CARRIERE Jean-Claude

France

29 mars 2016.
 
© D.R.

Jean-Claude Carrière, considéré comme l’un des plus grands scénaristes français, a travaillé avec les plus grands, de Peter Brook à Milos Forman, en passant par Luis Buñuel. Acteur à l’occasion, dramaturge, romancier, chroniqueur, conteur, Jean-Claude Carrière est un artiste complet et un voyageur d’une immense curiosité, à qui l’on doit deux Dictionnaire amoureux, rapportés de ses voyages en Inde et au Mexique.

Il publie en 1957 son premier roman, Lézard, et rencontre Pierre Etaix chez Jacques Tati avec qui il travaille sur des courts et longs métrages. Complice de Louis Buñuel pendant près de 19 ans, il co-signe entre autres avec lui les scénarios de Belle de jour et de Cet obscur objet du désir. Auteur prolifique, il collabore avec les plus grands noms du cinéma et notamment Jean-Luc Godard, Milos Forman, Louis Malle ou Jacques Deray. Plusieurs fois récompensé, (César du meilleur scénario pour Le retour de Martin guerre en 1983 ou encore BAFTA du meilleur scénario en 1989 pour L’Insoutenable légèreté de l’être), il a également joué de nombreux petits rôles, collaboré pour le théâtre avec Jean-Louis Barreau et Peter Brook, signé plus d’une quarantaine de romans et parcouru l’Inde pendant vingt ans.

En 2012, il revient au cinéma et participe à la réalisation de Syngué sabour - Pierre de patience, adaptation du roman qui valu à Atiq Rahimi de remporter le Prix Goncourt en 2008. Porté par la phénoménale performance de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, ce film montre le bouleversant monologue d’une jeune femme afghane qui confie ses désirs, ses rêves, ses frustrations à son mari plongé dans le coma.

L’an dernier, il publie Croyance, essai autour de la notion de cette certitude sans preuve, entre lumière et obscurité, qui accompagne et parfois dépasse la connaissance.


Bibliographie :

Filmographie


Présentation de Dictionnaire amoureux du Mexique :

Certains pays se sont trouvés. D’autres se cherchent encore. C’est le cas, semble-t-il, du Mexique.
Car il y a trois Mexique. Celui d’avant la conquête, magnifique et violent, qui a pour image une chimère, Quetzacoatl, le serpent à plumes. Il est le grand civilisateur, mais de ses dents tombent des gouttes de sang.
Il y a le Mexique espagnol et catholique, qui dura trois siècles. Celui-ci s’est donné pour image la Vierge de Guadalupe, compatissante, patronne officielle du pays, présente partout.
Et il y a le Mexique moderne, qui s’est établi à partir des guerres d’indépendance et, plus tard, de la fameuse révolution. L’image est ici Zapata, le héros paysan, le juste mitraillé.
Trois raisons d’aimer. Né d’une rencontre entre deux continents unique dans l’histoire, le Mexique est doux et violent, souriant et masqué, antique et d’avant-garde. Il est une terre de contradictions, un monde confus, broyé, d’où sortira peut-être un nouveau siècle.

Présentation de Les fantômes de Goya :

Dans l’Espagne de 1792 où l’Inquisition fait encore rage, Inès, la jeune muse du célèbre peintre de la cour Francisco Goya, est accusée d’hérésie et se retrouve emprisonnée. Lorenzo, moine dominicain manipulateur et ambitieux, proche de Goya à qui il a commandé son portrait, intervient, à la demande du peintre en faveur d’Inès. Succombant aux charmes de la jeune femme, il lui sauvera la vie mais la violera et l’abandonnera dans sa geôle souterraine. Vingt années ont passé. Goya est devenu un être sombre. Les prisonniers de l’Inquisition sont enfin libérés. Confronté à Goya, Lorenzo confesse son crime : il est bien le père de l’enfant qu’Inès a mis au monde en prison. Goya fera alors tout pour réunir Inès et sa fille, Alicia.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Croyance

Odile Jacob - 2015

« La croyance, cette certitude sans preuve , pouvons-nous l’approcher, la connaître ? Qu’est-elle exactement ? Une rébellion individuelle, ou au contraire un ralliement à un groupe, à une secte ? Un réconfort ou une aberration ? Alors que nous pensions, depuis le siècle dit des Lumières , aller vers plus de clarté, plus de maîtrise sur le monde et sur nous-mêmes, nous voyons que la croyance a marché près de nous au même pas que la connaissance, et que l’obscurité nous accompagne toujours, avec son cortège de rage et de sang. Nous voyons qu’une vieille alliance, que nous espérions dissipée, s’est renouée entre la violence et la foi. Pouvons-nous, le temps d’un livre, nous arrêter au bord du chemin, réfléchir ensemble, rappeler certains épisodes de notre passé et nous demander s’il nous reste une chance, un jour, d’éteindre, ou d’adoucir, ce feu ancien qui nous déchire encore ? » J.-C. Carrière.


Revue de presse :