Les sujets du concours de nouvelles 2014 !

12 décembre 2013.

Découvrez au plus vite les incipiti proposés par Velibor Čolić ! Et procédez à votre inscription pour participer au Concours de nouvelles 2014.

 

Dans le cadre du 25e Festival international du livre et du film Saint-Malo Étonnants Voyageurs, qui se déroulera du 7 au 9 juin 2014, un concours national d’écriture de nouvelles est organisé pour les jeunes de 11 à 18 ans résidant en France Métropolitaine, et dans les DOM et TOM. Cette année, Velibor ČOLIĆ nous fait l’honneur d’être le président du concours.
D’ampleur nationale, ce concours individuel d’écriture de nouvelles, bénéficie de l’agrément du Ministère de l’Éducation nationale et du soutien de la Fondation Varenne et la Mission Centenaire.


Principe du concours :

Imaginer une nouvelle de deux à quatre pages, à partir d’un des deux sujets proposés par Velibor Čolić, président du jury 2014.

À gagner : des cadeaux, des livres, et pour les 5 lauréats, 5 invitations à participer en famille au festival, à Saint-Malo, du 7 au 9 juin 2014, une Master Class d’écriture avec Velibor ČOLIĆ et les membres du jury, mais aussi la publication des nouvelles lauréates dans un recueil grâce au soutien de la MGEN.


Comment participer ?


I. Inscription :

Les inscriptions se font en ligne sur notre site, en remplissant un formulaire. Chaque candidat doit s’inscrire de façon individuelle pour obtenir un numéro de candidat. Par contre, un professeur peut inscrire un groupe d’élèves avec un accès réservé.

Inscrivez-vous en ligne en cliquant ICI


Toutes les démarches y sont détaillées.

La date limite d’inscription a été fixée au 1er mars 2014.


II. Envoi de la nouvelle :

Les nouvelles devront être envoyées avant le 12 mars 2014.
À l’adresse suivante :

Concours de nouvelles
Étonnants Voyageurs
24, avenue des Français-Libres
35000 Rennes


La nouvelle envoyée devra répondre aux critères énoncés dans le règlement :

Chaque nouvelle envoyée :


III. Déroulement du Concours

Le concours se déroulera en 2 étapes :


IV. Les dates importantes à retenir :


Petit rappel à l’intention des jeunes auteurs :


MESSAGE DE VELIBOR ČOLIĆ
À L’INTENTION DE TOUS LES CANDIDATS

Nous le savons tous, la parole devient vivante au moment où elle prend forme à l’oreille humaine. Et un mot naît toujours sur le papier. L’encre la plus pâle vaut mieux que la meilleure mémoire. Essayons donc, un siècle après, d’imaginer un destin à ce jeune Serbe, Gavrilo Princip, qui provoqua par son acte désespéré la grande tragédie ; ou à la mère et sa fille qui partent à la recherche d’une enfance, symbolisée par cette poupée, détruite par la folie des hommes. C’est tout et c’est déjà beaucoup.
Aucune consigne, aucune règle à respecter, tout doit être possible dans l’écriture.
Juste un temps nécessaire pour imaginer et écrire une histoire sur ces autres qui sont dans une situation difficile. Et bien évidemment sur nous. Parce que l’acte d’écrire est toujours un geste, généreux et humain, de partage.

Au plaisir de vous lire.


Velibor Čolić
Président du jury du concours 2014


LES SUJETS DU CONCOURS

Vous pouvez aussi les télécharger.

SUJETS CN 2014

TEXTE DU SUJET 1

Note : Sarajevo Omnibus, le dernier roman de V. Colic offre un étonnant portrait de la ville de Sarajevo à l’heure de la tragédie inaugurale du XXe siècle : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. Autour de la figure de Gavrilo Princip, le jeune assassin serbe, se déploie une riche constellation de personnages. Curés, rabbins et imams, officiers russes et prix Nobel se côtoient dans un roman à l’image des Balkans : infiniment complexe, mais irrésistiblement vivant.

Avec cet incipit, Velibor Colic propose d’ajouter quelques pages supplémentaires à son roman. Aussi, laissez libre cours à votre imagination, tout est envisageable, et rien n’est interdit, même et surtout une suite improbable… Comme le dit l’auteur : « Aucune consigne, aucune règle à respecter, tout doit être possible, dans l’écriture. »

Ce récit commence par un râle, un lourd soupir qui s’échappe de la gorge de François-Ferdinand, le prince au sang bleu, devant un pont taillé en pierre blanche qui enjambe une rivière déjà faible, en ce matin orageux du 28 juin 1914. Nous sommes à Sarajevo, la « Jérusalem de l’Est », capitale de la Bosnie-Herzégovine, toute petite province du grand empire austro-hongrois, et l’Europe, ce matin-là, s’est réveillée paisible, assurée d’elle-même, les empires se croient toujours puissants et le vingtième siècle n’a pas vraiment commencé.

Ce récit commence au matin du 28 juin 1914, quand Gavrilo Princip, étudiant serbe, membre du mouvement anarchiste et anticlérical de la Jeune Bosnie, entre dans la ville, un revolver et deux grenades à main en poche, avec cette seule idée en tête - tuer François-Ferdinand, le prétendant au trône, et le symbole de cette occupation étrangère des terres slaves.

Ce récit commence par le bruit strident des tirs et l’odeur de la poudre. Par le sang impérial, les cris et les jurons. Quelques balles tirées à bout portant viennent, par un violent ricochet, d’inviter la Grande Histoire dans ce petit pays. Et dans le monde entier. Deux coups de revolver qui redessineront l’Europe, embraseront le monde, et inscriront la belle Sarajevo dans la terrible cartographie des horreurs du vingtième siècle.

Ce récit commence au matin du 28 juin 1914, à dix heures dix. Devant un pont en pierre blanche, un jeune homme, maigre, mal habillé, les yeux rougis de fatigue fixe une limousine noire qui avance lentement vers lui, au rythme de la parade. Il n’est plus temps de réfléchir, tout a été décidé depuis longtemps.

Le jeune homme tremble. Son nom est Gavrilo Princip et dans sa poche, il tient un revolver…

(…)


TEXTE DU SUJET 2

Un obus déchira le ciel telle une étoile filante et, dans un boucan d’enfer, explosa sur Verdun. Puis, comme chaque jour, les autres suivirent. Quand elle entendit l’explosion, elle sortit en hurlant de sa maison, vit la rose dessinée par l’obus et, un peu plus loin, sa fille à terre. Étonnamment blanche et seule au milieu du chaos, mais bel et bien vivante, à entendre ses pleurs. Elle se pencha, la prit dans ses bras, la serra contre sa poitrine, sentit contre elle sa respiration. Les miracles ne sont possibles que si nous y croyons.
Dans les yeux de l’enfant, comme dans un miroir, se reflétait la ville. Bombardée et martyrisée. La mère sentait dans son dos la chaleur de sa maison qui brûlait dans de petits craquements.
— La poupée, dit alors la petite, elle est où ma poupée ?
Tout doucement elle reposa son enfant.
— Pas loin, murmura-t-elle, pas loin, juste là… Derrière le virage.
Ce jour gris de novembre, autour d’elles, se transformait en une macabre fête païenne – le feu, la cendre, la poussière lourde formaient comme un rideau opaque et sombre. Quelques survivants essayaient vaguement de combattre les flammes, les autres, abattus, résignés, regardaient leurs maisons achever de brûler – tous étrangement calmes, comme s’ils avaient dépassé l’ultime degré de la peur. _ L’automne 1916, en la petite ville de Verdun s’annonçait comme une longue saison en enfer.
— Dis, maman, on va la chercher ?
La femme sourit à travers ses larmes – des larmes, qui n’exprimaient pas la tristesse mais quelque chose de bien plus précieux, tandis qu’elles glissaient sur son visage telles des clochettes d’argent.
— On y va, dit-elle finalement.

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée, d’un simple jouet d’enfant, d’une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu’était la guerre.
(…)

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Guerre et pluie

Gallimard - 2024

Velibor Colic a en n écrit le récit de sa guerre, celle qu’il a vécue en 1992, depuis son enrôlement dans l’armée croato-bosniaque lors de l’invasion de la Bosnie par l’armée fédérale ex-yougoslave tenue par les Serbes, jusqu’à sa désertion, qui a marqué le début de sa vie en exil. Il l’avait évoqué dans son tout premier livre, Les Bosniaques, série de brefs récits de guerre, écrit en serbo-croate. C’est ici un projet d’une toute autre ampleur. La première partie raconte l’apparition, vers 2020, alors que l’auteur vit à Bruxelles, d’une maladie rare, provoquant l’éclosion de cloques douloureuses sur le corps et dans la bouche, qui fait revenir à sa mémoire les images des corps en déchéance. Il comprend aussi que si sa langue est attaquée par des aphtes purulents, c’est qu’il a dû s’arracher à sa langue maternelle pour venir habiter le français : le corps dit toutes ces déchirures. La deuxième partie évoque de façon saisissante la vie du jeune soldat de 28 ans jeté dans un univers d’épouvante : la guerre détruit les hommes, mais aussi les animaux, les arbres, tout ce monde de beauté paisible qui avait été le sien. La troisième partie raconte comment, ayant décidé de déserter, l’auteur a réussi à échapper à la guerre, au prix du deuil de tout ce qui avait fait sa vie jusqu’alors.« La mémoire parle une langue étrangère dont nous ne maîtrisons pas tous les signes », écrit Colic. C’est ce qui donne à ce récit son caractère à la fois halluciné et drolatique. L’horreur des tranchées, la déréliction des soldats, les souffrances, tout cet univers d’e4roi où aucune loi n’existe, est contrebalancé par la douceur merveilleuse des souvenirs d’avant – en particulier des souvenirs amoureux, évoqués avec une délicatesse et une poésie qui subjuguent. L’auteur se décrit avec une autodérision parfois enfiévrée de colère, comme un colosse branlant. C’est un livre de révolte mais aussi, paradoxalement, un livre plein de tendresse et de drôlerie, car l’auteur ne se départit jamais de son penchant pour les aphorismes sarcastiques ou absurdes. Ce grand livre est d’autant plus puissant qu’il résonne terriblement avec ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine.