XU Xing

Chine

7 mai 2014.
 
© DR

L’écrivain chinois a quitté la plume pour le film documentaire, un domaine qui l’intéresse depuis plusieurs années et qui présente selon lui de nombreux points communs avec le roman. Son sens critique envers les autorités chinoises, perceptible dans ses nombreux écrits, est également très présent à travers sa caméra. Composé d’images d’archives et de témoignages personnels, Ma révolution culturelle nous dresse le portrait de cette société chinoise toujours marquée par les années maoïstes, plus de vingt ans après les évènements de la place Tian’anmen. En 2014, il nous livre un nouveau long métrage Crime Summary sur les paysans chinois, victimes de la révolution culturelle.

Les personnages des romans de Xu Xing sont, comme lui, des vagabonds. Il appartient à la « génération perdue » – des jeunes envoyés autoritairement de la ville à la campagne – et parvient à revenir à Pékin en 1981, avant de partir un temps pour l’étranger. Il reste ainsi quatre ans en Allemagne et nous conte justement les déboires occidentaux d’un jeune chinois dans son dernier roman paru en France Et tout ce qui reste est pour toi.


Bibliographie

Filmographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Et tout ce qui reste est pour toi

L’Olivier - 2003

" Je n’avais plus envie de bouger depuis que j’avais traversé la moitié de la Chine à vélo. Comme si j’avais compris qu’il nous reste peu de choses en ce bas monde, et que même ce reste-là n’est pas forcément pour nous. Pékin. Le narrateur est sommé par le comité de quartier de surveiller l’entrée de l’immeuble. Installé sur un petit banc il préfère regarder passer les filles : l’antenne de télévision est volée sous son nez. Il la retrouve quelques jours plus tard sous le bras d’une vague connaissance avec qui il sympathise et qu’il suit dans le milieu marginal des " artistes " pékinois. Jusqu’à ce que tous ces peintres, acteurs et " intellectuels " provoquent chez lui un peu de dégoût et beaucoup d’ennui. Il est temps de changer d’air.
Séjour au Tibet. Le narrateur regagne sa ville natale. Nous sommes en 1989, au lendemain du Quatre Juin, l’atmosphère est sinistre, ce qui le pousse à rejoindre son ami Xi Yong en Allemagne. Après deux mois d’usine et de brötchen - la nourriture préférée de Xi Yong, tombé amoureux de la boulangère -, il décide de réaliser son rêve : un voyage en Europe. À Berlin, après une soirée passée avec un groupe de punks, il entonne L’Internationale et se fait remarquer par la police qui lui conseille d’aller plutôt voir de l’autre côté... La voix du narrateur nous est proche, mais le croire sur parole serait la pire des erreurs. Ironique, oisif, et pourvu d’un sens aigu du grotesque, il est, avant tout, un écrivain.

Revue de presse :