Martin et Osa Johnson ; les amants de l’aventure

(Michel Viotte et Michel Le Bris, Nestor Productions, La Sept ARTE, 1999, 80’)

24 juin 2013.
 

Martin Johnson (1884-1937) fut un des pionniers du cinéma documentaire et de la photographie de la vie sauvage. En compagnie de sa femme Osa (1894-1953), devenue à la fois sa partenaire et l’héroïne de ses films, sa vie fut un véritable roman digne des plus grands aventuriers.

Chasseurs d’images hors du commun, les Johnson explorèrent tout d’abord les mers du Sud, sur les traces de Jack London, à la recherche des cannibales et des chasseurs de tête.

Puis, commandités par le Musée d’Histoire Naturelle de New York, ils saisirent pendant près de quinze ans, au mépris du danger, des milliers d’images extraordinaires des splendeurs de l’Afrique sauvage. Ils réalisèrent ainsi les premiers films sur le roi des animaux, sur les pygmées de la forêt d’Ituri, les premières prises de vues aériennes du mont Kenya et du Kilimandjaro…

"Les Amants de l’Aventure" retrace la vie incroyable de Martin et Osa Johnson, qui, dans la première moitié du XXe siècle, permirent à des millions d’américains de s’ouvrir à l’inconnu.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »