtres ont été les premiers à apporter en 1609 le secret du chocolat en France. C’est le début d’un voyage dans les méandres de l’Histoire de l’humanité, sur les traces des conquistadors espagnols, à travers les mers des Caraïbes et les souvenirs enfouis.


 

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Romans

Le choix de Martin Brenner

Grasset - 2020

À la mort de sa mère Maria, Martin Brenner ressent certes de la douleur mais s’interroge aussi : il ne s’est jamais vraiment senti très proche d’elle. Il procède à la dispersion des cendres en suivant ses dernières volontés, met sa maison en vente, puis il compte reprendre le cours de sa vie, entouré par son épouse Cristina et sa fille Sara. Brenner est généticien et directeur d’un laboratoire, un homme discret et plutôt solitaire. Il s’estime heureux dans la vie.

Mais lorsqu’un avocat l’appelle pour lui annoncer que sa mère était juive et survivante des camps, sa vie prend un tournant imprévu. Petit à petit, les révélations contenues dans une lettre laissée par sa mère et les informations que lui fournissent l’avocat et le rabbin de la ville où il habite le poussent à faire des recherches sur l’identité juive. Il croise ses lectures personnelles sur le sujet avec les recherches en génétique qu’il mène – touchant à la question de l’appartenance religieuse et ethnique, vue par la science. Il décide de n’en parler à personne – pas même à son épouse – avant de parvenir à une décision quant à sa judéité : il refuse l’idée qu’il doive assumer le fait d’être juif seulement parce que sa mère l’avait été. Mais lors d’un colloque scientifique à Montréal, il est pris à parti dans un débat et alors qu’on l’accuse d’antisémitisme, il révèle sa judéité… Le piège s’est renfermé sur lui, et le château de cartes qu’était devenu sa vie s’effondre : sa femme Cristina, ignorant tout de sa réflexion, se sent trahie, puis quand lui et sa fille deviennent la cible d’ignobles attaques antisémites, son épouse le quitte. Il perd son travail, son meilleur ami se détourne de lui, seul le rabbin Golder maintient le contact. Il fait alors appel à un écrivain célèbre et lui demande de raconter son histoire…

Le choix de Martin Brenner nous fait vivre de l’intérieur la descente aux enfers d’un homme aux prises avec la question identitaire. Le roman nous propose ainsi une interrogation sur le libre-arbitre. Comment savoir qui nous voulons être dans notre vie intime et aux yeux de la société ? Comment rester libre dans ce choix ?

Traduit du suédois par Hélène Hervieu

 

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Récit

Les compagnons français de Magellan

Chandeigne - 2022

En 1519, cinq nefs espagnoles commandées par le Portugais Magellan appareillaient du port de Séville. À bord de cette flotte à la destination lointaine mais confidentielle se serraient deux cent trente-sept membres d’équipage. Parmi eux, dix-neuf étaient originaires du territoire français actuel. Ces hommes venaient de Bretagne, de Normandie, de Gascogne et du Béarn, du Languedoc, d’Aunis, d’Anjou et de Touraine, de Champagne et de Picardie, de Lorraine. Ils ne savaient pas encore qu’ils embarquaient pour le plus extraordinaire voyage maritime jamais tenté, où ils eurent à partager le destin singulier des cinq navires : naufragé, déserteur, incendié, appréhendé, premier circumnavigateur.

Quand, en 1522, la nef Victoria parvint enfin à accomplir le premier tour du monde de l’Histoire, il ne restait alors à son bord que trente-deux Européens, parmi lesquels un Normand et un Breton Comment se nommaient ces dix-neuf Français, dans quels lieux ont-ils vu le jour puis grandi ? Dans quelle mesure peuvent-ils être considérés comme français, dans un royaume encore en pleine phase d’unification ? Pourquoi, comment et dans quel contexte historique se sont-ils retrouvés à Séville ? Comment s’est déroulé leur périple, lesquels y ont survécu ?

Nous allons tenter de répondre à ces questions, en nous appuyant sur toutes les sources directes ou indirectes disponibles, documents d’archive, relations et chroniques d’acteurs ou témoins, travaux d’historiens. Nous pouvons déjà reconnaître à ces compagnons de Magellan du courage et un certain esprit d’aventure, pour s’être ainsi embarqués dans cette entreprise hors norme pour laquelle on prévoyait deux ans de vivres, un avitaillement inédit pour une flotte espagnole.

 

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Romans

Dette d’oxygène

Belfond - 2023

Walter et Lenny n’étaient encore que deux adolescents lorsqu’ils ont découvert l’alpinisme. Bien décidés à y consacrer leur vie, ces deux garçons issus d’un pays sans relief sont partis ensemble dans les Alpes, toujours plus loin, toujours plus haut. Se rêvant héritiers des grands héros de la montagne, ils ont enchaîné les exploits, avec un seul objectif : entrer ensemble dans l’Histoire. Sans se rendre compte que, dans l’air raréfié des cimes, d’autres lois s’appliquent…

Bien des années plus tard, Walter se tient sur son dernier sommet, à 8 188 mètres, et contemple sa solitude. Qu’est-ce qui l’a amené là ? Où est passé Lenny ? Qu’est-il advenu de leur belle amitié ?

Traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Françoise Antoine

 

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Romans

Après l’équateur

Gallimard - 2014

Tonio, le narrateur, est marin de long cours sur un cargo. D’un côté l’attendent, à Marseille, sa femme et ses filles qui, habituées à vivre sans lui, lui reprochent ses longues absences. De l’autre, à Salvador au Brésil, l’attend Marisa, sa maîtresse, qui vient de lui donner un fils, Jo. Toujours entre deux ports, le narrateur est las de ses voyages incessants. Il décide de quitter la mer et de choisir entre l’une de ses deux vies. Lorsqu’il annonce à sa famille son désir de rester à Marseille, la nouvelle est mal accueillie : il est devenu un étranger parmi les siens. Devant effectuer un ultime voyage, il décide d’y échapper en se brisant les os, mais ceux-ci résistent ; et sa femme, hostile à sa présence, le pousse à effectuer ce dernier voyage. C’est donc le cœur lourd, mais dans l’espoir d’une nouvelle vie avec Marisa et Jo, qu’il franchit une dernière fois l’équateur. 

 

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Roman graphique

Moby Dick - T1

Vents d’Ouest - 2014

L’adaptation magistrale d’un classique de la littérature américaine
Des campagnes de pêche de plus de trois ans, les dangers de l’océan, la chasse elle-même où, armés de simples lances et harpons à bord de légères chaloupes, les marins s’exposent aux réactions redoutables et aux assauts furieux de cachalots de plus de soixante tonnes. En plus de la chasse, le travail harassant de remorquage, de dépeçage et de fonte du lard afin d’en extraire la précieuse huile ; souvent trois jours d’efforts continus sans le moindre repos... Les conditions de vie extrêmes de ces hommes, les dangers quotidiens où les matelots exorcisent leur peur en la muant en rage à l’encontre des cétacés qu’ils massacrent. Rage sournoisement attisée par cette folie de vengeance aveugle et obsessionnelle du capitaine Achab envers Moby Dick, le cachalot blanc qui lui a arraché la jambe par le passé.
Chabouté met sa vision personnelle et sa maîtrise du noir et blanc au service de ce classique de la littérature américaine. Une adaptation magistrale, fidèle au récit original et à l’esprit d’Herman Melville, reflétant la frontière étroite entre l’acharnement et la folie, baignant dans le sang, l’huile et la sueur d’un navire baleinier de la fin du XIXe siècle.