MAALOUF Amin

Liban - France

20 avril 2007.
 
Amin MAALOUF
© roller

Né au sein de la minorité des chrétiens Melkites à Beyrouth au Liban d’un père écrivain, journaliste et professeur et d’une mère institutrice, Amin Maalouf, après des études de sociologie, prolonge la tradition familiale et travaille comme rédacteur au quotidien An-Nahar pour lequel il couvre notamment la prise de Saïgon. Contraint de s’exiler en France en 1976, alors que son pays est ravagé par la guerre civile il collabore alors à la revue Jeune Afrique puis y exerce la fonction de rédacteur en chef. Il parcourt alors de nombreux pays afin de couvrir l’actualité, mais l’expérience de la guerre et de l’exil le marquera, on s’en doute, à jamais et traversera toute son œuvre à venir.
Sa première publication, Les Croisades vues par les Arabes, est un ouvrage historique qui rencontre déjà un beau succès et après lequel Amin Maalouf décidera de se consacrer exclusivement à l’écriture. Mais c’est son roman Léon l’Africain qui le révèle au grand public (1986). En 1993, il obtient le prix Goncourt pour Le rocher de Tanios. Il rédige le livret de l’opéra Adriana Mater, une commande de l’Opéra de Paris qui a fait l’objet d’une création mondiale, sur une musique de Kaija Saariaho, à l’Opéra-Bastille en mars et avril 2006. Il y explore les thèmes du pardon, de la guerre, de l’avenir.
Dans l’ensemble de ses œuvres, on retrouve une réflexion sur les rapports politiques et religieux qu’entretiennent l’Orient et l’Occident. Philosophe et humaniste, Amin Maalouf veut croire en la possibilité d’un vivre ensemble dans le respect des différences et des valeurs de chacun. Depuis quelques années, il habite une maison de pêcheur sur l’île d’Yeu.
En 2007, Amin Maalouf est signataire du Manifeste pour une Littérature monde. Son dernier livre, Le dérèglement du monde, offre une analyse lucide et brillante de cette ère finissante que nous vivons, et propose quelques raisons d’espérer et croire en une nouvelle donne à venir, pour une humanité plus responsable.

Le site de l’auteur
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Revue de presse Le dérèglement du monde :

Le Figaro
TV5
Le Nouvel Observateur
L’Express
RFI


Bibliographie :


Présentation de Le dérèglement du monde : Quand nos civilisations s’épuisent :

En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d’une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d’une longue pratique de l’irresponsabilité... L’humanité aurait-elle atteint son " seuil d’incompétence morale " ? Dans cet essai ample, l’auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s’en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une " guerre des civilisations " qu’à l’épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l’Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d’espoir : la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.

Présentation de Adriana Mater :

Adriana Mater se passe dans un pays en guerre. Il n’est pas nommé, mais fait fortement penser à telle ou telle région des Balkans à la fin du XXe siècle. Adriana, jeune femme passionnée, est victime d’un viol : enceinte, elle refuse d’avorter. « L’enfant est le mien, non celui du violeur », dit-elle à sa sœur. C’est aussi pour se rassurer : cet être naîtra avec les deux sangs, celui de la victime et celui du bourreau. Sera-t-il Caïn ou Abel ? se demande Adriana. Devenu adulte, son fils Yonas apprend que son géniteur, qui avait fui le pays à la fin de la guerre, est de retour. Il promet de le tuer, mais ne se résout pas à le faire. « Cet homme méritait de mourir, mais toi, mon fils, tu ne méritais pas de le tuer », lui dit Adriana.
Adriana Mater pose les questions éternelles de la condition humaine : peut-on donner la vie dans un temps de mort ? Doit-on pardonner en toutes circonstances, le pardon est-il couardise ou courage ?