VILLERS Claude

France

23 avril 2018.

Le Tribunal des flagrants délires n’en finit plus de faire rire ! À l’occasion des 30 ans de sa disparition, sont réedités cette année tous les réquisitoires de Pierre Desproges. Le responsable de cette émission culte, c’est Claude Villers, qui crée l’émission en 1980. Deux décennies plus tard, avec Paroles de rêveur, il fête ses 40 ans de radio et part en retraite. S’il repose le micro, il garde la plume à la main. Membre du jury du Prix des Gens de mer, il se passionne pour l’histoire des paquebots. Il a récemment signé une préface à la Nouvelle géographie universelle, une étude passionnée de la vie et l’œuvre d’Élisée Reclus.

 

Qui n’a pas déjà ri aux éclats à l’écoute de l’humour incisif et sans pitié du fameux Tribunal des flagrants délires ? Le responsable, en compagnie de Pierre Desproges parmi d’autres, c’est Claude Villers qui crée l’émission en 1980. Claude Villers qui en 2004 avec Paroles de rêveur a fêté ses quarante ans de radio et décidé de prendre sa retraite.

Quarante années, une expérience impressionnante qui commence pour lui dès dix huit ans, en devenant le plus jeune journaliste de France. Cette carte de presse, il l’obtient après avoir sillonné un bon nombre de routes ; tour à tour employé de banque et catcheur de foire, Claude Villers, journaliste autodidacte s’impose très rapidement sur la scène radiophonique, dès 1962 en faisant ses premières armes en compagnie de Jean Yanne et Jacques Martin pour L’Équipe n° 1. Très vite, dès 1964, il s’illustre dans les programmes de France Inter, tout d’abord comme correspondant à New York, en couvrant par exemple des évènements mythiques comme le festival de Woodstock, puis en France, avec des émissions aussi variées que Pas de Panique, en 1972, ou Marche ou rêve.

Avec cette dernière, qu’il présente aujourd’hui comme son émission préférée, c’est le voyage que Claude Villers met à l’honneur. Journaliste baroudeur, il se tourne malgré tout vers de nouvelles expériences. De 1972 à 1989, en parallèle de son activité radiophonique qu’il poursuit avec de très belles réussites - La Vie des français sous l’occupation avec Henri Amouroux, Le Vrai-faux journal de France Inter, Le Tribunal des flagrants délires - il se lance dans la réalisation de documentaires et de films pour la télévision, et dans l’écriture. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le thème du voyage, il est aussi récompensé par le prix humour en 2002 pour une biographie de Francis Blanche : Le tonton flingué. En 2006, toujours sous les traits de l’humour il publie en collaboration avec José Artur Impertinence, Insolence, vacheries...

Mais l’écriture est aussi et surtout pour Claude Villers le moyen d’être un formidable « Marchand d’histoires ». Sa dernière passion : l’histoire des paquebots et des compagnies transatlantiques. Après avoir publié un ouvrage de référence sur le paquebot France, France, un rêve de géant, il continue d’explorer ces géants de la mer avec Au nord du monde, À bord de l’Express côtier norvégien. Un voyage de 11 jours, 34 escales et plus de 4000 kilomètres aller-retour sur la « plus belle ligne du monde », qui va être pour le journaliste écrivain voyageur l’occasion de goûter au plaisir de la lenteur du voyage, d’un « temps postal ». Il récidive en 2011 en publiant À bord du France, où il replonge au cœur de la vie quotidienne du célèbre paquebot.

Il s’intéresse en 2014 à la vie et l’œuvre du géographe et anarchiste engagé Élisée Reclus, qui publia entre 1876 et 1894 la Nouvelle Géographie Universelle, en 19 volumes. Claude Villers revient sur le parcours de cet explorateur insatiable et livre un commentaire passionné de son œuvre.

Largement reconnu et salué pour cette passion, il est en 1997 et 1998 le président d’honneur des 13e et 14e salons du livre maritime de Concarneau. Il est également président d’honneur du jury du prix Gens de Mer, décerné chaque année à Saint-Malo.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Préface à la nouvelle géographie universelle

Elytis - 2014

Elisée Reclus concilia sa vie durant son métier de géographe à ses engagements politiques anarchistes. Et même si la reconnaissance universitaire ne vint guère en son temps, il reste l’un des plus brillants géographes et laisse une œuvre considérable, notamment avec la Nouvelle Géographie universelle.
L’ouvrage, qui pose les fondements de l’exploration universelle, montre aussi un appétit de connaissance insatiable chez l’auteur et replace l’homme au sein même de la géographie.
Claude Villers, grand voyageur et écrivain, livre ici un commentaire éclairé sur ce travail de tout une vie, sur l’exploration des temps modernes et sur son propre parcours d’homme du monde.