MO Yan

Chine

4 mai 2006.
 

©Gaël Le Ny De son vrai nom Guan Moye, l’auteur choisit le pseudonyme de Mo Yan, qui signifie “ ne pas parler ”... Étrange pour un écrivain à la plume aussi prolifique. Né en 1955 dans une famille de paysans pauvres à Gaomi, dans la province du Shandong, il quitte l’école pour travailler aux champs dès la fin de ses études primaires. Il a longtemps vécu au coeur de la campagne chinoise, dont le souvenir nourrit son œuvre. En 1979, il s’enrôle dans l’armée et commence à écrire en 1981. Il s’est imposé comme écrivain prodige, un des plus grands de son pays, à la langue somptueuse et au souffle puissant. Après ses deux grands romans Les Treize pas (1995) et Le Pays de l’Alcool (2000), la publication de Beaux seins, belles fesses (2004) confirme de manière éclatante son génie singulier. Il a publié plus de quatre-vingts nouvelles et romans, des reportages, des critiques littéraires et des essais.

Écrivain majeur de la littérature chinoise contemporaine, il a reçu le Prix Nobel de littérature le 11 octobre 2012.


Bibliographie :


Résumé de La dure loi du Karma :

« Je suis innocent ! Moi, Ximen Nao, j’ai vécu trente ans dans le monde des humains, j’ai aimé travailler, je me suis montré diligent et économe dans la tenue de ma maison, j’ai donné pour la construction de ponts et de routes. [...] Chaque pauvre de ce canton a pu se nourrir grâce aux aumônes en grains que je lui ai faites. [...] Pourtant [et là, je m’égosille] moi, un homme si bon, si droit, un si brave homme, voilà qu’ils m’ont ligoté serré, m’ont poussé jusque sur le pont et m’ont fusillé ! … »
Mo Yan

Selon la dure loi du karma, Ximen Nao est condamné à être réincarné en animal. Il sera âne, bœuf, cochon, chien, enfin singe, il revient sans cesse sur ses propres traces et auprès de ses descendants, partageant leur quotidien. Témoin discret et acteur décalé, comique et déguisé, il suit, cinquante ans durant, de la « libération » maoïste à notre époque marchande actuelle en passant par la Révolution culturelle, le destin d’une communauté de paysans.

Et justement, dans le village vit aussi un petit drôle, un sale gosse mal élevé, chétif et laid, emmerdeur et terriblement bavard : Mo Yan.

Résumé de Le supplice du santal :

En 1900, une révolte éclate sur le chantier de la voie ferrée construite par les Allemands à travers le Shangdong. Autour de Meiniang, la plus belle fille du canton de Gaomi, se nouent les destins de quatre hommes : son père, Sun Bing, chanteur d’opéra traditionnel à voix de chat et héros rebelle, son mari Petit-Jia, boucher stupide et rêveur, son amant le sous-préfet Qian Ding et son beau-père Zhao Jia, bourreau officiel, dignitaire de l’Empire. Le sous-préfet est contraint d’arrêter le chanteur rebelle et de le livrer à la plus cruelle des tortures, le supplice du santal. Parce qu’il considère cette mise à mort comme le couronnement de sa carrière, le bourreau, Zhao Jia, met tout son soin à la préparer, rappelant à son souvenir toutes les sentences qu’il a exécutées, mettant en scène le dernier spectacle. Bâti comme un opéra classique, lyrique et virtuose, ce livre des supplices dépeint les derniers feux de l’univers traditionnel chinois. La mort de l’empire Qing méritait ce traitement grandiose. Dans un savoureux mélange de violence et de tendresse, d’humour féroce, de truculence et de noirceur, se découvre à nouveau le goût prononcé de Mo Yan pour les jeux de contraste. Son art est renouvelé de plus belle, plus affirmé que jamais. Il allie, avec un brio extraordinaire, la profondeur d’une réflexion universelle et la modernité d’une forme littéraire surprenante

Résumé de Le maître a de plus en plus d’humour :

L’usine a fait faillite, maître Ding est licencié. À seulement un mois de la retraite, c’est tout un monde qui s’effondre. Mais il retrouve soudain sa joie de vivre grâce à une idée géniale. Oui, mais cette idée... ne serait-elle pas un peu criminelle ? Dans ce court roman empreint de tendresse et d’humour, Mo Yan exerce une fois de plus son regard décapant sur la société chinoise contemporaine.